L'accueil tumultueux de Poutine en Europe
Le président russe Vladimir Poutine a inauguré hier la Foire industrielle de Hanovre, en Allemagne, avant de partir pour les Pays-Bas. Il a entendu en Europe de nombreux propos désagréables, aussi bien de la part des Allemands que des Néerlandais, écrit le quotidien Novye Izvestia du 9 avril.
La seconde journée de Vladimir Poutine à Hanovre - puis son escale à Amsterdam - fut aussi bruyante que la précédente, dimanche. Plusieurs dizaines d'activistes s'étaient rassemblés sous des drapeaux arc-en-ciel au cœur de la capitale néerlandaise pour protester contre la loi russe condamnant la "propagande de l'homosexualité auprès des mineurs", déjà en vigueur dans certaines régions du pays.
Rappelons que Poutine a reçu un accueil tumultueux en Allemagne, où il a inauguré la foire de Hanovre dont la Russie est le principal partenaire. Parmi les centaines de manifestants, on pouvait voir les drapeaux arc-en-ciel de la communauté LGBT, mais aussi ceux de la Syrie, de l’Allemagne et de la Russie. Les manifestants demandaient la fin des attaques contre les ONG, pendant que les limousines s'arrêtaient calmement devant l'entrée pour déposer les VIP. Pour couvrir les coups de tambours et les cris, un groupe de chant russe de Koursk chantait devant l'entrée de la foire. Une chanson ukrainienne - pour une raison qu'on ignore.
La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré que la foire de Hanovre était la vitrine de l'industrie, tout en rappelant que les ONG travaillaient également pour l’innovation et qu’à ce titre il fallait les soutenir. De cette manière, la chancelière allemande a attiré l'attention de Vladimir Poutine sur le problème du traitement des ONG en Russie, largement débattu ces derniers mois après l'adoption d’une loi sur les "agents étrangers". "J'ai souligné qu'on souhaiterait voir une société civile vivante en Russie", a déclaré Angela Merkel pour commenter l'issue de son entretien avec Vladimir Poutine. Le président russe a réaffirmé que personne ne restreignait la liberté des ONG et que la Russie voulait uniquement contrôler les flux financiers qui transitent par les organisations non gouvernementales.
La foire de Hanovre se déroule cette année sous le slogan de l'"Industrie intégrée".
Les entrepreneurs présentent des produits provenant de secteurs divers et variés comme les plateformes de forage, les brise-glaces, les technologies médiatiques ou la construction automobile. Comme toujours, les ingénieurs russes tiennent un très beau discours mais la réalisation laisse à désirer. Par exemple, la voiture Russo-Baltique, qu'on s'apprête à lancer dans le cadre du projet "Cortège", n’existe qu’en un seul exemplaire depuis longtemps. Elle a été présentée au Salon de Genève il y a six ans est équipée d’un moteur de Maybach développant 800 chevaux et vaut 4 millions d'euros. La voiture a été présentée aux deux dirigeants mais ils n'ont pas été autorisés à visiter l'intérieur. Quand les journalistes ont demandé pourquoi des invités d'aussi haut rang n'étaient pas autorisés à voir le véhicule en détails, le concepteur a répondu que la batterie du véhicule était à plat et que la porte ne s'ouvrait pas. Mais cela n'a pas d'importance car les Russes ont déjà un nouveau projet ambitieux de voiture volante. Ce véhicule sera équipé de deux moteurs diesel pour assurer un décollage vertical. Ces appareils feront partie de la catégorie des petits avions, qui pourront transporter quatre personnes de Moscou à Saint-Pétersbourg pour le prix dérisoire de deux cafés. Mais tout le monde est conscient que ce moyen de transport appartient au futur lointain.
- Source : Agence de Presse Russe