Cette gauche qui détruit l’emploi et flique les chômeurs

Décidément, « ce n’est pas facile » d’inverser la courbe du chômage, surtout quand on a réussi l’exploit d’y ajouter un million de demandeurs d’emploi en plus depuis le début du quinquennat. D’évidence, la « boîte à outils » n’avait pas la bonne clé au problème. Le CICE, censé créer 300.000 postes, n’aura servi qu’à éviter des licenciements. Le matraquage des PME et des ménages en impôts et taxes en tous genres ne pouvait que freiner la consommation et l’embauche. 66.000 emplois sont menacés par les défaillances d’entreprises : un record depuis 2009. Les contrats de génération pour les seniors sont un fiasco. Les emplois aidés sont un écran de fumée ruineux pour limiter la casse. Une rustine sur le Titanic.

« Je suis frappé, lorsque je rencontre des patrons de PME, par la paperasse qu’ils subissent. Et souvent, ils n’embauchent pas, car ils craignent d’avoir des difficultés à se séparer de leurs collaborateurs s’ils n’en sont pas satisfaits », déclarait récemment, à Challenges, un Manuel Valls qui découvre la lune. Va-t-il pour autant réformer le Code du travail, plancher sur un contrat unique ? La loi Macron, adoptée mardi 12 mai au Sénat, prévoit de simplifier le très controversé compte pénibilité, de rehausser les seuils sociaux et d’assouplir les 35 heures. C’est déjà ça. Reste que 70 % des dirigeants d’entreprise, peu confiants dans l’avenir, ont peur d’embaucher, et que 85 % des offres sont des CDD d’une durée moyenne de dix jours. La précarisation nous promet des lendemains qui déchantent. Au programme : travail le dimanche, prime d’activité pour les salaires misérables, suppression des charges pour les apprentis. Les effectifs de la fonction publique ont toutefois explosé : 87.000 en plus en 2013. Faut bien caser les emplois « d’avenir ».

Le gouvernement misait son va-tout sur le quantitative easing européen, la baisse du prix du pétrole et de la devise pour doper la reprise. Bernique ! L’alignement des planètes est en train de partir en triple vrille. L’or noir a repris 40 %, l’euro remonte et la création massive de monnaie n’euphorise que des marchés financiers très volatils. Michel Sapin se félicite du frétillement de la croissance à 0,6 % (vu d’où on partait !) mais l’immobilier est en berne, l’investissement végète… et le chômage continue de grimper, lui. Forcément, nos ministres semblent plus pressés d’accueillir des migrants et de museler le Web que de stimuler l’économie.

Punissons donc ceux qui ne recherchent pas assez activement des jobs qui n’existent pas. Tel est le nouveau credo kafkaïen de Pôle emploi, qui va déployer 200 agents de contrôle pour généraliser un flicage déjà testé dans trois régions. La bonne blague. Les quelque six millions d’inscrits ont pu goûter à l’incompétence crasse de la plupart des interlocuteurs, quand on arrive par miracle à les joindre après dix minutes de « Tapez sur la touche étoile » ; des offres complètement à côté de la plaque, des dossiers paumés, des courriers automatiques sans queue ni tête, des agences sans arrêt fermées pour cause de ponts de jours fériés (à ce stade, ce sont des viaducs) ou de deuils (!). Autant de dysfonctionnements scandaleux, payés avec l’argent du contribuable, pour un organisme inefficace.

Combien de candidatures restées sans réponse avant d’être découragé ? Une étude suisse estime que le chômage provoque 45.000 suicides par an dans 63 pays. Plus besoin de les radier pour fraude.