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Le maire de Tokyo tient un secret qui pourrait changer le monde

Auteur : Andreï Ivanov | Editeur : Walt | Mardi, 23 Sept. 2014 - 20h43

Nous avons trouvé, au Japon, un haut-fonctionnaire ne craignant pas de dire sa vérité sur la Russie. Le secret qu’il a révélé aux journalistes est que le Japon a adopté des sanctions anti-russes sous la pression des Etats-Unis.

Espérons que cela ne lui coûtera pas son poste. Ses mots ont jeté le doute sur la fiabilité de l’image du monde dépeinte par les médias japonais et occidentaux dans la conscience japonaise.

Ce fonctionnaire est le maire de Tokyo, Yoichi Masuzoe. Et le secret qu’il a révélé aux journalistes, lors de sa visite de la ville sibérienne de Tomsk, est que le Japon a adopté des sanctions anti-russes sous la pression des Etats-Unis.

Dans un Japon forcé d’obéir aux Américains, dire la vérité est dangereux. Ainsi quand en 2009, Yukio Hatoyama est devenu Premier ministre, il a reconnu que la politique étrangère japonaise manquait d’indépendance face à Washington et s’est engagé à corriger la situation. Il a, en conséquence, occupé le poste de Premier ministre moins d’une année et a été forcé de démissionner, en raison notamment de l’intransigeance américaine sur la question du transfert de la base de Futenma à Okinawa.

Espérons que les révélations de Yoichi Masuzoe ne lui coûteront pas la mairie de Tokyo. Je veux croire que les mots qu’il a prononcés à Tomsk sur la dépendance néfaste du Japon à l’égard des Etats-Unis inviteront les Japonais à réfléchir, y compris sur la question des sanctions adoptées contre la Russie.

Les Japonais sont opposés à l’occupation russe de la Crimée. Mais, comme l’a reconnu M. Masuzoe : " L’histoire de cette péninsule est mal connue des Japonais, peu savent quels intérêts spécifiques lient la Russie à cette question. J’aimerais que la Russie explique davantage à la communauté internationale sa position ". Expliquons : on ne peut pas parler d’occupation dans le cas d’un territoire qui a appartenu pendant des siècles à la Russie. Durant la période soviétique, la péninsule criméenne a été illégalement donnée à la République socialiste d’Ukraine, mais après l’effondrement de l’empire soviétique, les habitants de Crimée ne rêvaient que de faire à nouveau partie de la Russie. C’est ce qui s’est passé.

Les Japonais sont choqués par le fait que la Russie, soit fait la guerre à l’Ukraine, soit transfère des armes aux séparatistes pro-russes. Mais, même les Américains reconnaissent qu’il n’y aucune preuve de cela. En Ukraine, le gouvernement qui s’est emparé du pouvoir par la force, s’est abattu sur la population du sud-est du pays. Ce pouvoir n’est pas reconnu par la population. Certes, des volontaires russes viennent en aide aux habitants, et parmi eux, il y a des militaires professionnels, y compris issus des forces spéciales. Mais du côté ukrainien, c’est la même chose, des mercenaires professionnels venus des Etats-Unis, de Pologne et de Suède participent aux combats. De même, pendant la guerre civile espagnole, des volontaires soviétiques s’étaient opposés, coude à coude avec les Américains, aux fascistes (relisez Pour qui sonne le glas d’Hemingway). De même en Chine, contre les envahisseurs japonais. Mais les Etats-Unis et l’Union soviétique, qui étaient alors des adversaires idéologiques, n’adoptaient pas des sanctions l’un à l’égard de l’autre, mais estimaient cette coopération militaire, sans en faire étalage.

Même maintenant, alors que Vladimir Poutine a proposé un véritable plan de réconciliation, qui pourrait mettre fin à la guerre civile – car c’est une guerre et non une " opération antiterroriste " qui se déroule actuellement dans le sud-est de l’Ukraine – l’Ouest appelle à la nécessité d’adopter de nouvelles sanctions.

La crise ukrainienne n’est qu’un prétexte utilisé par Washington pour mettre à mal les économies russes et européennes qui avaient l’opportunité de consolider un espace économique de Lisbonne à Vladivostok et ainsi de devenir ensemble un puissant rival des Etats-Unis. Pour couvrir la vérité, on accuse la Russie d’être à l’origine du chaos sanglant qui touche le sud-est de l’Ukraine.

Les vrais coupables de la tragédie ukrainienne seront peut-être bientôt nommés. L’intervention du maire de Tokyo, Yoichi Masuzoe, premier haut-fonctionnaire japonais à ne pas craindre de dire la vérité, laisse croire que cela est possible.


- Source : Andreï Ivanov

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