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Mercredi, 30 Oct. 2024

Retraites (bis) : ils feront « tout pour que ce débat n’ait pas lieu »

Auteur : Modeste Schwartz | Editeur : Walt | Jeudi, 25 Mai 2023 - 20h34

Secrétaire d’Etat du gouvernement « 50% débile » d’E. Borne, Charlotte Caubel dit tout haut sur Public Sénat ce que toute la Macronie pense tout bas à propos de l’initiative des élus LIOT : il faut museler ce peuple de gaulois réfractaires – pour son bien, naturellement.

LIOT, vous savez, ce sont ces derniers mohicans de la IIIe République, souvenir vivant de l’époque où la France était (pour le meilleur et pour le pire) une démocratie parlementaire. Entre temps – comme l’a bien vu l’historien Ph. Fabry – la technocratie gaullienne a fini par produire, à partir des post-citoyens français, la masse critique de sujets d’Empire qui permet à la technocratie macronienne de passer crème. C’est-à-dire que l’évolution culturelle post-68 a réussi à extraire d’un peuple une population.

A force de vivre dans l’idéologie du bon berger, les Français ont fini par devenir la race ovine qui appelle et mérite le mépris bienveillant du mari de Brigitte et de sa bande d’autistes radicaux, dont la bienpensance en acier trempé tolère de moins en moins les quelques reliquats de culture parlementaire encore enkystés dans la Constitution – dont ce Palais Bourbon, qui devrait se contenter de contresigner les décisions de l’exécutif philanthropique – après, éventuellement, un bref interlude de cirque diversitaire LFIRN.

Son Excellence Ch. Caubel ne compte pas vous demander votre avis

Epouse d’un ancien inspecteur des finances aujourd’hui PDG du groupe Carrefour, Charlotte Caubel incarne à merveille cette sous-caste des patriciens du public/privé davosien, qui a réussi à liquider le capitalisme à force de gestion du risque, et la démocratie à force d’ingénierie politique.

Dans la macabre paix perpétuelle de leur univers mental, le conflit est une pure négativité : ni dialectique, ni recherche de compromis – juste un bruit parasitaire, troublant parfois l’harmonie unanimiste du penser printemps.

Comme dans toute bonne théocratie, les régimes de la Science davosienne tiennent trop à notre salut (en l’occurrence : climatique) pour nous donner droit à l’erreur. Le monde est trop dangereux pour ces consommateur infantilisés, plus ou moins séniles, qu’on laisse de temps en temps participer à une parodie de suffrage (« Dans la famille des communicants de l’oligarchie, vous préférez la Grosse, ou le Petit » ?) – et qui, en effet, n’ont apparemment plus qu’un désir : être tous piqués et tous protégés. « Comme on fait son lit… »


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