On ne vit plus dans une démocratie

Le mouvement « Hollande Démission » existe depuis presque un an et demi et rassemble une centaine de milliers de signataires sur Internet, le leader David Van Hemelryck nous a expliqué quel est le but de son organisation avec cet intitulé provocateur et nous a expliqué que les chefs d’accusation proférés contre lui sont faux :

Vous êtes l’organisateur et le président du mouvement « Hollande Démission » et vous avez été jugé lundi dernier pour une manifestation non autorisée ?

Il faut rétablir la loi, une manifestation n’a pas à être autorisée, elle peut être interdite. Actuellement la loi demande qui nous déclarions une manifestation au préalable et cette loi même est contestable car elle est estimée contraire aux droits de l’homme par la cour européenne des droits de l’homme. L’état nous poursuit uniquement pour avoir « organisé » une manifestation le 11 novembre puisqu’il y a eu des sifflets contre le président et ce jour là j’ai été arrêté préventivement. L’état me poursuit également pour une manifestation que j’ai « organisé » le 30 novembre, nous étions quelques activistes à avoir déployé une banderole sur la place des droits de l’homme devant la tour Eiffel pour prendre quelques photos. Le gouvernement n’a pas vraiment de choses à nous reprocher puisque nous sommes un mouvement non violent de défense de la démocratie et de demande de destitution de Monsieur Hollande, il souhaite nous bâillonner et empêcher les Français de critiquer en poursuivant les leaders du mouvement.

Quelques mots sur votre mouvement : il a été crée quand et quels buts vous poursuivez ? C’est un titre assez provocateur « Hollande Démission ».

Petit à petit l’an dernier je me suis rendu compte que la France n’est vraiment pas une démocratie, on savait déjà que les citoyens s’en rendaient compte à travers leur abstention active face à quelque chose qui ressemble plus à un féodalisme électoral. Mais je me suis rendu compte que la France n’était vraiment pas une démocratie quand je me suis rendu compte que François Hollande était capable de gouverner seulement avec 13% des citoyens qui sont d’accord avec sa politique. Le mouvement est né assez naturellement lors des huées du 14 juillet 2013, j’avais organisé la distribution de sifflets pour être sur que les citoyens restent courageux face aux hautparleurs qui mettaient la musique militaire très fort. Dans la foulée, la première action ça a été la banderole le long des plages, c’est comme ça que c’est né, ça a à peine 15-16 mois et on est très actifs, puisque le logo est connu par de plus en plus de personnes, il y a à peu près 2-3 millions de Français qui ont entendu parler du mouvement. Et le tabou est cassé puisqu’aujourd’hui des hommes politiques pas spécialement connus pour leur courage, Monsieur Bayrou et Monsieur Fillon ont néanmoins pris la position que Monsieur Hollande devrait s’en aller. On estime que l’on a bien travaillé et le travaille consiste à rendre les citoyens courageux pour réclamer une vraie démocratie en France à travers le slogan choc « Hollande Démission »

Vous pensez que c’est vraiment possible qu’un président de la république démissionne ? Je pense que François Hollande a clairement dit qu’il ne le ferait pas.

Exactement, si il l’a dit ça veut dire qu’il y pense et qu’il a peur et qu’il est obligé de se rassurer et de rassurer ses partisans en disant qu’il resterait, c’est bien la preuve qu’aujourd’hui le slogan porte beaucoup et nous y croyons. Ce n’est pas un événement de forte probabilité, nous ne disons pas qu’on est sûr qu’il va démissionner, mais aucun dictateur n’a voulu partir la veille de son départ et ce genre d’événement est en générale improbable. L’histoire est faite d’événements que personne n’anticipe et que personne ne voit venir et pourtant ils arrivent bien et tout au plus nous pouvons essayer d’augmenter les chances que ça arrive. Nous on y croit à ce qu’Hollande peut partir et si l’on pose la question dans l’autre sens : Monsieur Hollande peut-il tenir ? Monsieur Hollande est le premier président de la cinquième république qui ne tient pas solidement en place à cause de son impopularité toujours croissante.