Selon un rapport de l’ONU, Israël a menti concernant un lien entre l’UNRWA et le terrorisme
Le rapport de Catherine Colonna, mandatée par l'ONU, réfute les allégations d'Israël concernant l'UNRWA et ses prétendus liens avec des groupes terroristes. L'UNRWA, un pilier de l'aide humanitaire à Gaza, se retrouve ainsi injustement calomniée.
Dans un rapport rendu public ce lundi 22 avril, l’ancienne ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna, missionnée par l’ONU pour évaluer la neutralité de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), contredit les affirmations du gouvernement israélien. Plusieurs médias, dont le Guardian, ont eu accès aux conclusions de ce rapport qui réfute les accusations portées par Tel-Aviv.
???????????????????????? Les experts ont conclu dans leur rapport que l’#Unrwa a des «problèmes de neutralité» mais qu'#Israel n'a pas fourni la «preuve» que des membres de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens sont liés à des organisations «terroristes».
— RFI (@RFI) April 23, 2024
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Depuis janvier, le gouvernement de Benjamin Netanyahou accuse l’UNRWA d’entretenir des liens avec des organisations terroristes et d’employer en son sein des membres de ces groupes. Ces allégations, non étayées par des preuves tangibles, ont conduit plusieurs pays, dont la France et les États-Unis, à réduire ou à suspendre leurs financements à l’organisation. Cette décision met en péril l’aide humanitaire à Gaza, où l’UNRWA est débordée par la demande et où la famine menace.
Pour le journaliste britannique, Peter Oborne :
« Ce sont de gros mensonges qui ont conduit des pays comme les États-Unis et le Royaume-Uni à retirer le financement de la seule organisation humanitaire capable de nourrir la population affamée de Gaza. Israël a menti encore et encore pour justifier son génocide, fabriquant de faux épisodes pour étayer ses fausses histoires. Les médias ont avalé chaque mot. Les preuves n’ont jamais été là depuis le premier jour. Pendant ce temps, Gaza continue de mourir de faim ».
Catherine Colonna, appuyée par trois instituts de recherche d’Europe du Nord, démontre dans son rapport qu’Israël n’a apporté aucune preuve pour corroborer ses accusations. L’UNRWA a pourtant régulièrement transmis à Tel-Aviv des listes de ses employés afin de permettre des vérifications. Or, « le gouvernement israélien n’a informé l’UNRWA d’aucune préoccupation concernant son personnel » sur la base de ces listes depuis 2011, comme le mentionne le rapport.
« Les autorités israéliennes n’ont jusqu’à présent fourni aucune preuve à l’appui ni répondu aux lettres de l’Unrwa en mars, puis à nouveau en avril, demandant les noms et les preuves qui permettraient à l’Unrwa d’ouvrir une enquête », peut-on encore lire dans le rapport.
Le rapport Colonna met également en lumière le fonctionnement « robuste » mis en place par l’UNRWA pour garantir sa neutralité, malgré quelques problèmes persistants.
L’UNRWA est décrite dans le rapport comme « un acteur central dans la fourniture d’une aide humanitaire vitale et de services sociaux essentiels ». Elle est ainsi qualifiée d' »irremplaçable et indispensable au développement humain et économique des Palestiniens ». L’UNRWA se distingue également par « une approche de neutralité plus développée que d’autres entités similaires des Nations unies ou des ONG ».
« À l’avenir, le secrétaire général appelle toutes les parties prenantes à soutenir activement l’Unrwa, car c’est une bouée de sauvetage pour les réfugiés palestiniens dans la région », a déclaré le porte-parole en chef de l’ONU, Stéphane Dujarric, dans un communiqué.
Face à ces conclusions, il est essentiel que la communauté internationale réévalue son soutien à l’UNRWA et mette un terme aux calomnies dont elle est victime. L’aide humanitaire aux Palestiniens ne doit pas être compromise par des allégations infondées.
- Source : Le Média en 4-4-2