Les USA vont entraîner les rebelles syriens
La chaîne CNN rapporte mercredi que le Pentagone compte commencer cette semaine à entraîner et équiper les rebelles syriens, considérés par Washington comme une "opposition modérée", écrit jeudi 7 mai le quotidien Rossiïskaïa gazeta.
Il est ainsi prévu d'installer les premiers camps d'entraînement en Turquie et en Jordanie, où, selon CNN, 400 instructeurs américains sont déjà arrivés. Objectif annoncé: préparer les rebelles pour combattre l'État islamique. L'administration américaine n'exclut pas qu'à termes les rebelles puissent retourner leurs armes contre le gouvernement de Bachar al-Assad, mais affirment que "ce n'est pas le but".
Rappelons que le président Barack Obama écartait jusqu'à présent la possibilité d'une opération terrestre des forces américaines contre l'EI en Syrie, espérant limiter le rôle de ses troupes aux frappes aériennes, aux fournitures d'armes et à l'entraînement des rebelles locaux.
Environ 3 000 rebelles syriens se sont dits intéressés par ce programme, dont 400 ont fait l'objet d'une enquête de sécurité dans les bases de données américaines. Après l'approbation finale ils seront formés à mener les opérations, à manier les armes et à travailler avec les moyens de transmission.
Ce programme devait démarrer en mars 2015. Il prévoit la formation d'un maximum de 3 000 hommes cette année et jusqu'à 5 000 dans les prochaines années. Parmi les pays prêts à accueillir les camps d'entraînement, on évoquait jusque-là la Jordanie, le Qatar, l'Arabie saoudite et la Turquie.
The Wall Street Journal a annoncé que les USA avaient l'intention de livrer aux rebelles syriens des pickups Toyota Hilux dotés de mitrailleurs, d'équipements GPS et de transmissions pour faire appel à l'aviation américaine. La même tactique avait été appliquée dans l'opération aux abords de Kobané, où en janvier les Kurdes avaient évincé les islamistes en ayant la possibilité de recourir à l'aviation américaine pour attaquer des cibles concrètes de l'EI. Il est également prévu de fournir des mortiers, mais l'administration américaine n'est pas encore prête à livrer des systèmes antichars plus avancés. Auparavant, Washington était réticent à remettre des armes aux rebelles syriens par crainte qu'elles finissent entre les mains des extrémistes. Rappelons que c'est exactement le sort qu'a connu le matériel militaire qui avait été fourni pour des milliards de dollars par les Américains aux forces de sécurité irakiennes, avant d'être saisi par l'EI.
- Source : Rossiïskaïa gazeta