«Le terrorisme au Sahel a été suscité, principalement par le gouvernement français», selon le Premier ministre du Burkina Faso
Le Premier ministre de la transition du Burkina Faso Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla, a affirmé vendredi devant le Parlement que «le terrorisme au Sahel a été suscité, principalement par le gouvernement français», appelant les pays africains à s’assumer en tant que «communautés libres».
«Le terrorisme au Sahel a été suscité, principalement par le gouvernement français, contre les États du Sahel, dans le but de prendre directement le contrôle de ces territoires. Récemment encore, des coups d’État contre le régime de la Transition du Burkina ont été commandités par le gouvernement français», a déclaré le chef du gouvernement burkinabè dans son exposé sur la Situation de la Nation devant le Parlement.
«Le temps est venu de nous assumer en tant que communauté africaine libre et indépendante dans un ensemble intégré», a-t-il souligné.
Le Premier ministre burkinabè a expliqué que «ce que certains partenaires veulent nous imposer pour toujours, c’est une forme de démocratie parmi tant d’autres. Une forme de démocratie qui véhicule leurs cultures et leurs valeurs sociales souvent en déperdition».
«Les Occidentaux devraient prendre conscience qu’il est temps pour eux de s’occuper d’abord du mal qui ronge leur propre démocratie, en accordant davantage d’attention aux minorités qui subissent leur oppression comme les noirs, les Arabes, les juifs, les Tziganes», a-t-il dit.
Sur le plan sécuritaire, le Premier ministre burkinabè a fait savoir que face au «blocus imposé par certains États occidentaux», une diversification était, non seulement opportune, mais nécessaire. «Nous avons également renforcé la coopération militaire avec la Chine et la Turquie. Cela nous a permis de disposer de moyens modernes et percutants», a-t-il mentionné.
De même, a-t-il précisé, le renforcement de la coopération militaire avec la Fédération de Russie permet le renforcement des capacités du personnel militaire et de meilleurs approvisionnements en armements et en munitions.
Soulignant que le Burkina Faso dispose actuellement d’équipements de défense de «dernière génération», il a indiqué que dans le domaine militaire, le régime de la Transition est disposé à coopérer, «sans complexe, avec tout État dans un esprit d’ouverture et de respect mutuel».
Il a ajouté que la création du Fonds de soutien patriotique (F.S.P.) permet aux citoyens de contribuer à l’acquisition de moyens pour les forces combattantes et que d’ici à la fin de 2023, les contributions attendues sont de l’ordre de quatre-vingt milliards (134 millions de dollars).
À l’instar de ses voisins de la région du Sahel, notamment le Mali et le Niger, le Burkina Faso est confronté depuis 2015, à une insécurité croissante.
Ces trois États dirigés par des militaires, ont signé le 16 septembre dernier, la Charte du Liptako-Gourma mettant en place l’Alliance de États du Sahel.
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Le Burkina proteste contre un communiqué de l’ONU
Le Burkina proteste contre un communiqué de l’ONU assimilant les terroristes à un sujet du droit international.
Publié le 29 novembre pour condamner l’attaque islamiste contre la ville de Djibo, le document de l’ONU utilise la formule «État parti» relativement aux terroristes ce qui les place au même rang que le gouvernement du pays, ont affirmé les autorités burkinabè citées par les médias locaux.
Une délégation officielle du pays a rencontré le 30 novembre la représentante du haut-commissaire des Nations unies aux Droits de l’homme, accréditée auprès du Burkina Faso, pour lui élever ses protestations.
«Au moment où l’attaque de Djibo a été ripostée vaillamment et pendant que le gouvernement [ne s’est pas encore exprimé] officiellement sur ces événements, nous avons un communiqué de quelqu’un qui se trouve loin du pays et qui fait un bilan», a martelé le ministre de la Justice Edasso Rodrigue Bayala.
source : Afrique Média
- Source : Agence Anadolu (Turquie)