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La Hongrie a mis en colère l’UE en bloquant l’aide de 18 milliards d’euros à l’Ukraine

Auteur : Les Observateurs (Suisse) | Editeur : Walt | Lundi, 14 Nov. 2022 - 16h18

Le bras de fer qui dure entre la Hongrie et l’UE l’a privée des fonds européens qui lui reviennent contractuellement (7,2 milliards). Contrairement à la propagande de nos journaleux en Suisse romande, il ne s’agit pas de charité, cet argent fait partie du contrat établi entre l’UE ses États membres.

Au grand désespoir de l’UE progressiste, le peuple hongrois a réélu pour la troisième fois en 2022 Orban et sa coalition, qui plus est avec une écrasante majorité. Pour les fonctionnaires européens, ne pas voter progressiste est équivalent à un déni de démocratie. C’est pourquoi, la Hongrie doit périodiquement remplir une liste d’exigences qui lui sont adressées par le Parlement européen afin de satisfaire à des critères totalement arbitraires et farfelus, pour mériter ce qui lui revient de droit. La Hongrie pédale, instaure des lois, fournit des rapports, pour satisfaire à tous les points imposés par Bruxelles, puis le cirque recommence avec d’autres exigences. Le gouvernement a parfaitement compris ce petit jeu pervers, il sait désormais que les fonds ne vont jamais arriver. En attendant, l’inflation dans le pays est autour de 10% et le danger de faillite guette.

Du côté de l’OTAN, ça chauffe également avec la Hongrie.

La proposition d’un dignitaire de l’OTAN, c’est de punir la Hongrie à cause de son comportement belliqueux (sic !), d’accroître le soutien au journalisme « indépendant » et à la « société civile » – c’est-à-dire aux sociétés et médias déjà financés par Soros – et de limiter les investissements économiques et le partenariat militaire avec ce petit pays récalcitrant afin de le mettre au pas.

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« Il est temps d’agir fort contre la Hongrie », écrit Jordan Warlick, conseiller du Comité américain d’Helsinki, dans un article d’opinion paru dans The Hill.

Selon lui, l’OTAN devrait envisager de durcir ses relations avec la Hongrie, d’autant plus que l’alliance repose sur les principes « de démocratie, de liberté individuelle et d’État de droit » que Viktor Orbán « érode délibérément ».

« Il y a soixante-six ans, les Hongrois ont courageusement résisté à l’empire oppressif de Moscou. Le jour anniversaire de cela, Viktor Orbán attaque l’Europe, ce qui est un choix étrange, considérant que la Russie mène une guerre impérialiste contre l’Ukraine dans le voisinage immédiat de la Hongrie », écrit-il.

Selon Warlick, depuis l’invasion russe en février, Orbán a montré son vrai visage : il s’est ouvertement allié à Vladimir Poutine, et son gouvernement s’est révélé être un partenaire peu fiable de l’Occident, tout en profitant avec bonheur des avantages apportés par la défense et l’économie occidentales.

Jordan Warlick estime que Viktor Orbán a transformé la Hongrie en une autocratie illibérale :

« Depuis son arrivée au pouvoir en 2010, le Fidesz a systématiquement aboli les libertés démocratiques en Hongrie. Viktor Orbán a manipulé les lois électorales en faveur du Fidesz, rempli la Cour constitutionnelle de copains et consolidé le contrôle des médias afin de renforcer la propagande de son parti », assène le conseiller du Comité d’Helsinki. Il déclare : « Il est temps d’agir durement contre la Hongrie ».

Selon Warlick, la Hongrie a provoqué une rupture du front uni de l’OTAN contre la Russie, ce qui pose un grave risque pour la sécurité et la crédibilité de l’organisation. Le consultant américain estime que les membres de l’alliance « devraient envisager de dégrader les relations avec la Hongrie, d’autant plus que l’OTAN est fondée sur les principes « de démocratie, de liberté individuelle et d’État de droit », principes que Viktor Orbán érode délibérément ».

Warlick insiste : « Nous devons accroître le soutien au journalisme indépendant et à la société civile en Hongrie, ainsi qu’envisager d’autres moyens de limiter nos investissements économiques et notre partenariat militaire avec la Hongrie si le comportement belliqueux du gouvernement se poursuit ».

Source : Mandiner

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Le parlement allemand retirerait une partie du soutien européen à la Hongrie

Le parlement allemand a soutenu la proposition des partis au pouvoir selon laquelle l’Union européenne débourserait 7,5 milliards d’euros de moins en faveur de la Hongrie en raison de problèmes de corruption et d’État de droit, rapporte l’agence de presse allemande DPA. Le Bundestag a adopté la résolution jeudi soir.

Politico a obtenu la proposition avant le vote, lors duquel les fractions des trois partis au pouvoir en Allemagne, le Parti social-démocrate (SPD), les Verts et le Parti libéral-démocrate (FDP), ont appelé le chancelier Olaf Scholz à « examiner de manière approfondie » si les réformes hongroises « ont un effet durable dans la pratique ».

Après le vote de la proposition au parlement, le gouvernement allemand pourra difficilement ignorer la décision de ses propres partis, donc lors du vote du Conseil européen, les Allemands voteront probablement pour réduire les fonds européens destinés à Budapest.

« C’est toujours de mauvais goût quand les Allemands commencent à menacer », a déclaré jeudi soir Tibor Navracsics, le ministre chargé du développement territorial, interrogé sur la position allemande lors d’une conférence organisé à Székesfehérvár par le Mathias Corvinus Collegium, (think tank de formation du Fidesz).

En septembre, la Commission européenne a proposé une coupe importante dans les fonds destinés à la Hongrie en raison de violations des principes de l’État de droit, mais la décision a été laissée au Conseil de l’Union européenne. Ainsi, il peut être décidé par le vote du Conseil, composé de ministres de l’UE, si le gouvernement hongrois peut accéder aux fonds de l’UE qui lui reviennent. Selon la proposition de la Commission, un montant de quelque 7,5 milliards d’euros devrait être retiré à la Hongrie en raison des abus entourant l’utilisation des fonds de l’UE.

Début octobre, le parlement hongrois a voté le paquet de lois par lequel le gouvernement se conforme aux demandes de la Commission européenne en 17 points. La mise en œuvre pratique de ces promesses est le prix à payer pour que la Hongrie reçoive les 7,2 milliards d’euros de l’UE qui sont actuellement en attente.

Selon la Commission, si le gouvernement hongrois remplit ses engagements d’ici la mi-décembre, il aura accès à l’intégralité du montant, car ces ressources sont protégées – grâce à des mesures telles que la création de l’Autorité pour l’intégrité, la réglementation des fondations d’utilité publique ou la réduction des procédures de marchés publics à offre unique.

Source : Vadhajtasok

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par Hans von der Burchard.

La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a critiqué jeudi la Hongrie pour avoir bloqué 18 milliards d’euros d’aide financière de l’UE à l’Ukraine, affirmant que Budapest ne devrait pas « jouer au poker » pour tenter de faire pression sur Bruxelles dans un conflit distinct sur l’État de droit.

La protestation de Baerbock faisait écho aux appels de plusieurs diplomates européens qui ont accusé le gouvernement du Premier ministre Viktor Orbán de chantage.

La Commission européenne a proposé mercredi un programme de soutien de 18 milliards d’euros pour aider l’Ukraine à maintenir son économie et ses services publics à flot tout au long de l’année à venir et à restaurer les infrastructures critiques détruites par les frappes de missiles et de drones kamikazes russes.

Lors d’une réunion des ambassadeurs de l’UE, également mercredi, la Hongrie a déclaré qu’elle ne pouvait pas soutenir le programme d’aide, selon trois responsables. Cette opposition constitue un obstacle potentiellement fatal, car l’argent pour l’Ukraine ne peut pas être versé sans l’aval des 27 pays de l’UE en raison des règles budgétaires exigeant l’unanimité.

Le boulet de démolition de la Hongrie a créé de la frustration à Bruxelles, à Berlin et dans d’autres capitales de l’UE. Quatre responsables et diplomates de l’UE ont déclaré à Politico qu’ils considéraient le blocage de l’aide à l’Ukraine par Budapest comme une tactique de chantage visant à faire pression pour libérer plus de 13 milliards d’euros de fonds européens pour la Hongrie, qui risquent être suspendus le mois prochain si le pays ne répond pas suffisamment aux préoccupations européennes de longue date concernant le recul démocratique.

« Notre soutien financier, notre soutien humanitaire [à l’Ukraine] dans le cadre de l’aide hivernale n’est pas une affaire européenne normale où les gens jouent au poker et négocient dans les deux sens sur les ressources financières », a déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères aux journalistes, en réponse à une question de Politico demandant si la Hongrie tentait de forcer l’UE à faire des concessions dans le différend sur l’État de droit.

« Nous sommes dans une situation où nous sauvons des vies précisément avec le soutien financier de l’Europe », a déclaré Baerbock lors de la conférence de presse avec son homologue suédois Tobias Billström à Berlin.

« Nous constatons qu’au moins 30%, voire 40%, des infrastructures civiles [en Ukraine] ont été détruites », a-t-elle ajouté, affirmant que le programme d’aide de l’UE doit être approuvé rapidement car « l’hiver approche à grands pas ».

Source : Politico


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