Pognon de dingues : paie ta Trogneux !
Aimant à scandales, la Première Trogneux est là pour attirer les secteurs les plus anti-macronistes de l’opinion dans une série d’enfumages dont le principe reste celui de la plupart des enfumages de la politique spectacle – qui est d’éluder les questions : Combien ça coûte ? Et : Qui paie ?
S’il existe encore une historiographie française vers 2050, elle relèvera probablement cette bizarrerie de notre époque, au cours de laquelle tous ceux qui se concevaient comme des opposants sérieux à la Macronie se sont laissé obnubiler par « l’affaire Jean-Michel Trogneux », c’est-à-dire par la question – profondément apolitique – des organes sexuels de Brigitte Macron, et de leur histoire plus ou moins chirurgicale.
Compte tenu de la mise en scène du couple Macron – voulue par la Macronie, et ce, en dépit des traditions républicaines en la matière –, il serait bien entendu injuste de retirer toute importance politique à cette question.
Remarquons néanmoins que, même à supposer que les complotistes les plus audacieux aient eu raison sur le fond, la seule conséquence (là aussi : américanisante) qu’on pourrait en tirer, c’est que le premier magistrat de France a, comme Bill Clinton concernant sa consommation de cigares, menti à son peuple – reproche, là encore, de nature bien plus morale que politique.
Chercher la femme ? Non : chercher le putsch !
Pour ma part, j’ai d’ailleurs toujours trouvé le récit officiel du couple Macron – qui est, pour l’essentiel, et même en droit, celui d’un détournement de mineur – bien plus accablant moralement que toutes les hypothèses les plus échevelées concernant une éventuelle transsexualité de la « première dame ». Mais qu’importe.
Qu’importe, car – outre l’histoire fort peu exemplaire (même dans sa version la plus officielle) du couple Macron – les coups de force politiques dont l’institutionnalisation de la Trogneux a été le prétexte ne relèvent, eux, d’aucun complot à dévoiler, ni d’aucun secret à révéler. Ce sont :
- D’une part, d’avoir réussi à imposer, en complément de l’hyperprésidence en construction depuis les années Sarko, ce statut de la « première dame », doté de prérogatives politiques, et dont on vient, au passage, de découvrir qu’il nous a coûté (sans maquillage) la bagatelle de 315 mille balles en 2022.
- D’autre part, la jurisprudence Trogneux instituée à l’occasion de l’incident d’Amiens – lequel s’inscrit dans une tendance lourde à la saoudisation de la domination française de la Caste.
- Source : Le Courrier des Stratèges