La répression de manifestations dénoncée par le Conseil de l'Europe
Le Conseil de l'Europe a regretté la répression policière de certaines manifestations. Si la Turquie est principalement visée, le recours au gaz lacrymogène en France est dénoncé.
L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) a déploré ce jeudi 27 juin des cas de "recours excessifs à la force" contre des manifestants, dans un texte visant surtout la Turquie. Mais citant aussi l'utilisation en France de gaz lacrymogènes lors des récents défilés hostiles au mariage homosexuel.
La résolution votée par l'APCE, composée de représentants des parlements des 47 pays membres du Conseil de l'Europe, demande aux autorités de "veiller à ce que l'action de la police, si elle est nécessaire, reste proportionnée" face à des manifestations.
Gaz lacrymogène contre les manifestants anti-mariage pour tous
Le texte, de portée générale, ne citait initialement que le cas de la Turquie, où la répression policière des récentes manifestations a fait des milliers de blessés. Mais une référence à la France a été ajoutée par amendement, à la demande de députés du Parti populaire européen (PPE).
Lors de manifestations contre le mariage pour tous, les forces de l'ordre françaises "ont, notamment, eu recours aux gaz lacrymogènes à l'encontre de manifestants pacifiques", souligne ce texte adopté ce jeudi 27 juin (106 voix pour, 15 contre, 14 abstentions). "Quatre personnes ont été blessées et plusieurs centaines ont été arrêtées", poursuit-il.
Turquie, France et Suède
Outre les cas turc et français, la résolution cite également "les émeutes qui ont eu lieu dans la banlieue de Stockholm du 20 au 24 mai 2013", comme exemples de "manifestations pacifiques dégénérant en affrontements violents avec la police au cours des derniers mois en Europe".
L'assemblée appelle les Etats "à mener des enquêtes diligentes concernant le recours excessif ou disproportionné à la force par des membres des forces de l'ordre" et "à élaborer des directives claires relatives à l'usage de gaz lacrymogène (gaz poivre)", à proscrire "dans des espaces confinés".
Vallaud-Belkacem : l’action des forces de l’ordre a été “proportionnée”
Interrogée sur la mention de la France dans le texte de l'APCE, la ministre française des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a estimé qu'elle résultait d'"un jeu politique" visant à "mettre sur le même plan un pays comme la France et un pays comme la Turquie".
"Je crois qu'il ne faut pas donner plus d'importance que ça n'en mérite à cet amendement", a-t-elle dit devant des journalistes, après un débat auquel elle a participé au Conseil de l'Europe à Strasbourg.
Évoquant les débordements "marginaux" qui ont eu lieu lors de certaines manifestations hostiles au mariage homosexuel, elle a estimé que l'"action des forces de l'ordre à cette occasion a été proportionnée et a visé à garantir tout simplement le respect de l'ordre public"
- Source : RTL