Dissidents soviétiques télécommandés
Où sont donc les neiges d’antan ? Quand on regarde un ex-chef du Yukos, l’omnipuissant au temps jadis Khodorkovsky braver le Président Poutine, le calomniant, appelant à la levée des boucliers, faisant fi de tout commentaire élogieux à l’égard de la Russie, on a vraiment l’impression que le temps des grands dissidents qui s’attaquèrent au Kremlin soviétique est de retour.
En effet, dans l’historiographie occidentale officielle, il est de bon ton de préciser que c’est bien grâce aux efforts incessants, continus et consécutifs des dissidents que l’URSS s’écroula. Tels des termites qui ont rongé l’ensemble monolithique, ces petites créatures… euh, de l’ombre consommèrent l’immense Empire des tsars rouges en déjouant les tours du redoutable KGB et en s’alliant avec les braves agents américains au détriment des méchants Moskoffs.
Force m’est de constater que cette image édulcorée d’Epinal ne tient absolument pas la route et ce pour de nombreuse cause qui ont trait même à l’histoire moderne de la France ou l’époque de 1968.
En commençant par la logique pure et dure, on est en mesure de se poser la question ; mais où sont donc passés ces dissidents, ces refuzniks sans peur et sans reproche, ces Sakharov en l’herbe après la fin de la période soviétique?
En parlant justement de la veuve de Sakharov Elèna Bonner, elle se la coule douce en Allemagne, à cent lieues de sa chère Patrie qui a tant voulu l’accueillir après la fin du régime soviétique odieux. Eh bien non ! Qu’à cela ne tienne ! Notre chère Elène, aussi bien que moult autres dissidents préfèrent chérir leur sénilité à l’étranger, dans les pays que l’on aurait du mal à classifier comme amis de la Russie. D’autres noms surgissent à tout hasard mais, à chaque fois, on les retrouve soit en Suisse, soit aux Etats-Unis ou encore en Europe.
Autre trait marquant d’actualité : les dissidents n’ont aucune envie de participer activement à la vie politique de leur pays que pourtant ils ont tant voulu libérer du joug du Kremlin.
En effet, il est autrement plus réjouissant de sabler du champagne sur les rives de la Seine comme cela a toujours été le cas pour la rédaction de la soi-disant « Pensée Russe » à Paris ou encore de la maison d’éditions « Posev » ou Ymca-Press toutes financées par le Département d’Etat US, que de s’intéresser à la vie des pauvres hères au tréfonds de la Sibérie septenrionale.
Si vous trouvez jusqu’à l’ombre d’un défenseur des droits de l’homme là où ça barde en Russie, faites-le moi savoir.
Tiens ! Pourquoi faut-il parler juste de la Russie ? Les Femmes et les enfants se meurent dans le Sud-Est ukrainien et pourtant les acolytes d’un Bernard Kouchner n’accourent pas pour soulager leurs peines ! Auraient-ils oublié que la douleur n’a pas de frontières et qu’il faut se convertir en mère Theresa si l’on veut gagner le ciel et point se gaver des petits fours aux banquets offerts par l’Elysée ?
Telle est la triste vérité si l’on fait la part des choses. Maintenant en revenant à nos moutons, nous osons affirmer que les dissidents ont été un mouvement artificiel inventé de toutes pièces par le renseignement américain avec l’appui des services européens en vue de miner la Russie. Ce mouvement avait des sources d’approvisionnement extérieures, des mobiles dictés par l’Occident et un réseau de connaissances qui le transformait en un vrai réseau de la CIA. Une fois l’objectif atteint et l’ours soviétique abattu, cet instrument de guerre subversive a disparu dans la nature et les principaux acteurs remerciés.
La jeunesse occidentale qui soutenait les pauvres hérétiques des années 70 pourrait en piquer peut-être une crise nerveuse, mais personne de ces dissidents ne fut vraiment poursuivi et même ceux qui, comme Boukovski, ont fait l’hôpital psychiatrique relaxés. Ils finirent par émigrer définitivement de la Russie et se font inaccessibles si on leur pose des questions sur leur passé glorieux.
Le mouvement dit dissident est une création diabolique qui fait partie de la panoplie non-létale de Washington à même titre que les médias pro-américains comme Voice of America et, pour la Russie et d’autres pays, Radio Liberty. Viennent après les révolutions de couleur, concoctés par ces agents d’influence que l’on avait l’habitude d’appeler dissidents.
Les gens comme Cohn-Bendit surgissent de nulle part pour renverser un président indésirable comme le Grand Général ; Ils obtiennent les démissions des gouvernements et vont même jusqu’à dissoudre les pays comme ce fut le cas de la pauvre Libye.
Il est à dire que le monde a appris à résister à cette peste qui sévit en Europe puisque les Européens se tirent joyeusement une balle dans le pied en s’envoyant par ricochet les sanctions destinées aux Russes qui s’en fichent joyeusement en s’approvisionnant en Asie et Orient que ce soit pour les capitaux ou l’agroalimentaire.
A mon sens, les sociologues du vingt-et-unième siècle feraient bien de réétudier les classiques de géostratégie qui furent le livre de chevet d’un Hitler. Ils y apprendraient beaucoup de choses sur l’infiltration des agents d’influence, la méthode subversive à la Sun-Tzu et le déclin d’un pays qui tombe victime d’une telle politique agressive de ses… alliés. Alors dissidents russes ou pas… Khodorkovsky ou quelqu’un d’autre… Il faut juste que la France ne donne pas dans le panneau à son tour, car elle aurait du mal à se remettre de cette… quenelle !
- Source : Natalia Bourkova