La chancelière allemande, elle-même, a souligné au cours de sa conférence de presse conjointe avec Poutine que son arrivée est motivée par le fait que, malgré les différends politiques qui existent aujourd’hui entre la Russie et l’Occident, le monde doit se rappeler du prix important que la nation soviétique a payé pour abattre le fléau nazi.
Au cours de sa visite, Angela Merkel a pris part à la cérémonie de commémoration des soldats qui ont donné leur vie pour sauver le monde entier de la menace nazie. A côté du président russe Vladimir Poutine, la chancelière a déposé une gerbe sur la Tombe du Soldat inconnu aux portes du Kremlin.
Après la cérémonie, des pourparlers officiels se sont tenus au Kremlin où les deux dirigeants ont discuté des problèmes les plus sensibles. Les deux sont tombés d’accord sur le fait que Berlin et Moscou doivent continuer à travailler ensemble malgré tous leurs désaccords et malentendus.
Le président russe a reconnu que les relations entre les deux pays, qui ont été récemment secouées suite à la crise ukrainienne, doivent être rétablies le plus vite possible. «Il existe un certain nombre de différends aujourd’hui [entre la Russie et l’Allemagne]. Le plus tôt ces problèmes cesseront sur le développement des relations, le mieux ce sera», a indiqué le président russe.
Angela Merkel a à son tour souligné : «nous devons travailler et coopérer dans les situations difficiles auxquelles nous sommes confrontés aujourd’hui et s’efforcer de trouver des solutions diplomatiques».
Au sujet de la situation en Ukraine, les deux dirigeants se sont prononcés pour une solution diplomatique basée sur l’application des accords de Minsk et l’instauration d’un climat de confiance par le biais du Format Normandie.
Evoquant la question des sanctions, le président russe a affirmé qu’une telle dégradation des relations va à l’encontre des intérêts de deux pays et que ce sont tout d’abord les entreprises qui en souffrent le plus. Les entrepreneurs allemands et russes demandent depuis longtemps à que ces obstacles soient éliminés, a-t-il lancé.
De plus, la chancelière allemande a soulevé la question du rattachement de la Crimée à la Russie - qui n’a pas été reconnu par l’Occident et l’Allemagne en particulier – et abordé le sujet de la politique russe envers l’Ukraine.
Vladimir Poutine, toujours prompt à la riposte, a dénoncé les deux poids deux mesures des politiques étrangères occidentales en faisant un parallèle entre les crise yéménite et ukrainienne.
«Nous avons besoins des critères de réaction communs aux événements qui se passent dans le monde. Regardons l’exemple de ce qui s’est passé au Yémen. Il y a eu un coup d’Etat et le président s’est retiré, mais maintenant d’autres pays - avec qui nous avons des bonnes relations - veulent ramener ce président au pouvoir par la force et tout le monde appelle cela un coup d’Etat», a-t-il indiqué au cours de la conférence de presse conjointe des deux dirigeants au Kremlin.
«Mais quand la même chose est arrivée en Ukraine, on a entendu toutes sortes d’obscénités envers le président renversé Viktor Ianoukovitch et on a constaté tant de soutien envers les auteurs du coup d’Etat», a-t-il poursuivi.