Union européenne : Les fruits vendus contiennent de plus en plus de résidus de pesticides
L’ONG PAN montre que les fruits avec le plus de traces de pesticides sont les mûres (51 % des échantillons), les pêches (45 %), les fraises (38 %) et les cerises (35 %)
En mangeant leurs cinq fruits et légumes par jour, les Européens vont devoir faire attention. Les résidus de pesticides chimiques sur les fruits cultivés dans l' Union européenne ont en effet augmenté entre 2011 et 2019, selon une étude de l’ONG PAN Europe publiée ce mardi.
L’étude, basée sur l’analyse de quelque 97.000 échantillons de fruits frais (pêches, fraises, cerises, pommes, etc.), affirme que près d’un échantillon sur trois (29 %) était contaminé par des traces de pesticides chimiques contre 18 % en 2011.
Bruxelles encore loin de ses objectifs
Or depuis 2011, les États membres sont censés encourager les produits de substitution pour limiter autant que possible le recours à ces pesticides de synthèse – herbicides, fongicides, insecticides – considérés comme les plus à risque et dont l’autorisation est plus strictement réglementée dans l’UE. Au niveau national, cette autorisation doit notamment faire l’objet d’une évaluation comparative avec les produits de substitution.
Les résultats de l’étude jettent surtout une ombre sur l’ambition de Bruxelles, arrêtée en 2020, de réduire de moitié d’ici à 2030 le recours à ces pesticides les plus dangereux. « S’il n’y a pas de mesures fortes, on ne voit pas comment cet objectif pourrait être respecté », explique Salomé Roynel, de PAN Europe, qui rappelle que la Commission a le pouvoir de rappeler à l’ordre les pays « défaillants sur ce sujet ». L’ONG cite parmi les produits autorisés dont il faudrait absolument limiter l’usage le Tebuconazole, un fongicide toxique pour la reproduction, dont des traces ont été fréquemment retrouvées sur des cerises produites en 2019, en Espagne entre autres.
Destinés à détruire des organismes vivants jugés nuisibles, les pesticides sont susceptibles d’avoir des effets sur la santé humaine, en augmentant les risques de problèmes de fertilité voire de déclencher certaines maladies (Parkinson, cancers).
En 2021, une expertise de l’Institut français de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a ainsi conclu à « une présomption forte de lien entre l’exposition aux pesticides de la mère pendant la grossesse ou chez l’enfant et le risque de certains cancers (leucémies, tumeurs du système nerveux central) ».
Les légumes moins contaminés
Dans son étude, PAN (Pesticide Action Network) assure que la moitié des échantillons de cerises étaient contaminés par des traces de pesticides en 2019 (contre 22 % en 2011), plus du tiers (34 % contre 16 %) pour ceux des pommes, le fruit le plus produit sur le continent. Les fruits les plus contaminés sont les mûres (51 % des échantillons), les pêches (45 %), les fraises (38 %), les cerises (35 %) et les abricots (35 %), sur les neuf années étudiées, ajoute l’ONG.
Pour les légumes, la contamination est plus faible car ils sont moins sujets aux insectes et aux maladies : 13 % des échantillons étaient concernés en 2019 (11 % en 2011), les légumes les plus concernés étant le céleri, le céleri-rave et le chou kale (31 %).
- Source : 20minutes