Polémique autour des diplômes de Christiane Taubira
Et une nouvelle polémique, une ! Après celle entourant son rôle dans l'affaire des écoutes visant Nicolas Sarkozy, Christiane Taubira doit désormais faire face à des accusations à propos de... ses diplômes !
Tout est parti de quelques lignes dans le nouveau livre du magistrat Philippe Bilger.
Dans «Contre la justice laxiste», ce dernier s'étonne que Christiane Taubira ait «laissé dire, et ne l’a jamais contesté dans l’espace médiatique, qu’elle avait deux doctorats, l’un en économie, l’autre en ethnologie». Or, selon lui, nulle trace de thèses soutenues par la garde des Sceaux.
Comme le relève Rue 89, de nombreux articles de presse font en effet état de doctorat en dressant le portrait de Christiane Taubira, évoquant soit «un doctorat de sciences économiques et en agroalimentaire» soit «un doctorat de sciences éco» à Assas-Paris .
Le site d'informations politiques d'Europe 1, Le Lab, a lui passé le web en revue. Difficile de trouver des informations officielles sur le CV de la ministre : sur le site du gouvernement, ses diplômes n'apparaissent pas. Il y est seulement mentionné qu'elle est «professeur de sciences économiques». Le trombinoscope du gouvernement évoque lui un «3e cycle de sciences économiques».
Un CV détaillé, retrouvé par Le Lab, met en avant «un 3e cycle en économie, un 3e cycle en agro-alimentaire et des études en sociologie et ethnologie afro-américaine». Mais de doctorat point.
Qu'en est-il vraiment ? Interrogé par Rue 89, le cabinet de la ministre met en avant des erreurs de journalistes qui «travaillent un peu trop sur Wikipédia». Et de jurer que Christiane Taubira n'a jamais affirmé elle-même qu'elle possédait ces diplômes. Sur ce point, difficile de lui donner tort : la ministre ne s'est en effet jamais vantée de posséder de tels diplômes.
Mais selon Philippe Bilger, elle a laissé dire, notamment lors d'un passage dans «Des paroles et des actes» en septembre 2013, en opinant «du chef sans apporter aucune précision».
A y regarder de plus près, impossible de voir la ministre acquiescer, comme le soutient le magistrat dans son livre. A l'inverse, la ministre semble vouloir corriger la présentation de David Pujadas (qui la présente comme titulaire d'«un doctorat d'économie» et d'un «doctorat d'ethnologie») sans jamais vraiment parvenir à le faire.
- Source : Le Parisien