Gideon Levy : «Je ne me souviens pas d’une seule occupation où l’occupant se présentait comme une victime»
Le journaliste Gideon Levy tient des propos extrêmement courageux dans cette interview dans laquelle il explique pourquoi le colonialisme israélien est extrêmement violent et qu’il est voué à l’échec.
La première astuce que va utiliser le sionisme conquérant c’est le fait de se victimiser à outrance avec cette stratégie de la pleurniche si caractéristique. Il rappelle que c’est la première fois dans l’histoire, il n’a pas souvenir d’une telle situation sur toute la planète d’une colonisation aussi violente qui se présente comme victime du colonisé (sic).
Ensuite, et c’est extrêmement inquiétant, il pointe la stratégie de déshumanisation de l’adversaire, en l’occurrence les Palestiniens, qui selon une bonne partie de la population israélienne ne valent pas plus que des chiens. C’est une stratégie très efficace pour se déculpabiliser de leur voler leurs terres et de les tuer alors que la population palestinienne habite sur place depuis des millénaires et que c’est une population extrêmement lettrée et civilisée tandis que les juifs ashkénazes n’ont jamais mis les pieds en terre Sainte.
***
Norman Finkelstein : Comment peut-on croire l’armée israélienne ?
par Norman Finkelstein
Il y a 20 ans déjà, les Israéliens exprimaient leur scepticisme à l’égard des déclarations officielles. Citation de mon livre «Gaza : enquête sur son martyre» :
«Des commentateurs israéliens respectés sont devenus sceptiques à l’égard des sources du gouvernement israélien. «Les autorités de l’État, y compris l’establishment de la défense et ses branches», a observé Uzi Benziman dans Haaretz, «se sont acquis une réputation douteuse en ce qui concerne leur crédibilité». Les «communiqués officiels publiés par l’armée israélienne se sont progressivement affranchis des contraintes de la vérité», écrit B. Michael dans Yediot Ahronot, et le «cœur de la structure du pouvoir» – c’est-à-dire la police, l’armée et les services de renseignement – a été infecté par une «culture du mensonge». (1)
Au cours de l’opération «Plomb durci», Israël a été pris à plusieurs reprises en flagrant délit de présentation erronée, entre autres, de son déploiement de phosphore blanc (2). Alors que l’invasion commençait, un porte-parole de l’armée israélienne a déclaré à CNN : «Je peux vous dire avec certitude que le phosphore blanc n’est absolument pas utilisé», tandis que le chef d’état-major de Tsahal, Gabi Ashkenazi, a déclaré à la commission des affaires étrangères et de la défense de la Knesset : «L’armée agit uniquement en conformité avec ce qui est autorisé par le droit international et n’utilise pas de phosphore blanc». (3)
Même après que de nombreuses organisations de défense des droits de l’homme aient documenté de manière concluante l’utilisation illégale de phosphore blanc par Israël, une «enquête militaire» israélienne a persisté dans ces faux-fuyants. (4)
Un ancien analyste principal du Pentagone et analyste militaire principal de Human Rights Watch (HRW), se souvenant de la série de mensonges d’Israël pendant la guerre du Liban de 2006 et l’opération Plomb durci, a posé la question rhétorique suivante : «Comment quiconque pourrait-il faire confiance à l’armée israélienne ?» (5)
source : Norman Finkelstein via Le Cri des Peuples
Notes:
- Uzi Benziman, «Jusqu’à preuve du contraire», Haaretz (18 juin 2006) ; B. Michael, «Of Liars and Hunters», Yediot Ahronot (3 septembre 2005) ; B. Michael, «Stop the Lying !», Yediot Ahronot (5 septembre 2008).
- Kenneth Roth, «The Incendiary IDF», Human Rights Watch (22 janvier 2009)
- Ben Wedeman : Ben Wedeman, «Group Accuses Israel of Firing White Phosphorus into Gaza», CNN (12 janvier 2009) ; Robert Marquand et Nicholas Blanford, «Gaza : Israel under fire for alleged white phosphorus use», Christian Science Monitor (14 janvier 2009).
- B’Tselem : B’Tselem, «Military Rejects Horrific Results of Use of White Phosphorus in Operation Cast Lead» (21 mai 2009) ; voir également Dinah PoKempner, «Valuing the Goldstone Report», Global Governance 16 (2010).
- Source : Amira Hass, «In the Rockets’ Red Glare», Haaretz (15 janvier 2009).
- Source : LLP