Hollande et Merkel à Moscou : les enchères montent
Alors que l’armée ukrainienne perd des hommes et du terrain dans le Donbass, les Etats Unis pensent à une livraison "légale" d’armes à Kiev. De leur côté, l’Allemagne et la France y sont opposés et leurs dirigeants font un voyage diplomatique à Kiev et à Moscou avec un plan de paix rénové pour l’occasion.
Le jour même où J. Kerry est à Kiev, F. Hollande et A. Merkel arrivent avec un nouveau plan de paix. L’on peut imaginer la situation presque comique, si réellement ils veulent parler de paix, juste après que les Etats Unis comptent les armes qu’il faut envoyer pour permettre à la guerre de continuer.
Le nouveau plan prévoit de tenir compte de la situation réelle sur le terrain pour fixer la ligne entre les combattants et l’armée ukrainienne et un cessez-le-feu immédiat. Certains à Kiev et dans le Donbass parlent même de la possibilité d’une force d’interposition de l’ONU pour garantir la paix. Mais il faut déjà que les armes cessent de tirer et que le Conseil de sécurité de l’ONU donne son aval. Les deux conditions semblent difficiles à réunir : l’armée ukrainienne n’a pas cessé un seul jour de tirer depuis l’entrée en vigueur du précédent cessez-le-feu et les USA ne laisseront pas se constituer une force de paix, sauf s’ils y trouvent leur intérêt.
Les discussions aujourd’hui à Moscou vont être intéressantes. Le but de l’Allemagne et de la France est de conduire Moscou à influencer les combattants pour qu’ils acceptent. Mais rien n’a été annoncé sur les résultats concrets côté ukrainien.
Espérons que ce nouveau plan ne sera pas un instrument permettant à l’armée ukrainienne de reconstituer ses forces alors qu’elle est très mal partie. Notamment avec 5 à 10 000 hommes coincés selon les estimations à Debaltsovo.
- Source : Karine Bechet-Golovko