France. L'étrange affaire Hervé Gourdel...
Trop de coïncidences, trop de zones d'ombre entourent l'assassinat d'Hervé Gourdel, le randonneur français, dans les montagnes du Djurdjura en Algérie, pour que cette mort ne soit pas louche.
Tout d'abord, le dernier tweet plus qu'intrigant de ce Français qui disait « si jamais je reviens », soulignant le fait qu'il pourrait ne pas revenir de ce voyage en Algérie. Ensuite, le groupe non identifié qui parvient en un temps record à rallier Daech-ISIS, à prendre un otage sans réclamer de rançon alors que les Français sont réputés pour être de bons payeurs, à exécuter leur prisonnier en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, et en postant une vidéo depuis le fin fond des montagnes de Kabylie. Enfin, le timing de l'exécution qui arrive juste à temps pour l'allocution de François Hollande à la 69ème assemblée générale de l'ONU où le président français a justifié la participation de la France à la coalition contre Daech-ISIS.
Il y a trop d'éléments nébuleux pour nous convaincre que cet enlèvement n'est pas le fruit d'un travail précis, notamment des services français et leur implication dans ce qui ne peut être qu'une opération sous fausse bannière.
Le choix de l'Algérie n'est certes pas anodin et l'on peut se demander si le champ d'intervention souhaité par la France ne s'étend pas désormais du Moyen Orient vers le Maghreb. Les enchères sont ouvertes. Il est étrange que ce groupe terroriste, Djound Al-Khilafa (aucune des sources spécialisées dans les renseignements que nous avons consultées ne nous a confirmé l'existence réelle de ce groupe jusqu'ici inconnu), et qui a jailli de nulle part, ait repris une appellation qui nous renvoie au label d'un autre groupe activant sur le sol égyptien, en l'occurrence Djound Misr, organisation qui réapparaît au gré de la conjoncture.
Aucune information n'existe à propos de ce groupe qui vient de signer son premier attentat pour le moins spectaculaire et qui soulève plusieurs questions, à savoir la fourniture inespérée d'un parfait prétexte pour justifier les frappes qui se déroulent en Syrie et la participation française aux côtés des Américains.
La méthodologie n'est pas étrangère à la barbouzerie française, loin s'en faut. Rappelons que les Français qui nous ont gavés avec le « qui tue qui » pendant des années, accusant l'armée algérienne de tous les maux de la terre, essaient de nous vendre à présent une intervention qui ne s'apparente nullement à la lutte antiterroriste que les services et l'armée algérienne maîtrisent parfaitement, pendant que les Occidentaux avec leurs frappes aériennes semblent tirer sur des mouches à coup de canons.
On ne peut pas déclarer une guerre conventionnelle à des terroristes rompus à la guérilla, une guerre de ce type restant asymétrique. Bien au contraire, les forces engagées doivent s'appuyer sur le renseignement, l'infiltration et la présence sur le terrain plutôt qu'en ayant recours à des missiles tirés à des milliers de kilomètres ou des frappes de drones.
La France et le gouvernement Hollande veulent justifier leur implication dans les frappes actuelles qui ne peuvent en aucune manière anéantir le terrorisme, et utilisent la « com. » destinée à la consommation pour les concierges. Hollande n'hésite pas à faire de la récupération politique avec l'affaire Hervé Gourdel en jouant sur l'émotion de la plèbe : aux larmes citoyens, sortez vos mouchoirs, vos bougies, mettez vos drapeaux en berne et réunissez-vous derrière votre chef de guerre qui a toujours financé les terroristes avec courage et abnégation !
En effet, quand on entend les discours des différents responsables français nous affirmant qu'ils n'ont pas peur du terrorisme, qu'ils ne céderont pas, qu'il y va de l'honneur de la France, allant même jusqu'à jouer de leur chauvinisme légendaire en prétendant que Gourdel est mort parce qu'il était français, ouvrant ainsi la boîte de Pandore de la peur, alors que la France a toujours payé les rançons rubis sur l'ongle à tous les groupes terroristes de la planète, on se demande de quel courage et de quel honneur ils parlent. Il est pourtant notoire que les otages français ont toujours été considérés comme du pain béni pour les terroristes, puisqu'ils permettent de renflouer leurs caisses.
Mais bon dieu ! Y a-t-il pire ennemi de la France que son système politique calamiteux qui ne produit que chômage et austérité ? Et qui se cache derrière l'affaire Gourdel qui permet de détourner l'attention des nombreux problèmes quotidiens des citoyens français ? Venus à la rescousse comme à leur habitude, les prétendus experts à quatre balles, les chiens de garde spécialistes en tous genres, défilent sur les plateaux de télévision pour, en définitive, ne rien nous dire, si ce n'est nous offrir un concert de gémissements sponsorisés par Bouygues et Cie.
Quand la France affirme qu'elle a toujours combattu le terrorisme, on en reste pantois. Rappelons que pendant que l'Algérie et son armée combattaient le terrorisme, la France nous sortait le « qui tue qui » sur toutes les chaînes de télévision qu'elle nous présentait comme un plateau de cacahuètes. Souvenons-nous de l'embargo subi par l'armée algérienne qui, bien avant tout le monde, faisait face, seule, au terrorisme qui massacrait notre peuple dans l'indifférence générale. De nombreux pays occidentaux ont offert l'exil à des chefs terroristes qui revendiquaient des attentats à l'intérieur de l'Algérie depuis les capitales où ils avaient trouvé refuge.
L'armée algérienne n'a pas besoin d'affirmer sa compétence et son endurance par des mots, comme les Français passés maîtres dans la rhétorique savent si bien le faire, c'est sans doute inscrit dans leurs gènes d'être de beaux parleurs qui cependant n'assument aucun acte, notre armée combat le terrorisme quotidiennement par les actes en produisant des résultats et son efficacité est reconnue dans le monde entier. Arrêtez de nous prendre pour des imbéciles, messieurs Hollande et consorts ! Vous pouvez placer la valeur émotion à Wall Street ou à la City, mais ne jouez surtout pas avec nos vieux démons, car l'Algérie a souffert toute seule du terrorisme, et notre armée, nos services de renseignements et nos différents corps sécuritaires maîtrisent le sujet par le fait que nous en avons souffert durant des années.
Ce n'est certainement pas la France de Hollande incapable de cueillir trois terroristes à l'aéroport qui peut se vanter d'être efficiente en matière de lutte antiterroriste. Le périple à la Louis de Funès de ce trio de djihadistes de retour de Syrie nous donne en effet un aperçu de la méthode utilisée par les Français pour lutter contre le terrorisme. Rappelons les faits : le ministère de l'Intérieur avait annoncé mardi dernier qu'il attendait de pied ferme à l'aéroport d'Orly trois djihadistes français de retour de Syrie via la Turquie. L'avion a été investi dès l'atterrissage, mais nos trois compères ne s'y trouvaient pas. Ils avaient pris un autre vol qui les a débarqués à Marseille, où ils ont passé la douane le plus tranquillement du monde, une panne d'ordinateur leur permettant de présenter leurs passeports sans éveiller le moindre soupçon alors qu'ils sont fichés comme personnes recherchées. Libres comme l'air, nos trois lascars en goguette se sont baladés dans les rues de Marseille et, étonnés eux-mêmes de n'avoir pas été interpelés, ont finalement décidé d'appeler leur avocat qui leur a conseillé de se présenter à la gendarmerie. Ce qu'ils ont fait illico, mais, pas de chance, le poste de gendarmerie était fermé. Ils ont dû sonner à l'interphone relié à la centrale pour avertir les gendarmes de leur présence. Décidément, les Américains doivent être fous pour s'associer avec la France dans leur fichue croisade.
La mort d'Hervé Gourdel, énième affaire française qui vise l'Algérie, n'est pas fortuite et est en train de prendre des proportions démesurées au niveau mondial. S'il y a bien un échec dans la gestion de cette crise fabriquée de toutes pièces, il incombe au gouvernement français qui a merdé une fois de plus en entrant en guerre sans prévenir ses ressortissants des dangers qui pèsent sur eux dans une trentaine de pays, d'après la liste que le Quai d'Orsay a fournie après les faits. Dommage qu'ils n'aient pas pensé à divulguer la liste des pays à risques avant que les évènements se déroulent. C'est une spécialité française de recevoir un coup et d'avertir ensuite de la probabilité d'une douleur. Les Français seraient-ils sado-masos ? C'est une question à poser à Monsieur Hollande, dit Flamby l'amateur de croissants, l'homme au scooter, qui est le seul à se prendre au sérieux et qui, dès qu'il le fait, entraîne une série de catastrophes.
La France qui, par son aventurisme irresponsable, cumule les échecs de la Libye au Mali n'a aucune crédibilité et a besoin d'étendre ses opérations jusqu'au Sahel parce qu'elle est incapable de régler la question du Sahel toute seule. Quoi qu'il en soit, le risque sur l'Algérie se confirme de jour en jour car si Daech-ISIS est le cheval de Troie pour anéantir des nations comme la Syrie et l'Irak, le même scénario peut se reproduire en Algérie, et ce n'est pas un hasard si l'on a donné la parole dans les médias français à des séparatistes de Kabylie. Il s'agit sans doute un scénario préétabli et bien étudié qui nous rappelle le plan kurde. Cette nouvelle opération participe à la mise en place d'un dossier bien ficelé des services occidentaux qui ciblent autre chose que ce qui est annoncé via cet événement.
L'Algérie est-elle la prochaine cible ? C'est une question qui reste en suspens et la vigilance est de mise. La menace est dans la maison Algérie et les Occidentaux, avec à leur tête la France, lorgnent vers le territoire algérien. Pourquoi diable les français ne réinventeraient-ils pas une autre affaire des moines de Tibhirine en envoyant leur juge Trévidic ou un autre sur place à des fins inscrites dans un projet que personne n'ose avouer mais qui existe bel et bien et qui vise au dépeçage de l'Algérie ? Quant à Hervé Gourdel, cet autre mort de Tibhirine, dont le corps s'est évaporé dans la nature comme se sont évanouis ses ravisseurs, il n'est qu'un alibi s'inscrivant dans un agenda d'intervention en Algérie.
- Source : Mohsen Abdelmoumen