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Samedi, 23 Nov. 2024

Qui est derrière « TRIAL International », l’ONG suisse qui menace l’armée algérienne?

Auteur : Ahmed Bensaada | Editeur : Walt | Mardi, 26 Sept. 2023 - 19h44

Les récentes nouvelles en provenance du pays de Guillaume Tell font état de la mise en accusation de l’ancien ministre algérien de la Défense, Khaled Nezzar, qui était en exercice durant la funèbre décennie noire. Mais il faut bien comprendre que ce n’est pas seulement la personne du ministre qui est visée dans cette affaire mais, bien entendu, toute l’institution militaire algérienne.

Elle est quand même gonflée cette confédération helvétique qui, rappelons-le, a allégrement collaboré avec le régime nazi du IIIe Reich[1]. Non seulement elle abrite dans ses cantons des islamistes radicaux dont leurs actions et celles de leurs « collaborateurs idéologiques » ont fait couler le sang des Algériens, mais pousse l’effronterie jusqu’à poursuivre l’institution qui a mis fin à leurs exactions sanglantes contre la population algérienne. Il faut le faire!

En poursuivant la lecture des nouvelles du pays des Helvètes, on apprend que toute cette histoire est l’œuvre d’une ONG (Organisation Non Gouvernementale) suisse nommée « TRIAL International »[2]. 

Mais qui est donc derrière cette organisation qui porte un nom aussi pompeux? Qui la finance? Qui sont ses dirigeants?

Ce sont à ces quelques questions que nous allons essayer de répondre.

À propos des ONG en général et des ONG « droitdelhommistes » en particulier

Selon les spécialistes, la prolifération des ONG a coïncidé avec la montée du néolibéralisme durant les années 80 et 90. Les politiques d’austérité qui en ont découlé ont conduit les gouvernements à céder, à bas prix, certains domaines dont ils sont supposés s’occuper. Il s’agit en particulier des domaines de l’alimentation, de l’environnement, de l’urgence humanitaire et des droits de l’Homme. Cependant, au fil du temps, ce dernier domaine a été fortement utilisé pour s’ingérer dans les affaires internes de pays ciblés, en particulier ceux du Sud, pour fomenter des « regime change ».  Fortement financées, formées et utilisées par les pays occidentaux et otanesques, les ONG « droitdelhommistes » ont proliféré et servent ainsi de « Cheval de Troie » pouvant être politiquement   actionné selon des agendas bien établis. À titre d’exemple, on se rappelle très bien du rôle central de la Ligue libyenne des droits de l’Homme (LLHR) dont les faux rapports ont servi de base pour l’adoption de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l’ONU qui a mené à la destruction de la Libye[3].

Ces ONG « droitdelhommistes » sont financées par une myriade d’organisations occidentales spécialisées dans l’« exportation » (fallacieuse) de la démocratie dont les plus connues sont la NED (National Endowment for Democracy), l’USAID (United States Agency for International Development) et l’Open Society  Foundations (OSF) du très controversé milliardaire américain George Soros[4]. Bien que celles citées sont toutes américaines, les États-Unis ne possèdent pas l’exclusivité de ce type d’organisations : d’autres pays occidentaux s’en sont dotés comme nous allons l’expliquer ultérieurement.

Selon ce qui est écrit sur leur site[5], « TRIAL International est une Organisation Non Gouvernementale qui lutte contre l’impunité des crimes internationaux et soutient les victimes dans leur quête de justice ».

Mais pour être qualifiée d’ONG (Organisation Non Gouvernementale), toute organisation doit satisfaire aux cinq conditions suivantes :

  • Sa constitution doit être d’origine privée
  • Son action doit être à but non lucratif
  • Sa mission doit être d’intérêt public
  • Son financement doit être indépendant
  • Son activité doit être libre de toute dépendance politique

Est-ce le cas pour « TRIAL International »? Dans ce qui suit, nous allons montrer que la réponse est « non ».

Le financement de TRIAL International

Toujours selon leur site officiel, « TRIAL International » est subventionné par 18 donateurs privés et institutionnels[6]. Il s’agit de six fondations, de l’ONG Amnesty International, des ministères des Affaires étrangères de quatre pays (Suisse, Grande-Bretagne, Pays-Bas et Luxembourg), de la Commission européenne, du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme, de l’Agence suédoise de développement et coopération internationale, de la Fondation de Taiwan pour la démocratie, de la ville de Genève, du canton de Genève et d’une commune de ce canton.

Les donateurs de « TRIAL International »

Mais c’est en consultant le rapport d’audit des états financiers 2022 de cette ONG (daté du 10 mai 2023) que l’on se rend compte que des donateurs (dont certains sont bizarrement anonymes) ne sont pas mentionnés sur leur site. Il s’agit en particulier de l’Open Society Foundations dont on aimerait certainement cacher la collaboration étant donné sa sulfureuse réputation. Et ce n’est pas la première fois : le rapport d’impôts 2015 de la « Foundation to Promote Open Society » (Fondation pour la Promotion de la Société Ouverte, une des fondations de l’OSF) mentionne aussi « TRIAL International » comme un des bénéficiaires de ses financements.

 

De nombreux ouvrages ont été consacrés à la notion de « société ouverte » prônée par George Soros. Pour en avoir un aperçu, on peut se référer à la journaliste Leandra Bernstein qui, dans un article fouillé, explique que « l’action et l’argent de George Soros sont devenus des instruments pour démanteler la souveraineté nationale des États, en remplissant les caisses d’organisations “philanthropiques” ou “ droitdelhommistes” ». Pour Soros, « si une nation voulait contrôler ses propres ressources naturelles » ou « développer son économie et sa force de travail à l’aide de tarifs douaniers et de régulations », elle était considérée comme société fermée. En fait, « toute nation qui rejette la mondialisation (c’est-à-dire l’impérialisme du libre-échange) est condamnée à ce titre et fera l’objet d’attaques de la part des organisations de Soros »[7].

Ainsi, Soros ne finance pas « TRIAL International » pour « lutter contre l’impunité des crimes internationaux », mais pour faire la promotion de la « société ouverte »[8].

En plus, le milliardaire américain travaille étroitement avec le gouvernement américain et appuie sa politique étrangère. Ses actions sont souvent menées de concert avec la NED qui est considérée comme la « face légale » de la CIA. C’est dans le cadre de cette collaboration active que l’OSF a été impliquée dans les révolutions colorées[9] et le « printemps » arabe[10].

Revenons maintenant aux donateurs de « TRIAL International » qui figurent sur leur site et intéressons-nous à 8 d’entre eux.

Amnesty International 

Amnesty International (AI) se présente comme une organisation humanitaire financée par ses membres, indépendante de toute idéologie politique, de tout intérêt économique et de toute religion[11].

Manque de chance, si on parcourt le rapport financier 2014 de cette organisation, on se rend compte qu’elle est loin d’être indépendante financièrement. En effet, elle est, elle aussi, financée par l’OSF. Cette relation a été mentionnée par de nombreux observateurs et, de ce fait, met en doute l’impartialité dont se targue cette organisation[12].

Rappelons également qu’Amnesty International a été partie prenante d’une résolution votée en novembre 2020 par le Parlement européen contre l’Algérie pour « Détérioration de la situation des droits de l'homme en Algérie »[13].

Mais l’hostilité d’Amnesty International envers l’Algérie est beaucoup plus ancienne que cela. Déjà, en 1997, elle se plaignait d’avoir été empêchée d’assister au procès de l’avocat algérien Rachid Mesli[14], accusé d'appartenir à « un groupe terroriste » et « d'encouragement au terrorisme ». Plus encore, en 2015, elle déclare : « Rachid Mesli a été adopté par Amnesty International en tant que prisonnier d'opinion »[15]. Et c’est ce même Rachid Mesli que l’on retrouve, en 2023, derrière cette poursuite de « TRIAL International », écumant les plateaux de médias islamistes, ouvertement hostiles à l’Algérie[16].

Dans un document datant de 2007, on apprend que Rachid Mesli « est membre de la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l'Homme [LADDH] et collabore avec de nombreuses organisations internationales telles qu'Amnesty International et Human Rights Watch »[17].

Il faut savoir que, tout comme Amnesty International, Human Rights Watch est financée par l’OSF. Quant à la LADDH, elle a longtemps été subventionnée par la NED[18].

Pour bien comprendre le rôle de Rachid Mesli, il est utile de rappeler au lecteur qu’il est membre fondateur et directeur juridique de la fondation de droit suisse Al-Karama[19]. Les deux autres membres fondateurs sont Abdulrahman Al Nuaimi et Abbas Aroua.

 

Le premier, Abdulrahman Al Nuaimi, a été désigné par le trésor américain comme « supporter d’Al-Qaida » et « terroriste global » en 2013[20]. Quatre années plus tard, son nom figurait également sur une liste noire de « terroristes » soutenus par le Qatar. Cette liste avait été établie par quatre pays arabes : l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l'Égypte et le Bahreïn, lui reprochant des liens avec « des organisations terroristes et des groupes sectaires cherchant à déstabiliser la région, parmi eux les Frères musulmans, Daech (acronyme en arabe du groupe Etat islamique) et d’Al-Qaida »[21].

Établi en Suisse et titulaire d'un doctorat en physique médicale, Abbas Aroua a, lui aussi, des relations de haut niveau avec l’islamisme radical[22], voire avec le djihadisme international comme on peut le constater sur la photo suivante : 

De droite à gauche : Abbas Aroua, Rami Al-Dalati et Abou Hafs Al Mauritani

Opposant syrien, Rami Al-Dalati est un salafiste[23] très proche des milieux djihadistes, en particulier d’Al Joulani[24], le fondateur et chef de Jabhat Al-Nosra et de Hay'at Tahrir al-Sham. Ce dernier avait été ajouté à la liste noire des personnalités « terroristes » par le gouvernement américain[25] et par celui de…la Suisse[26]!

Al-Dalati a été lui-même chef du bureau politique de « Jaysh Al-Tawhid »[27], une alliance de neuf groupes rebelles syriens soutenue par le Jabhat Al-Nosra et Ahrar Al-Sham[28].

La troisième personne sur la photo n’est nul autre que Abou Hafs Al Mauritani, le mufti d’Al-Qaida, ancien numéro 3 de cette organisation terroriste et ami personnel de Ben Laden[29].

Pour résumer la situation, Rachid Mesli, que défend Amnesty International, fait partie, à travers Al-Karama, d’un groupe qui soutient le djihadisme international à partir du sol helvétique.

C’est ce qui explique cet acharnement contre l’institution militaire algérienne qui a combattu le sanglant terrorisme durant la décennie noire.

Pourtant, Amnesty International avait clairement déclaré en 1997 :

« Au cours de ces dernières années, l’organisation a continué à enquêter sur la situation des droits de l’homme et n’a cessé de condamner les abus commis aussi bien par les services de sécurité et les milices armées par l’état, que ceux commis par des groupes armés d’opposition qui se définissent comme des “groupes islamiques” ».

Question à Amnesty International : où est passée la seconde partie de votre déclaration? Les groupes armés djihadistes que vous défendez, faisaient-ils du tourisme et de la randonnée pédestre dans les boisés algériens?

Avant de clore cette section, on ne doit pas oublier de mentionner que MM. Mesli et Aroua sont membres fondateurs du mouvement Rachad (lui-aussi basé en Suisse!) qui regroupe certains islamistes algériens au passé trouble durant la décennie noire comme on peut le constater à la lecture d’un article du quotidien genevois (sic!) « Le Temps »[30].

 

Ce dernier mentionne, entre autres, leur relation avec des personnes qui « ont toujours refusé de condamner les activités armées du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), devenu Al-Qaida Maghreb».

En 2021, le mouvement Rachad a été classé « organisation terroriste » par le Haut Conseil de Sécurité algérien.

Organigramme explicatif de la relation entre « TRIAL International » et le djihadisme international

Bay and Paul Foundations 

La seconde entité qui octroie des subventions à « TRIAL International » est la Bay and Paul Foundations. Il s’agit d’une organisation américaine spécialisée dans le financement de l’éducation, des arts et de l’environnement, mais qui possède aussi un volet « société civile et droits de l’Homme »[31]. Dans ce domaine en particulier, cette fondation collabore avec l’OSF et la NED[32] et même avec l’USAID et le département d’État américain[33].

Kvinna till Kvinna Foundation

Cette fondation est une organisation suédoise de défense des droits des femmes dans les zones de conflits. Son action se concentre dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord), en Afrique sub-saharienne, en Europe et dans le Caucase du Sud[34]. Kvinna till Kvinna collabore avec l’OSF comme il est bien mentionné dans l’intéressant document intitulé « 30 ans : l’Open Society et ses amis »[35]. Néanmoins, cette fondation féministe est très majoritairement financée par la « Swedish International Development Cooperation » Agency (SIDA)[36], l’équivalent suédois de l’USAID, dont il sera question plus tard. Notons au passage que Kvinna till Kvinna reçoit aussi des fonds de la Suisse via la « Swiss Agency for Development and Cooperation » (SDC) qui dépend du Département fédéral des affaires étrangères[37].

Oak Foundation

 

La Oak Foundation est une organisation humanitaire basée à Genève. Ses domaines d’activité regroupent principalement l’environnement, la maltraitance envers les enfants, les différences d’apprentissage, le « sans-abrisme » et, évidemment, les droits de l’Homme. Selon son rapport annuel 2022, cette fondation a financé 366 organismes dans 35 pays pour un montant global qui dépasse les 481 millions de dollars[38].

Dans certain projets, Oak Foundation travaille de concert avec l’OSF et la NED comme mentionné dans le rapport de la plateforme médiatique « openDemocracy »[39] et même avec le département d’État comme dans le cas de l’ONG « International Bridges to Justice »[40] ou l’USAID pour le financement de l’ONG « The Alliance for Child Protection in Humanitarian Action »[41].

Cela n’est pas surprenant si l’on sait que le président de la Oak Foundation est Douglas M. Griffiths[42], un ancien diplomate américain qui a servi dans de nombreux pays dont le Maroc. En 2009, il a été choisi par le président Obama pour représenter les États-Unis auprès du Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies à Genève. Puis, en 2012, il l’a nommé ambassadeur des États-Unis au Mozambique[43].

Rockefeller Brothers Fund

Le Rockefeller Brothers Fund (RBF) est une fondation créée et gérée par des membres de la richissime famille Rockefeller. Elle se spécialise dans le financement de projets liés à la « pratique démocratique », le « développement durable », la « consolidation de la paix » et des « arts et culture »[44].

Tout comme la précédente fondation, RBF collabore régulièrement avec l’OSF et la NED, comme pour, par exemple, l’ONG « Independant Diplomat »[45]. RBF finance aussi certains organismes conjointement avec l’USAID et le département d’État. Cela est le cas du réseau dédié au journalisme d’investigation « The Organized Crime and Corruption Reporting Project » (OCCRP)[46]. On y retrouve aussi les noms des fondations Oak et Bay and Paul.

Il faut noter que la coopération entre le RBF et l’OSF (entre les familles Rockfeller et Soros) est très étroite si on se fie à la liste des partenaires publiée par l’OSF et aux actions conjointes qui ont suivi les évènements du 11 septembre 2001[47].

Wellspring Philanthropic Fund

Le Wellspring Philanthropic Fund est une fondation américaine qui se donne comme mission de soutenir « la réalisation des droits de l'Homme et de la justice sociale et économique pour tous » [48].

Avec 400 millions de dollars distribués par an en subventions, elle est considérée comme une des organisations philanthropiques les plus influentes des États-Unis, malgré sa discrétion[49].

De nombreux documents montrent qu’elle collabore avec l’OSF[50] et/ou la NED[51] aussi bien qu’avec l’USAID ou le département d’État[52].

Taiwan Foundation for Democracy

La Taiwan Foundation for Democracy (TFD) est une fondation créée en 2003 par le ministère des Affaires étrangères de Taiwan pour soutenir la « promotion de la démocratie »[53] sur le modèle de la NED[54]. Les relations entre la NED et la TFD ont toujours été exemplaires. La création de la TFD a été annoncée dans un évènement organisé par la NED en 2002[55]. À la commémoration du premier anniversaire de la TFD, l’ancien président de la NED, Carl Gershman s’est rendu en personne, à Taipei pour y assister. « La NED attend avec impatience une collaboration étroite avec la Fondation Taiwanaise pour la Démocratie », avait-il déclaré[56]. En 2018, soit quatorze années plus tard, Carl Gershman revint à Taipei pour le 15e anniversaire de la TFD inauguré par la présidente de Taiwan[57], Tsai Ing-wen. Dans son discours à cette occasion, le président de la NED a souligné que « le TFD a été officiellement inauguré le 17 juin 2003 et notre coopération depuis lors a été forte et continue »[58].

En juillet 2023 s’est tenu à Taipei le 20e anniversaire de la TFD. À cette occasion, l’actuel président de la NED, Damon Wilson, s’est rendu à Taiwan pour remettre la « Democracy Service Medal », haute distinction de la NED, à la présidente Tsai Ing-wen[59].

En plus de cette solide relation avec la NED, la TFD collabore aussi avec le département d’État américain tel que mentionné dans leur rapport annuel 2019[60].

Swedish International Development Cooperation Agency

Comme indiqué précédemment, la Swedish International Development Cooperation Agency (SIDA) est le pendant suédois de l’USAID. Il s’agit d’une agence gouvernementale qui est présente dans 35 pays d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et d’Europe. Sur son site, on peut lire : « Notre mission s'inscrit dans la politique nationale de développement mondial et nous nous efforçons de réduire la pauvreté dans le monde. Les activités de la SIDA sont financées par les recettes fiscales suédoises »[61].

Mais derrière cette déclaration très humaniste, il faut reconnaitre que l’action de la SIDA est très orientée vers l’« exportation » de la démocratie tout comme les organisations américaines citées précédemment : NED, OSF, USAID, etc.

A ce sujet, le professeur suédois Johan Karlsson Schaffer apporte un intéressant éclairage. Dans une analyse très pertinente, il se pose la question suivante :

« Comment la promotion de la démocratie est devenue un objectif clé de la politique suédoise d’aide au développement »[62]. Il constate que « parmi les pays donateurs, la Suède se distingue non seulement par les niveaux relativement élevés de son aide publique au développement (APD), mais aussi par le fait qu’une proportion relativement importante du budget de l’APD est consacrée à la promotion de la démocratie, des droits de l’homme et de la société civile ».

Et d’ajouter :

« Depuis la fin de la guerre froide, l’objectif de politique officielle, auparavant purement symbolique, de favoriser le développement démocratique est devenu la pierre angulaire de l’APD suédoise, largement partagée par les partis politiques et d’autres parties prenantes. Les décideurs politiques affirment également fréquemment que la Suède – en raison de ses propres expériences historiques de création formes stables et pacifiques de gouvernement populaire – a une mission spéciale de promotion de la démocratie, de la bonne gouvernance et des droits de l’homme dans les pays moins fortunés – une sorte de marque nationale ».

Ce mimétisme avec la politique étrangère étasunienne a pour conséquence une synergie active entre la SIDA et les organisations américaines d’« exportation » de la démocratie.

Les exemples étant très nombreux en voici quelques-uns à titre indicatif.

Organigramme détaillé des relations entre « TRIAL International », ses donateurs et les organisations d’« exportation » de la démocratie 

Le cas du projet ARIJ est intéressant à plus d’un titre dans la mesure où il est destiné au monde arabe et qu’il vise le domaine journalistique. En effet, en plus de l’OSF et la NED, ARIJ a également bénéficié d’un financement octroyé par Canal France International (CFI) la même année que Radio M en Algérie[68]. Accusé de financement étranger illicite, Radio M a été fermée[69] et son directeur emprisonné[70]. Rappelons que CFI est un organisme financé par le Quai d’Orsay, c’est-à-dire le ministère des Affaires étrangères français.

Cela nous mène évidemment au rôle de la SIDA dans le « printemps » arabe. Dans mon ouvrage consacré à ce sujet[71], je me suis concentré sur les organisations américaines d’« exportation » de la démocratie car elles sont les plus importantes et les plus organisées sur le terrain. Cela ne veut pas dire que d’autres pays n’ont pas été impliqués, loin de là. Pour preuve, la SIDA en fait partie.

Par exemple, le 26 octobre 2011, la SIDA organisa une conférence ayant pour thème l’activisme sur le Net intitulée « Empowerment and Emancipation in the Middle East and North Africa » (Autonomisation et émancipation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord)[72]. De célèbres cyberactivistes arabes, qui ont été très actifs dans le « printemps » arabe, comme le tunisien Slim Amamou ou la bahreïnie Maryam Al-Khawaja y furent invités. Parmi les conférenciers, on pouvait noter la présence du hacktiviste Jacob Applebaum, la face publique du programme TOR. Pour rappel, TOR est un logiciel spécialement conçu pour les cyberactivistes qui leur permet de naviguer anonymement et sécuritairement sur le Net, évitant la surveillance étatique.

C’est TOR qui a aidé les cyberdissidents tunisiens et égyptiens lors de leurs révoltes respectives pour contourner les censures gouvernementales[73]. Durant le « printemps » tunisien, Jacob Applebaum est personnellement intervenu afin de remédier à la lenteur des connexions en lançant une passerelle spécialement conçue pour les Tunisiens[74]. Il faut dire qu’Applebaum connaissait bien les cyberactivistes arabes puisqu’il les avait déjà rencontrés quelques années auparavant[75]. Sans oublier de préciser que ce hacktiviste n’est pas du tout inconnu de la SIDA puisque cette agence participe au financement du projet conjointement avec le département d’État américain, l’IRI (International Republican Institute – satellite de la NED), et DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency)[76]. Cette « Agence pour les Projets de Recherche Avancée de Défense » est un organisme du ministère de la Défense des États-Unis chargé de la recherche et du développement des nouvelles technologies destinées à l’usage militaire[77]. TOR, une technologie destinée à l’usage militaire? À l’heure des G4G (Guerres de 4e génération), il faut le croire et s’y résoudre. Rappelons en passant que DARPA finance aussi Graphika, la controversée société d’analyse de réseaux[78].

Ainsi, la SIDA est une agence gouvernementale qui finance non seulement des rencontres de cyberactivistes arabes mais aussi les outils qui leur permettent de contourner la surveillance étatique de leurs pays ainsi que les concepteurs de ces outils. Et tout cela pourquoi? Pour déstabiliser d’autres gouvernements qui ne plaisent pas au gouvernement suédois!

Et dire que SIDA est l’acronyme de « Agence suédoise de coopération internationale pour le développement »! Décidemment, la Suède a une drôle de conception de la coopération et du développement!

Organigramme de la relation entre la Swedish International Development Cooperation Agency (SIDA), les organisations d’« exportation » de la démocratie et le « printemps » arabe. 

En conclusion de cette partie, force est de constater, qu’en plus de recevoir des subventions directes de gouvernements européens (Suisse, Grande-Bretagne, Pays-Bas et Luxembourg), « TRIAL International » est financé par deux agences étatiques (Suède et Taiwan), une ONG (Amnesty International) et 5 fondations qui collaborent activement avec les fondations Soros, la NED, l’USAID et le département d’État américain qui sont les fers de lance du « regime change » et de l’ « exportation » de la démocratie « made in USA ». Ce sont ces organisations qui ont été les maîtres d’œuvre des révolutions colorées, du « printemps » arabe, de l’Euromaïdan[79], des émeutes à Hong Kong[80] et bien d’autres chaos dans le monde. Sans oublier que « TRIAL International » reçoit des subsides directement de l’Open Society de George Soros!

Avec tout cela, comment « TRIAL International » peut-elle se targuer d’être une ONG (Organisation Non Gouvernementale) si elle n’est indépendante ni financièrement, ni politiquement? Qui paie l’orchestre choisit la musique, n’est-ce pas?

Tout compte fait, elle n’est qu’un instrument droitdelhommiste qui sert de paravent à une action de déstabilisation concoctée dans des laboratoire d’ingénierie sociale. Car qu’on se dise, toucher à l’institution militaire algérienne c’est nuire à l’Algérie toute entière.

Les dirigeants de « TRIAL International »

Le Conseil d’administration de « Trial International » est composé des six personnes suivantes[81] :

Conseil d’administration de « TRIAL international »

Leslie Haskell a été élue à la présidence de « TRIAL International » en 2021 après en avoir occupé le poste de vice-présidente depuis 2017[82]. Auparavant, elle a travaillé pour Human Right Watch (HRW, la fameuse organisation largement financée par G. Soros) qu’elle a rejoint en 2007[83]. Et, avant de joindre HRW, elle a été avocate au Tribunal pénal international pour le Rwanda à Arusha, en Tanzanie[84]. Ajoutons à tout cela qu’elle est également conseillère juridique principale sur les Affaires institutionnelles et administratives à la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

Il s’agit d’un CV exemplaire qui mêle le droitdelhommisme, la justice « extraterritoriale » et la « société » ouverte: tout l’arsenal judiciaire et idéologique nécessaire pour s’ingérer sournoisement dans les affaires intérieures de tout pays « récalcitrant » aux désidératas des pays bailleurs de fonds. Et, comme par hasard, cet arsenal ne s’applique jamais à ces pays alors qu’ils sont responsables ou complices des plus grands crimes contre l’humanité de l’histoire.

Dans le cadre de ses fonctions au sein de HRW, Leslie Haskell a été impliquée dans les évènements qui ont suivi l’élection présidentielle ivoirienne de 2010 qui a opposé, au second tour, Laurent Gbagbo et Alassane Dramane Ouattara. Rappelons que cette élection a été entachée d’irrégularités qui ont conduit à une violente et sanglante crise politico-militaire, faisant plus de 3000 morts[85]. Ouattara a été intronisé à la présidence de la Côte d’Ivoire grâce, entre autres, aux bombardements français sur la résidence de Laurent Gbagbo [86]. En sa qualité de « chercheuse pour la division Afrique » de HRW, Leslie Haskell a participé aux recherches qui ont mené à l’élaboration du rapport détaillé des exactions commises par les deux camps[87]. Avec l’aide militaire française[88], Laurent Gbagbo (et quelques membres de son camp) a été arrêté puis remis à la Cour pénale internationale (CPI) afin d’y être jugé pour « crimes contre l’humanité » alors qu’aucun mandat d'arrêt n'a été lancé contre Alassane Dramane Ouattara ni son clan[89]!

Elise Keppler[90], directrice adjointe du programme Justice internationale de HRW, s’était exclamée : « La CPI joue son rôle pour montrer que même ceux qui sont au plus haut niveau du pouvoir n'échappent pas à la justice lorsqu'ils sont impliqués dans des crimes graves »[91].

Elle s’était bien réjouie de la situation car la confirmation des charges retenues contre Laurent Gbagbo était largement basée sur les rapports de HRW[92] établis par des chercheurs tels que Leslie Haskell.

Dans leur livre intitulé « Les réseaux Soros à la conquête de l'Afrique », les auteurs Stéphanie Erbs, Vincent Barbe et Laurent Olivier nous donnent plus de détails[93]:

« Rappelons qu’Alassane Ouattara y était soutenu contre Laurent Gbagbo par George Soros, qui aurait d’ailleurs mis à sa disposition un jet privé. Parmi les éléments qui ont contribué à l’accession au pouvoir d’Alassane Ouattara, un rapport a joué un rôle déterminant: il s’agit de l’enquête de Human Rights Watch – qui venait tout juste de se voir attribuer par Soros la subvention de 100 millions de dollars évoquée ci-dessus –, dénonçant l’existence de charniers : un rapport très médiatisé qui aura largement contribué à ″diaboliser″ Gbagbo, permettant à Ouattara de recruter ses ″rebelles″ ».

Après 7 années de détention et de procédures, Laurent Gbagbo est finalement acquitté par la CPI en 2019[94]. Cet acquittement a été par la suite confirmé en 2021 et Laurent Gbagbo fut blanchi de toutes les accusations[95].

À quoi ont donc servi HRW et la CPI? Simplement à écarter Laurent Gbagbo de la présidence de la Côte d’Ivoire pour y placer son rival[96] mais qui n’est, en fait, que le timonier de la Françafrique, le fidèle gardien du néocolonialisme français et, par extension, de l’influence occidentale.

Alors, Mme Haskell, que pensez-vous du rôle que vous avez joué dans cette affaire scabreuse? Avez-vous appris une quelconque leçon sur votre instrumentalisation sous le vocable fallacieux des « droits de l’Homme »? Non, pas du tout! Vous avez changé d’organisation, mais vous continuez à mener votre scabreuse mission, vautrée dans votre confortable fauteuil de « TRIAL International »!

Dans sa thèse de maîtrise intitulée « La Cour pénale internationale : du projet d’une justice globale au paternalisme occidental »[97],  Natascha Zryd (de l’université de Lausanne!) a analysé deux exemples de « l’instrumentalisation de la CPI par les grandes puissances » : la Libye et la Côte d’Ivoire. Sa conclusion est éloquente :

« Ces deux exemples démontrent que les puissances occidentales font appel à la Cour pour écarter des dirigeants qui ne se montrent pas suffisamment coopératifs et conciliants, en particulier d’un point de vue économique. L’instrumentalisation de la CPI leur permet de légitimer leur politique internationale, de soutenir et même de justifier leurs incursions au sein de ces États ».

En est-il ainsi pour le cas qui nous concerne, celui de l’accusation de l’institution militaire algérienne? « TRIAL International », HRW, Amnesty International seront-ils encore des instruments dans les mains de l’OSF, la NED et autres organisations destructrices pour justifier leurs incursions dans les affaires de l’Algérie?

Passons maintenant à deux autres membres du CA de « TRIAL International » : Philippe Bovey et Sacha Meuter. En plus de leurs fonctions au sein de cette ONG suisse, ils travaillent tous deux pour la Fondation Hirondelle, « une organisation qui entretient déjà des liens étroits avec ″TRIAL International″ »[98]. Et c’est « TRIAL International » qui le dit!

Philippe Bovey est le Secrétaire général de cette fondation basée à Lausanne alors que Sacha Meuter en est le Conseiller juridique[99]. Sur leur site, on peut lire[100] :

« La Fondation Hirondelle est une organisation suisse à but non lucratif qui fournit de l’information à des populations confrontées à des crises, pour leur permettre d’agir dans leur vie quotidienne et citoyenne ».

Il s’agit donc d’une fondation spécialement conçue pour créer, former et soutenir des médias locaux dans 22 pays, avec une forte concentration en Afrique[101].

Dans la section « Notre vision », la fondation nous explique « qu’une information indépendante, crédible, non partisane et tournée vers les préoccupations de celles et ceux à qui elle s’adresse contribue à la résolution des crises et à la construction de sociétés plus apaisées »[102]. Notez bien les adjectifs utilisés pour qualifier l’information : indépendante, crédible et non partisane. Et pour revendiquer la nature droitdelhommiste de la fondation, il est spécifié que l’accès à l’information est « reconnu comme un droit universel (article 19 de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme) ».

Jusqu’à tout récemment, le réseau de l’OSF en Afrique était constitué de quatre entités : l’Open Society Foundation for South Africa (OSF-SA), l’Open Society Initiative for West Africa (OSIWA), l’Open Society Initiative for Eastern Africa (OSIEA) et l’Open Society Initiative for Southern Africa (OSISA).

Dans son rapport 2015, OSISA liste la Fondation Hirondelle comme une des récipiendaires de ses financements avec un montant de 167 448$[103]. Dans celui relatif à l’année 2017, il est aussi question de la fondation suisse[104] :

« OSISA a, à travers son bureau national à Kinshasa, soutenu plusieurs projets liés à la démocratie et à la gouvernance, notamment l'éducation civique, la transparence et la responsabilité et la promotion de la liberté des médias et de l'accès à l'information. Certaines des initiatives soutenues comprennent […]<[le] soutien à la Fondation Hirondelle pour encourager la participation des jeunes aux élections. »

La Fondation Hirondelle elle-même déclare sa relation directe avec une autre filiale africaine de l’OSF[105] :

« Les médias de la Fondation Hirondelle sont soutenus en 2015 par des gouvernements (Allemagne, Danemark, États-Unis, Luxembourg, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède, Suisse, ainsi que l'Union Européenne), par des partenaires et donateurs privés (Open Society Initiative for West Africa - l'une des fondations de George Soros -, Cordaid et la Fondation Pro Victimis) et par des donateurs individuels ».

Selon les spécialistes, la société civile est fondamentale pour l’implantation de la « société ouverte ». Pour ce faire, George Soros dispose de trois leviers principaux : i) les media pour façonner l’opinion, ii) les mouvements citoyens pour donner la parole aux populations et iii) les ONG pour catalyser les mécontentements[106].

Dans le cadre de ce travail, nous allons nous concentrer sur le premier point et laisser les deux autres pour une future analyse.

Ainsi, les médias sont une des trois pierres angulaires du système Soros.

« Entre 2016 et 2020, Soros a donné au moins 131 millions de dollars à lui seul pour influencer 253 groupes médiatiques tels que le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), l’Aspen Institute, le Marshall Project et ProPublica. […] Ce réseau de liens médiatiques permet à Soros d'exercer une influence considérable sur les histoires couvertes par les médias, sur la manière dont ils couvrent ces histoires et sur les histoires qu'ils ne couvrent pas »[107].

Mais revenons en Afrique. Les auteurs du livre « Les réseaux Soros à la conquête de l'Afrique » cité précédemment mentionnent que la Fondation Hirondelle fait partie des actions d’influence de Soros sur les médias[108]. En République démocratique du Congo (RDC) par exemple, « Radio Okapi » est la radio des Nations Unies gérée en partenariat avec la Fondation Hirondelle.

« Dans le cadre d’un partenariat avec les Nations Unies, la Fondation Hirondelle a contribué à sa création, au développement de ses programmes et à la formation de ses équipes, de 2002 à 2014. Un partenariat fructueux qui a permis de créer l’une des plus grandes radios d’Afrique francophone, le média le plus écouté de RDC depuis 15 ans. »[109]

À propos de cette radio, Stéphanie Erbs, Vincent Barbe et Olivier Laurent soulignent que :

« les mouvements d’opposition congolais sont soutenus par une dynamique générale entretenue par des médias proches de Soros. Ainsi Radio Okapi, clairement anti-Kabila[110], est-elle soutenue par la Fondation Hirondelle, dont OSF est partenaire en matière de conception des opérations et de financement »[111].

Grâce à son imposant financement, « Radio Okapi » jouit de conditions de fonctionnement techniques et financières incomparables avec celles des médias locaux[112].C’est ce qui lui permet d’avoir une forte audience qui peut avoir pour conséquence de « façonner l’opinion publique » par des capitaux étrangers et, conséquemment, des agendas étrangers.

En étant anti-Kabila et dépendante de l’idéologie de la « société ouverte » de Soros, l’information prônée par la Fondation Hirondelle peut-elle vraiment être indépendante, crédible et non partisane?  La réponse est non et cela est valable pour tous les médias qu’elle couve.

Organigramme de la solide relation entre certains hauts cadres de « TRIAL International » et la « galaxie » Soros.

Conclusions

L’analyse des ramifications de l’ONG « TRIAL International », de ses commanditaires, de ses relations, de ses implications et des activités de certains de ses cadres mène aux conclusions suivantes :

1- L’organisation « TRIAL International » ne peut pas être qualifiée d’Organisation Non Gouvernementale(ONG) au sens propre du terme dans la mesure où elle n’est pas indépendante, ni financièrement, ni politiquement :

a. Son financement est assuré par les ministères des Affaires étrangères de pays occidentaux qui, logiquement, ne subventionnent que des activités qui sont en accord avec leurs visions politiques.

b. Son financement et ses relations directes ou indirectes la lient étroitement au concept de la « société ouverte », idéologie nocive, belliqueuse et irrespectueuse de la volonté des peuples.

c. Ses solides accointances avec les organisations d’« exportation » de la démocratie en font un outil efficace pour les « regime change » dans des pays ciblés comme c’est le cas pour l’Algérie.

d. Sa mission étant dictée par ses bailleurs de fonds, leur idéologie et leur agenda politique, « TRIAL International » n’est nullement d’intérêt public, mais sert les intérêts de ceux qui la subventionnent.

2- Les principaux cadres de « TRIAL International » font partie du réseau tentaculaire pensé et entretenu par les fondations Soros, ce qui enlève toute crédibilité à cette organisation suisse.

3- À travers ses multiples connexions, « TRIAL International » défend des islamistes algériens qui ont des relations directes avec le djihadisme international. Cette position est en phase avec la politique suisse qui, elle aussi, défend, héberge et protège ce type de personnes et leurs organisations malgré de nombreux articles à charge. Rappelons, par exemple, le cas de cet honnête policier suisse qui était « écœuré de voir la justice helvétique fermer les yeux sur les trafics des islamistes algériens réfugiés en Suisse » [113].

4- En décidant de travailler sur le dossier de la mise en accusation de l’ancien ministre algérien de la Défense, « TRIAL International » vise toute l’institution militaire algérienne qui a courageusement défendu l’Algérie et son peuple durant la décennie noire en Algérie.

5- Ce faisant, « TRIAL International » révèle au grand jour sa partialité dans la mesure où elle absout totalement les abominables crimes contre l’humanité commis par les terroristes djihadistes durant cette même période.

6- En défendant ce dossier, « TRIAL International » ne fait que ressusciter le « quituquisme », une théorie qui a longtemps cherché à innocenter le terrorisme djihadiste en Algérie et qui a régulièrement été battue en brèche.

7- Plus généralement, il est très inquiétant de constater que les institutions internationales comme l’ONU ou le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) sont noyautées par des activistes de l’Open Society et de son réseau tentaculaire (HRW, AI, etc.).

8- Dans cette affaire, la Suisse n’est pas du tout innocente. Au contraire, elle bien impliquée : i) en finançant « TRIAL International », une organisation droitdelhommiste et ii) en lui donnant du crédit alors qu’elle est manipulée de toute part.

9- En agissant de la sorte, la Suisse doit comprendre qu’elle s’attaque frontalement et fallacieusement à l’Algérie et non pas uniquement à son ancien ministre de la Défense.

10- Les juges suisses étant obligatoirement affiliés à des partis politiques[114] (à qui ils doivent verser une partie de leurs salaires en guise de remerciement pour avoir été choisis par ces partis!), l’indépendance judiciaire de la Suisse est une farce. Leur conférer, en plus, une « compétence universelle » est une monumentale fumisterie.

Force est de conclure que toute cette affaire est un montage classique d’entités droitdelhommistes, spécialisées dans la déstabilisation de certains pays comme l’Algérie qui est ciblée pour ses positions politiques justes et courageuses qui ne plaisent pas à cet Occident arrogant et rancuneux.

Et comme le ridicule ne tue point, c’est la Suisse qui vient nous donner des leçons de droits de l’Homme! Un pays qui a collaboré avec Hitler, qui a participé au pillage des biens juifs durant la deuxième Guerre mondiale, qui protège les pires terroristes jihadistes et dont les banques regorgent de fortunes mal acquises, dérobées par les pires dictateurs à travers le monde!

Décidément, on aura tout vu chez les Helvètes!

La Suisse peut-elle nous expliquer pourquoi, depuis la fin de la décennie noire, aucun djihadiste algérien n’a été inquiété ni poursuivi en Occident? Au contraire, ils ont été bien accueillis. On leur a offert le statut de réfugiés politiques et ouvert les plateaux de télévision ainsi que les maisons d’éditions. Je n’ai pas bien lu la loi suisse: serait-elle extraterritoriale pour les militaires et non pour les terroristes?

L’armée algérienne a héroïquement combattu le terrorisme djihadiste qui voulait instaurer en l’Algerie les fondations d’un califat islamique supranational. Elle l’a combattu seule alors que l’Occident avait fermé ses yeux et ses portes, se réjouissant de voir l’Algerie péricliter, jour après jour, sous le sang d’innocents démembrés par des bombes terroristes, égorgés ou éventrés par des hordes de djihadistes.

Et maintenant que l’Algerie, grâce à son armée, est debout après tant de malheurs et qu’elle reprend la place qui lui revient au sein des nations, on s’attaque à son institution militaire à l’aide d’un ramassis d’organisations droitdelhommistes.

« TRIAL International », la Suisse et toute cette myriade d’organisations qui gravitent autour seront crédibles lorsqu’ils jugeront tous les responsables israéliens qui mènent une politique d’apartheid et d’extermination contre le peuple palestinien.

Ils seront crédibles lorsqu’ils traîneront devant les tribunaux des responsables occidentaux comme Bush, Blair, Sarkozy, Cameron, Hollande et tous les autres qui ont causé des centaines de milliers de morts en Irak, en Libye, en Syrie et dans d’autres pays du Sud Global, y semant chaos, ruine et désolation.

Ils seront crédibles lorsqu’ils présenteront devant les juges les djihadistes qui, pendant la décennie noire, ont assassiné mon frère qui n’avait que 21 ans.

Références

[1] Brigitte Patzold, « La Suisse, l’or et les morts – Complicités avec le nazisme », Le Monde Diplomatique, Juin 1997, https://www.monde-diplomatique.fr/1997/06/PATZOLD/4772

[2] Le Monde avec AFP, « Algérie : un ancien ministre mis en accusation par la justice suisse », Le Monde, 31 août 2023 https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/08/31/algerie-un-ancien-ministre-mis-en-accusation-par-la-justice-suisse_6187293_3212.html

[3] The Humanitarian War, « Guerre Humanitaire en Libye: Il n'y a pas de preuve! » YouTube, 28 novembre 2011, https://www.youtube.com/watch?v=koYzkEWHtQA

[4] Lire, par exemple, Ahmed Bensaada, « Huit ans après : la ″printanisation″ de l’Algérie », AhmedBensaada.com, 4 Avril 2019, http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=475:2019-04-04-22-50-13&catid=46:qprintemps-arabeq&Itemid=119

[5] TRIAL International, « Qui sommes-nous », https://trialinternational.org/fr/qui-sommes-nous/

[6] TRIAL International, « Nos donateurs-trices en 2023 », https://trialinternational.org/fr/qui-sommes-nous/nos-donateurs/

[7] L. Bernstein, « La guerre secrète du misanthrope George Soros », Solidarité et Progrès, 11 août 2008, https://web.archive.org/web/20220407001951/https://solidariteetprogres.fr/nos-actions-20/analyses/la-guerre-secrete-du-misanthrope

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- Source : AHMEDBENSAADA.COM

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