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La fondation USAID démasquée à cuba, et ce que cela nous dit des tentatives mondiales de subversion menées par les USA

Auteur : Toni Cartalucci | Editeur : Walt | Dimanche, 28 Déc. 2014 - 13h24

Une enquête d’Associated Press (AP) a révélé que l’Agence des États-Unis pour le développement international (United States Agency for International Development, alias Usaid), a tenté pendant deux ans de créer et d’exploiter un réseau social à l’intérieur de Cuba, dans le but d’y provoquer des troubles et de renverser le gouvernement cubain. Ce programme s’est soldé par un échec complet, principalement car le gouvernement cubain a pris toutes les mesures nécessaires pour enquêter, interroger et démanteler ce qui ne peut être décrit que comme de la subversion financée par l’étranger.

Dans son reportage intitulé Les USA ont organisé la scène du Hip-Hop de Cuba pour y provoquer des troubles, AP a révélé:

« Le programme est exposé dans des documents impliquant Creative Associates International, un contractant de Washington D.C., payé des millions de dollars pour affaiblir le gouvernement communiste cubain. Les milliers de pages du rapport incluent des contrats, des emails, des conversations en ligne enregistrées, des budgets, des rapports de dépenses, des présentations Power point, des photographies et des passeports.

Ce projet a inclus la création d’un réseau social ‘’Twitter à la cubaine’’ et l’envoi de jeunes sud-américains sans expérience pour recruter des activistes, des opérations qui ont été le sujet central de reportages précédents d’AP. »

Il ne s’agit pas de la première fois qu’Usaid ou une autre organisation des USA affirme aider au développement alors qu’elle est en fait engagée dans de la subversion politique. AP a révélé que le programme cubain était fondé sur un autre programme soutenu par les USA, utilisé pour renverser le gouvernement Serbe en 2000.

L’opération organisée par Usaid comprenait l’envoi clandestin d’argent vers Cuba au moyen de sociétés écrans et de banques offshores. Usaid, malgré les preuves présentées, a démenti l’existence de cette opération, de la même manière que d’autres organisations des USA, également prises en flagrant délit de subversion politique.

A propos des dénégations d’Usaid, AP a écrit :

« Toute affirmation suivant laquelle nous sommes impliqués dans des opérations secrètes ou dissimulées, est fausse », a affirmé Usaid mercredi dernier. L’organisation a affirmé que ses programmes étaient destinés à renforcer la société civile ‘’bien souvent dans des endroits ou l’engagement civique est impossible et où des gens sont harcelés, arrêtés, sujets à des mauvais traitements ou pire. »

Si, par société civile, Usaid veut parler des réseaux de subversion politique opérant pour les intérêts de Wall Street et Washington, alors c’est précisément ce que soutenait Usaid à Cuba, et ce que l’organisation continue à soutenir tout autour du monde. Cependant, l’insistance d’Usaid, suivant laquelle aucune de ses opérations n’était secrète ou dissimulée, est tout simplement un mensonge.

Dans un autre reportage, intitulé 5 choses à savoir à propos du programme pour le Hip-hop cubain d’Usaid, AP a révélé qu’Usaid a dissimulé ses programmes cubains sous le prétexte de programmes civiques et de santé. Le même reportage affirme que les financements d’Usaid étaient même cachés aux Cubains impliqués dans le programme, y ajoutant un nouveau niveau de duplicité et de tromperie.

Ce que les subversions cubaines d’Usaid nous disent de l’ensemble des programmes de subversions des USA

1- Les USA sont engagés dans la subversion politique tout autour du monde, déguisée en promotion de la démocratie et même en aides au développement au travers de ’programmes civiques et de santé.

2- Ces tentatives de subversions sont menées secrètement, au travers de compagnies écran, d’intermédiaires, de contractants extérieurs. Par la suite, toute allégation à ce propos est déniée en bloc, sans aucun souci des preuves qui peuvent être produites par les pays cibles, ou même par les journalistes occidentaux enquêtant sur des faits qui ne peuvent être démentis.

3- Les USA utilisent les réseaux sociaux, de jeunes groupes de musiciens, d’étudiants, ainsi que des groupes installés sur Facebook et Twitter, pour créer l’illusion d’une opposition croissante, là où aucune opposition n’existe, ou, si elle existe, ne constitue qu’une minorité obscure.

4- Alors que les mouvements d’oppositions fabriqués par Usaid semblent, jusqu’au bout, inconscients, de l’influence des USA, des documents révélés par AP montrent à quel point ces mouvements sont artificiels, avec l’examen des profils psychologiques des membres principaux, et des stratégies, agendas et objectifs tous déterminés depuis la direction par Usaid et ses contractants. Des comptes rendus de réunions révèlent des tentatives directes de manipulation des individus qu’Usaid cherche à attirer vers ses mouvements d’oppositions artificiels, avec des titres de réunions et de discussions organisées pouvant se résumer à : Qu’est-ce qui pourrait les motiver à faire ce que nous leur demandons ?.

5- Malgré toutes leurs grandes affirmations de promotion de la démocratie, les programmes des USA sont manipulateurs, insidieux, malhonnêtes, exploiteurs et trompeurs (pas seulement pour ceux attirés dans les programmes, mais également pour la population qui y est sujette dans les pays ciblés, ainsi que pour l’audience mondiale, totalement trompée sur la véritable genèse de ces mouvements une fois qu’ils gagnent une réelle visibilité).

Repenser les récents désordres politiques à la lumière de Cuba

Quelles autres nations ont souffert de récents désordres politiques ? Et parmi ces nations, lesquelles possédaient des mouvements d’opposition soutenus massivement par Usaid et d’autres organisations des USA, comme la Fondation nationale pour la démocratie (National Endowment for Democracy,alias NED) ? Au vu de ce que nous savons concernant Cuba, et au vu des tentatives par Usaid pour y camoufler leurs programmes de subversion politique concertée, puis démentir y avoir participé, quels parallèles pouvons-nous tracer ailleurs ?

Hong Kong, Chine : le mouvement appelé Occupy Central, ou Révolution des Parapluies, à Hong Kong, en Chine, a rassemblé de multiples groupes fondés de façon ouverte par Usaid et NED. D’autres groupes, notamment des organisations étudiantes, se sont agglomérés à ces groupes financés par les USA avec si peu d’efforts et possédaient des telles capacités d’organisation et une telle influence sur les médias occidentaux, qu’il est difficile de croire qu’Usaid ne leur apportait pas un soutien caché. Par exemple, le Scholarisme de Joshua Wong a été accusé par Beijing d’être de création US. Le Wall Street Journal, dans son article intitulé Les médias favorables à Beijing accusent un dirigeant des mouvements étudiants à Hong Kong d’avoir des liens avec le gouvernement des USA, a écrit :

« Les preuves montrant les forts liens de Joshua Wong avec les USA, citées par ces journaux contiennent ce que l’article a décrit comme des réunions fréquentes avec le personnel du consulat des USA à Hong Kong, et des donations cachées d’américains à Joshua Wong. Comme preuve, l’article a cité des photographies fournies par des ‘’citoyens du net’’. L’article a également indiqué que la famille de M. Wong a visité Macao en 2011 sur invitation de la Chambre de Commerce Américaine, et qu’ils ont séjourné au Venetian Macao ‘’possédé par les USA’’, qui est la propriété de Las Vegas Sands Corp. »

D’autres dirigeants d’Occupy Central, dont Martin Lee et Anson Chan, étaient même carrément à Washington DC, plus tôt dans l’année, pour y récolter le soutien des USA, aux côtés de la même organisation qui finançait les activités politiques d’autres codirigeants, notamment Benny Tai et même l’Université d’Hong Kong (impliquée dans un trafic d’argent sale, utilisé par Occupy Central pour organiser un référendum avant les troubles récents).

Le NED a démenti toute implication dans les manifestations, au moyen de déclarations vides de sens, qui font écho à celles d’Usaid concernant Cuba.

Thailande : Les partisans du dictateur déchu et meurtrier de masse, Thaksin Shinawatra, et Shinawatra lui-même, ont bénéficié pendant des années de l’appui des USA, avec un lobbying intensif à Washington pour un soutien financier d’Usaid/NED aux soi-disant activistes qui cherchent à se prétendre des académistesimpartiaux ou des avocats des droits de l’homme, mais qui soutiennent Shinawatra et sa machinerie politique de façon claire et sans équivoque.

Usaid et la fondation Open Society, du criminel financier notoire George Soros, ont financé le livre Book Re :public, de l’académicienne Pinkaew Laungaramsri, appartenant à l’université Chiang Mai.

Sawatree Suksri, du soit-disant Nitirat Group, ou Juristes Eclairés, de l’université Thammasat, est également profondément impliquée dans des programmes dirigés par NED. Elle a pris part à un programme d’échange du Département d’État des USA, a contribué au rapport annuel Freedom House de la NED, utilisé en coordination avec les efforts de subversion, pour faire basculer l’opinion publique contre les nations ciblées, et elle a même accueilli le lobbyistes de Thaksin Shinawatra, Robert Amsterdam, en tête d’affiche de l’un des forums publiques de Nitirat.

Ce qui est peut-être le plus troublant, ce sont ses liens avec le site internet thaïlandais Prachatai, financé chaque année à hauteur de millions de baht par NED, Usaid, et Open Society. Prachatai, comme ceux impliqués dans le scandale cubain, après avoir d’abord démenti être financé, dément maintenant que ses travaux et ses financements extensifs par les USA soient à d’autres fins que des programmes civiques. Bien qu’ils aient été obligés de publier leurs importants financements par les USA en 2011, depuis lors, ils n’ont pas mis à jour cette liste, et ces détails de financement n’ont jamais été publiés en thaï à l’intention de leurs lecteurs thaïlandais. Ce site est un soutien permanent à Thaksin Shinawatra et à sa machine politique, notamment de son soi-disant mouvement de rue des chemises rouges, ainsi que des divers académiciens peu sincères (financés par les USA), qui sont mentionnés ci-dessus.

Syrie/Iran : Dans un article de politique US intitulé Quel chemin vers la Perse ?, publié le 15 août 2009 par le Brookings Institution, à propos du renversement de l’Iran, il est spécifiquement indiqué que :

« Une méthode avec de bonnes chances de succès serait d’encourager les efforts clandestins pour un changement de régime dans l’espoir que Téhéran réagirait de façon publique, ou même de façon semi-clandestine, qui pourrait ensuite être décrite comme un acte d’agression sans raison valable par le gouvernement iranien. »

Ici, des politiciens des USA discutent en public de déstabiliser clandestinement une nation au moyen de la subversion politique. Les actes d’agression qui en résulteraient seraient alors présentés comme sans provocation, et utilisés pour augmenter la pression politique appliquée au pays ciblé.

Cet article parle également de façon ouverte des points à prendre en compte pour organiser des troubles politiques. Dans une partie littéralement intitulée Trouver les bons intermédiaires, il est écrit :

« Lorsque l’on fomente une révolution, ou seulement des troubles publics, l’une des tâches les plus difficiles est de découvrir des partenaires locaux. »

Après avoir admis ouvertement l’objectif de fomenter une révolution, ou des troubles publics, l’article décrit les moyens de venir en aide à ces intermédiaires :

« … les étudiants et d’autres groupes ont besoin d’une aide discrète pour leurs manifestations. Ils ont besoins de fax. Ils ont besoins d’accès internet, de fonds pour dupliquer leurs affiches et tracts, et de financements pour empêcher qu’ils soient agressés par des hommes de main. Au-delà de ces approches, les organes des médias financés par les USA peuvent mettre en lumière les manques du régime en place, et donner une plus grande place à des critiques qui n’auraient pas fait surface autrement. Les USA soutiennent déjà des télévisions satellites en langue perse (Voice of America Persia), des radios (radio Farda), qui transmettent des informations non-censurées aux Iraniens (durant ces dernières années, celles-ci ont récupéré la plus grande par des fonds alloués de façon publique par les USA pour promouvoir la démocratie en Iran). Les pressions économiques appliquées par les USA (ainsi que des pressions militaires) peuvent discréditer le régime, favorisant le désir de la population pour un gouvernement rival. »

L’article mentionne également l’utilisation de groupes armés pour soutenir la sédition manufacturée par les USA :

« Ceux qui souhaitent un changement de régime en Iran indiquent qu’il est du domaine de l’utopie de croire à une révolution de velours. Au contraire, ils affirment que les USA devraient se tourner vers les groupes d’opposition iraniens déjà existants, qui ont d’ores et déjà démontré leur volonté de combattre le régime, et qui semblent désireux d’accéder à l’assistance des USA. On pourrait alors espérer que ces divers groupes d’opposition puissent se transformer en des mouvements plus efficaces, qui pourraient être en mesure de renverser le régime. »

Dans ce document datant de 2009, sont décrites noir sur blanc les mêmes méthodes que celles révélées par AP concernant Cuba. De nouveaux stades d’intervention sont également décrits, notamment l’usage de groupes armés pour encourager la subversion et le changement de régime. De telles violences ont été employées en Thaïlande, mentionnée ci-dessus, en 2009 et 2010, ainsi que, a priori, en Iran, et sans aucun doute dans la Syrie voisine, où une guerre fait rage depuis quatre ans, menée par des terroristes soutenus par les USA, qui ont dévasté le pays.

Ukraine : Ces actes de subversion politique ont également été constatés en Ukraine, une nation dans laquelle les incessantes interventions des USA et de l’Otan sont publiques depuis bien longtemps. Dans un article de 2004, intitulé la campagne des USA derrière les bouleversements à Kiev, The Guardian a admis, que (les soulignés en gras sont du rédacteur du présent article) :

« … alors que les gains de la ‘’Révolution des châtaignes’’ ornée d’orange sont pour l’Ukraine, la campagne qui y a été menée est une création us-américaine, un exercice de promotion de l’Occident et de marketing de masse, sophistiqué et brillamment conçu, qui a été mis en œuvre dans quatre pays en quatre ans, pour contrer des élections truquées et renverser des régimes douteux.

Financé et organisé par le gouvernement des USA, qui a déployé des consultants, des sondeurs, des diplomates, les deux grands partis américains et des organisations non-gouvernementales US, cet exercice a été utilisé en Europe pour la première fois à Belgrade en 2000, pour battre Slobodan Milosevic dans les urnes.

Richard Miles, l’ambassadeur des USA à Belgrade, a joué un rôle clé. Et, l’an dernier, comme ambassadeur des USA à Tbilissi, il a rejoué sa partition en Géorgie, conseillant Mikhail Saakashvili pour battre Eduard Shevardnadze. 

Dix mois après le succès de Belgrade, l’ambassadeur des USA à Minsk, Michael Kozak, un vétéran dans des opérations similaires en Amérique Centrale, notamment au Nicaragua, a organisé une campagne presque identique pour tenter de défaire l’homme fort de la Biélorussie, Alexander Lukashenko.

Celle-ci a échoué. ‘’Il n’y aura pas de Kostunica en Biélorussie’’, a déclaré le président biélorusse en référence à la victoire de Belgrade.

Mais l’expérience gagnée en Serbie, Géorgie, et Biélorussie, a été incommensurable pour la conspiration qui a permis de vaincre le régime de Leonid Kuchma à Kiev.

L’opération, qui consiste à manigancer la démocratie à travers les urnes et la désobéissance civile, est maintenant si aboutie, que ses méthodes peuvent être reprises en un schéma pour gagner les élections dans d’autres pays. »

Non seulement l’Ukraine a souffert de ces déstabilisations politiques assumées par les USA pendant des années, mais The Guardian et d’autres sources nous révèlent que l’ensemble de l’Europe de l’Est a été la proie de ce type de subversion soutenue par l’étranger, ces manipulations, et ces changements de régimes.

Il est temps de mettre un terme à la subversion organisée par les USA

L’immense machinerie de subversion, constituée de prisons où se pratiquent la torture, d’escouades de la mort, de guerres financées, et d’agressions militaires hors de toute légalité, est aujourd’hui la plus grande menace pour la stabilité mondiale, la paix et le progrès. La poursuite de l’hégémonie mondiale par Wall Street et Washington a déjà fait des millions de morts et a laissé des nations entières en ruine.

Stopper cette dynamique requiert un effort concerté de toutes les nations, États et provinces, des communautés locales et des individus. L’objectif étant de boycotter et remplacer de façon permanente, par des alternatives viables, les monopoles corporatistes et financiers qui conduisent cette hégémonie destructrice.

Dans le combat tout particulier de la subversion politique, Cuba et la Chine constituent déjà de bons exemples. A Cuba, ignorer le racket droit-de-l’hommiste pratiqué par l’Occident, qui a été construit spécialement pour servir de couverture et de protection pour ses agents de subversion, a permis au gouvernement d’enquêter et découvrir des preuves permettant d’incriminer Usaid et leurs relais, et ainsi de retourner l’opinion publique cubaine contre ces organisations. De la même manière, la Chine a réagi d’une main de maître en exposant les liens avec l’étranger et l’illégitimité du mouvement Occupy Central, leurs vrais soutiens et leur agenda réel.

La plupart de ces mouvements représentent une obscure minorité, que les USA tentent de faire croître de façon artificielle, tant à l’intérieur de leur pays d’origine que sur la scène internationale. Il est important que les nations s’occupent de répondre aux plaintes légitimes de leurs populations, et qu’elles ne réservent leurs enquêtes et leurs confiscations qu’aux agents de subversion. Les bouleversements sociaux et les injustices criantes ne font que donner de meilleurs points d’ancrage aux USA et à leurs réseaux de subversion.


- Source : Toni Cartalucci

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