Les Etats-Unis n’accepteront aucune opposition européenne aux sanctions contre la Russie
La Russie est sur le point d’alléger les sanctions pour certains pays de l’UE , au moment où Victoria Nuland se rend en Europe pour attiser la guerre sur le continent européen.
Les États-Unis n’acceptent aucune autre forme de démocratie que la leur. Cela signifie que les Etats-Unis, comme un parrain de la démocratie, savent tout mieux que quiconque — toujours.
La Secrétaire d’État américaine, Victoria Nuland se rendra dans les pays de l’UE qui s’opposent à des sanctions plus sévères contre la Russie. La Grèce et Chypre sont prêtes à participer à des « entretiens bilatéraux » sur la question. Évidemment, les Américains ne font pas confiance à la Commission européenne pour tenir soudés ses propres États membres.
Le Gouvernement américain s’inquiète de la possibilité que certains des membres de l’Union européenne ne soient pas fiables et qu’ils puissent ne pas vouloir fournir d’effort pour durcir la position contre la Russie. La Secrétaire pour l’Europe Victoria Nuland, a déclaré lors de l’audition au Congrès qu’elle voulait se rendre dans certains États dans les ‘’prochains jours et semaines » afin de s’assurer, dans des « entretiens bilatéraux », que ceux des États de l’UE qui avaient désapprouvé (les sanctions) dans un passé récent, acceptent d’autres directives américaines.
Les sénateurs lui ont demandé comment elle réagirait à la résistance de la Grèce, la Hongrie et Chypre. Ils n’ont pas dit dans lequel de ces États Nuland va faire des efforts de persuasion. Nuland a fait remarquer que même s’ils avaient des griefs contre les sanctions, les États susmentionnés avaient néanmoins voté à l’unanimité, lors du Conseil de l’Union européenne, pour les sanctions déjà imposées.
La Commission européenne n’a apparemment pas confiance en Nuland : il faut discuter avec la Commission afin de voir avec le Conseil lesquelles des sanctions ont un impact négatif sur l’économie de l’Europe.
Le nouveau ministre grec des affaires étrangères Kotzias a qualifié les sanctions d’injustifiées. Le Premier ministre italien Matteo Renzi au cours de sa visite à Moscou a également mentionné l’importance de relancer le partenariat avec la Russie.
On peut penser que le scepticisme des américains vis-à-vis de la Commission européenne est basé sur le fait que Federica Mogherini est une représentante de l’Union européenne italienne. Mogherini a également évité jusqu’à présent les accusations trop agressives contre la Russie dans ses discours.
Nuland, en revanche, a joué un rôle clé dans la transition du pouvoir à Kiev : les russes ont intercepté son appel avec l’Ambassadeur des Etats-Unis quand elle l’a chargé de faire d’Arseni « Jaz » Iatseniouk un nouveau leader. Lors de l’audience, Nuland a déclaré que les États-Unis n’avaient rien fait qui puisse porter atteinte à « l’intégrité » de l’Ukraine – à la très grande différence de la Russie, qui avait rompu le protocole de Budapest par ses actions. L’accord avait été conclu après la chute de l’URSS et imposait à l’Ukraine de s’abstenir d’avoir sa propre arme nucléaire.
L’audience entière a montré que la majorité des sénateurs font pression pour une position ferme contre la Russie et qu’ils sont dépités par les réticences du Président Barack Obama. Poutine a été qualifié de « criminel » et la situation a été comparée à la crise des missiles de Cuba. La majorité des sénateurs a exigé la fourniture d’armes à l’Ukraine.
Afin de soutenir sa stratégie Nuland a accusé la Russie d’autres violations de l’accord de Minsk pour la désescalade dans l’est de l’Ukraine. Elle a dit que les chars russes et autres équipements militaires lourds ont été transportés ces derniers jours à travers la frontière russe dans la région du conflit. Cela inclus également l’artillerie, des véhicules blindés et des composants de missiles. La population de l’est de l’Ukraine et la Crimée, annexée par la Russie, souffre d’un « régime de terreur », a déclaré Mme Nuland lors de l’audience.
Dans ce contexte, le ministre fédéral allemand des affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier a appelé les Etats-Unis et l’Europe à l’unité dans la lutte contre les crises majeures en Ukraine et dans la lutte contre les milices extrémistes de l’État islamique (IS). « Nous sommes forts lorsque les liens transatlantiques sont forts, quand l’Europe et les Etats-Unis agissent ensemble, quand Berlin et Washington coopèrent », a déclaré M. Steinmeier mercredi, quelques heures avant son départ pour une visite de trois jours aux États-Unis. « Dans ces temps troublés, il faut accorder une grande attention au chaos mondial croissant sur les deux côtés de l’Atlantique ».
Steinmeier a affirmé récemment que l’Allemagne a reçu des informations erronées au sujet de la situation militaire en Ukraine, de la part des Etats-Unis et de l’OTAN.
Le Président Barack Obama ne veut toujours pas livrer des armes à l’Ukraine. « Avec plus d’armes, plus aucun progrès ne pourrait être réalisé en Ukraine », avait déclaré la chancelière allemande Angela Merkel en février lors de la Conférence de sécurité de Munich.
Steinmeier s’entretiendra avec son collègue américain John Kerry au cours d’un dîner mercredi soir à Washington. Les entretiens avec le conseiller de la sécurité nationale Susan Rice sont prévus pour le lendemain. Selon des sources diplomatiques, lors de la visite à Atlanta vendredi, les accords de libre-échange prévus avec les Etats-Unis seront abordés. Lors de l’audience dans le cadre de l’Ukraine, Nuland a également mentionné le TTIP.
Ce qui est surprenant c’est qu’ils n’en aient pas profité pour parler de la situation vue du côté russe.
- Source : German Economic News