Burundi : Un début de révolution de couleur ?
Le Burundi, petit pays de l’Afrique Centrale, est un pays très important de par sa position pour beaucoup de monde. Il est enchâssé entre la Tanzanie et la République Démocratique du Congo, deux pays pour lesquels la Chine a de très grands projets de financements en infrastructure. Le Burundi a également la particularité de pencher plutôt du côté de la Russie dans le bras de fer Est-Ouest. Ce qui lui confère un label « pays à déstabiliser ».
Pierre Nkurunziza, l’actuel président du Burundi, veut briguer un troisième mandat, démarche qu’il estime parfaitement légale. Il avait, en effet, été élu une première fois par le Parlement en 2005, une deuxième fois au suffrage universel en 2010. Mais ses opposants ne l’entendent pas de cette oreille, et les premières manifestations ont commencé dès dimanche 26 Avril et ont débouché sur des violences qui ont fait quatre morts.
Malgré les mesures drastiques prises par le pouvoir en place (arrêt de diffusion de la principale radio privée, coupure des réseaux sociaux, quelques arrestations aussi…), la situation reste tendue, d’autant plus que les autorités viennent de décider, jeudi, de fermer le campus universitaire de Bujumbura où logeaient quelques 500 étudiants burundais. Ne pouvant se rassembler dans une place Maïdan en pleine ville dont les accès sont surveillés par la police, certains étudiants ont afflué devant les grilles de l’ambassade hyper protégée des Etats-Unis à Bujumbura, pour demander la « protection » de l’Oncle Sam.
Protégés de quoi, s’ils ne sont poursuivis par personne ? Pourquoi demandent-ils l’aide des Etats-Unis au moment où le processus habituel des révolutions semble avorter ? Généralement, lors de soulèvements spontanés téléguidés par Washington, le Département d’Etat veille à rester caché derrière les évènements, tout au moins, jusqu’à la fin de ceux-ci. L’appel à une action ouverte et à un engagement visible risque donc de rester lettre morte. La démarche des étudiants risque d’être embarrassante pour les autorités étatsuniennes, au point que l’on pourrait se demander s’il n’y a pas une petite main non amicale qui aurait poussé ces étudiants vers la grille de l’ambassade.
Affaire à suivre…
- Source : Avic – Réseau International