Découvrez le meilleur film sur l'assassinat de Kennedy, l'homme qui a « trahi » Israël
Assassiné le 22 novembre 1963, JFK était le seul président américain à s'être radicalement opposé au programme nucléaire israélien. Seize ans plus tard, son élimination inspira un film français méconnu: I comme Icare.
Devinette à usage pratique : comment distinguer rapidement un cinéphile d'un imbécile?
Réponse : sollicité au sujet d'une réalisation cinématographique intitulée I comme Icare, le premier dira qu'il s'agit d'un thriller politique tandis que le second parlera d'un film conspirationniste.
Produite en 1979 par Antenne 2 et dirigée par Henri Verneuil, cette oeuvre, portée par l'interprétation engagée d'Yves Montand, fait figure d'ovni dans le paysage cinématographique hexagonal.
Prouesse du film : dépasser l'interrogation suscitée par les circonstances exactes de l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy pour aboutir à une réflexion, applicable à n'importe quel pays, sur la soumission à l'autorité et le rôle trouble des services secrets.
À cet égard, I comme Icare est l'antithèse du retentissant film JFK d'Oliver Stone, brillant sur la forme mais confus dans le fond.
Les lecteurs se souviendront que ce blockbuster américain a été produit (avec le studio Canal+) par un agent d'Israël -proche de Shimon Peres- qui est également à l'origine du récent film crypto-kabbalistique dénommé Noé: Arnon Milchan.
Réalisé en 1992 par Oliver Stone, cette oeuvre cinématographique appuie la thèse d'une conspiration impliquant la CIA, le vice-président Lyndon Johnson, la mafia et les anticastristes dans l'assassinat de Kennedy. Chose amusante : le film, d'une durée de 3 heures, passe en revue tous les pays/groupes/individus ayant nourri de l'hostilité envers le président américain. Tous sauf un: l'ex-Premier ministre d'Israël, David Ben Gourion, qui s'opposa violemment au refus de Kennedy de consolider l'armement nucléaire du jeune Etat hébreu. Trente ans après son assassinat, un film coproduit par un agent secret israélien a donc fait en sorte de détourner l'attention du grand public sur l'animosité viscérale et méconnue des faucons d'Israël à l'encontre de JFK. Une simple coïncidence, probablement.
L'hostilité croissante des dirigeants israéliens envers Kennedy est confirmée par les propres archives gouvernementales de Tel Aviv, partiellement publiées en 1998 par l'historien Avner Cohen, auteur du livre Israël et la bombe.
Le 14 novembre 2013, un éditeur anglais a sorti un autre livre détonant : ancien colonel en exercice pour le compte de l'OTAN et consultant auprès de l'Union européeenne et de l'ONU, le Britannique John-Hugues Wilson a rédigé un essai synthétique entièrement consacré à l'assassinat de JFK. Il y désigne deux principaux suspects : l'État d'Israël et/ou son ex-vice président Lyndon Johnson (l'homme qui a étouffé l'affaire israélo-américaine de l'USS Liberty).
L'ancien militaire chargé des questions de renseignement évoque, à l'instar de plus en plus d'enquêteurs indépendants, ce fait singulier: aux yeux des faucons israéliens regroupés autour de David Ben Gourion, Kennedy était perçu, dès l'été 1963, comme l'équivalent catholique d'un "din rodef", c'est-à-dire un "traître envers la communauté juive" en raison de sa pression exercée contre l'édification du site nucléaire de Dimona.
En une phrase : selon la grille de lecture ultra-sioniste, Kennedy était devenu une menace existentielle pour Israël.
Si vous voulez (re)découvrir -en connaissance de cause- le magistral film I comme Icare.
- Source : Hicham Hamza