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Mercredi, 15 Mai 2024

Action civique et bonnets Rouges : plus de 200 radars vandalisés depuis le début du mouvement

Auteur : Network Visio | Editeur : Stanislas | Dimanche, 29 Déc. 2013 - 18h55

Comme pour les portiques de l'écotaxe, nous avons établi notre carte des radars et autres bornes de l'écotaxe vandalisés chaque jour depuis mi-octobre. A ce jour (14 décembre à 15h), au moins 201 radars ont été dégradés, dont 79 incendiés. Près de 51 d'entre eux se trouvent dans les cinq départements de Bretagne historique. 30 autres se trouvent dans le Grand Est (Lorraine, Alsace et Franche-Comté) où l'on parle déjà de « Bonnets rouges des Vosges ». Dix-sept bornes de l'écotaxe isolées ou par paire ont aussi été incendiées, la dernière paire en Alsace. Le mouvement a aussi touché la Réunion où un radar a été passé à la peinture blanche. Depuis début décembre, le mouvement a tendance à s'étioler; cependant il a repris de la vigueur depuis le 20 décembre : en une semaine, cinq nouveaux radars ont été touchés en France et un en Belgique (Charleroi).

 Des radars vandalisés dans 55 départements

Près de 55 départements sont concernés. La Bretagne historique se détache nettement. Des radars ont aussi été incendiés dans le Nord-pas-de-Calais, en Isère (trois déjà), en Sarthe (idem), en Gironde, dans les Landes et le Tarn-et-Garonne, en Aveyron et Hérault, dans le Var, en Seine-Maritime (trois aussi) et à raison d'un dans le Loiret, la Saône-et-Loire, l'Eure-et-Loir et le Cher, ainsi que dans les Bouches du Rhône, en Seine-et-Marne ou encore dans l'Eure. La diversité des départements concernés montre qu'il y a une multiplicité d'auteurs et de raisons aux dégradations.

En Bretagne, outre l'ARB qui a revendiqué la destruction de quatre radars dans le pays de Lorient et a probablement incendié quatre autres engins dans le pays de Saint-Malo le 7 novembre vers 22h15, il y a aussi des auteurs isolés, comme les trois personnes arrêtées à Saint-Jacques sur Vilaine alors qu'elles dégradaient le radar à coups de hache ou les deux arrêtés à Paimpol alors qu'ils tentaient d'incendier le radar. A Rambouillet, c'est un radar souvent dégradé sur la route de Clairefontaine en Yvelines qui a été tagué une nouvelle fois, en rouge cette fois – la filiation avec la révolte bretonne est évidente, tout comme dans tous les cas où les radars sont peints en rouge. A Champigneulles (Meurthe-et-Moselle), le 4e radar le plus rentable de France, sur l'A31, a été détruit à l'explosif. Cinq jeunes de Marseilles, Vitrolles et Marignane ont été arrêtés après avoir incendié un radar; un homme a été arrêté après avoir détruit un radar dans l'Oise à coups de masse.

Une grande créativité dans la destruction

La méthode la plus courante pour dégrader un radar reste le tag ou la peinture – au choix de l'auteur des faits, rouge, grise, blanche, noire… le plus souvent. Pour l'incendier, c'est la méthode bretonne du pneu qui est la plus populaire. Mais il y a des variantes. A Veaugues, dans le Cher, le 12 novembre, les auteurs ont brisé les vitres blindées du radar, introduit du papier journal à l'intérieur et incendié le tout. A Six-Fours les Plages, pour mettre hors service un radar de troisième génération perché sur un mat, le ou les auteurs ont percé un trou à la perceuse et introduit un liquide inflammable avant de l'incendier. Dans les deux cas, le radar semble à première vue indemne. Le ou les auteurs escomptaient que les forces de l'ordre s'aperçoivent de leur forfait le plus tard possible. Peine perdue.

En Loire-Atlantique (Bouvron) et dans le Rhône (Lyon-Gerland), deux radars ont été aveuglés par des autollants. Toujours en Bretagne historique, à Avessac, un radar a été mis hors-service par un coup de fusil; un autre a essuyé deux tirs sans être rendu hors-service aux frontières de l'Indre et du Cher près de Vatan. En Meurthe-et-Moselle se trouve le seul radar de France pour l'heure détruit à l'explosif. Dans la nuit du 13 au 14 novembre enfin, six radars des alentours de Pontarlier ont été bâchés et coiffés d'un bout de tissu rouge évoquant les Bonnets Rouges bretons. Dans le même esprit, deux radars ont été bâchés dans la Drôme. Ces huit radars une fois débâchés sont en parfait état de marche. Sur le boulevard de la prairie de Mauves à Nantes, un radar a été percuté avec un véhicule; il est hors-service. En Corse, à Borgo, la même méthode a été utilisée, mais pour plus de sûreté le ou les vandales ont ouvert le radar et cisaillé tous les câbles à portée de main.

Les radars continuent à être vandalisés

Même si le rythme s'est ralenti depuis la mi-novembre, les radars continuent à avoir la vie dure sur les routes de France. A Moirax, près d'Agen, le radar a flambé dans la nuit du 1er au 2 décembre. A Menotey, dans le Jura, le radar a été à nouveau passé à la peinture orange, pour la seconde fois en quinze jours. A Paimpol sur la route de Lézardrieux se trouve le dernier radar en état de marche des Côtes d'Armor : il a subi une tentative de vandalisme dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre.

Près de Bernay, dans l'Eure, un commando a juré la mort des radars. Quatre ont été barbouillés de vert dans la nuit du 27 au 28 novembre (Planes, Bernay-ouest, Saint-Quentin des Isles, Menneval). Un a été incendié la nuit suivante près de Louviers (la Fontaine Bellenger), un autre a subi une tentative d'incendie et un dernier a été tagué à Fontaine la Soret. Il y a eu d'autres flambées très locales. Ainsi, dans la nuit du 13 au 14 novembre, six radars ont été bâchés autour de Pontarlier. Et depuis la mi-novembre, 11 radars ont été vandalisés sur les routes de l'Oise, principalement autour de Roye et sur la RN2. Le Nord de l'Isère, la Nièvre entre Clamecy et la Charité (RN151) et l'est du Lyonnais concentrent aussi plusieurs radars mis hors-service, cette fois par incendies. Récemment, un radar a été vandalisé dans l'Oise (7 décembre), un autre en Haute-Saône (8 décembre) et un dernier exécuté de deux balles à la limite du Vaucluse et des Bouches du Rhône (nuit du 13 au 14 décembre).

Fin décembre, le mouvement a repris de la vigueur. Un radar a été incendié dans la nuit du 20 au 21 décembre à l'entrée ouest de Toulon sur l'A50. Dans la Meuse, deux radars ont été attaqués au fusil (Bar le Duc et Combles en Barrois) vers le 28 décembre, sans être mis hors-service cependant.

Une loi dure mais une jurisprudence erratique

La loi punit la destruction d'un radar d'un maximum de 45.000 euros d'amende et de trois ans d'emprisonnement, sauf si l'acte est commis en bande, auquel cas la peine monte jusqu'à 75.000 euros d'amende. Taguer un radar, le recouvrir de peinture, colle, autocollant, voire briser une vitre… est puni de 7500 euros d'amende et de travaux d'intérêt général. Tout ça, c'est la loi. Mais les prisons sont pleines et les juges ont, d'une cour à l'autre, leur idée de la gravité des faits ; d'autant plus que les dégradations sont abondantes, entre quinze et trente en moyenne par département.

En 2011 à Limoges un jeune qui a incendié un radar est condamné à 39.000 euros d'amende – le remboursement du préjudice pour l'Etat du fait du remplacement du radar. Le jeune homme pris dernièrement en flag' sur la rocade du Mans pendant qu'il dégradait un radar – il avait brisé la vitre – a été condamné à 150 heures de travaux d'intérêt généraux (TIG). En mai 2013, un homme qui avait tagué, sous l'emprise de l'alcool, un radar près de Poitiers a été condamné au remboursement du préjudice – 148 euros et 31 centimes – ainsi qu'à 40 heures de TIG. En 2008 un homme qui avait brisé à coups de barre de fer les vitres d'un radar au Bas en Besset en Haute-Loire s'est vu condamner à huit mois de prison ferme. La même année dans l'Ain, un homme qui a découpé deux radars au chalumeau s'est vu infliger 1200 euros d'amende.


- Source : Network Visio

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