Ukraine: l'UE envisage des sanctions contre le ministre russe de la Défense
Bruxelles - L'Union européenne pourrait ajouter le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, à la liste des personnalités visées par les sanctions pour atteinte à la souveraineté de l'Ukraine et prendre de nouvelles mesures visant l'économie russe, a-t-on appris jeudi de sources européennes.
Le nom du ministre de la Défense fait lobjet de discussions parmi les ambassadeurs des 28, a indiqué une source. Une autre source diplomatique a confirmé que l'ajout du ministre parmi les nouvelles personnalités ciblées était bien envisagé.
Au total, une vingtaine de personnalités provenant des cercles du pouvoir et de l'entourage du président russe Vladimir Poutine pourraient être ajoutées à la liste des personnes visées par un gel de leurs avoirs et une interdiction de voyager dans l'UE, a ajouté la source européenne.
Une centaine de responsables russes et ukrainiens, et une vingtaine d'entités ont jusque là été visés par ces sanctions ciblées, dont le vice-Premier ministre russe Dmitri Rogozine et les chefs des services de renseignement russes.
Les ambassadeurs des 28 ont préparé jeudi la nouvelle batterie de sanctions que les chefs d'Etat et de gouvernement ont décidé d'imposer à la Russie samedi dernier après les informations sur la participation directe de troupes russes aux combats dans l'est de l'Ukraine.
Les Etats-Unis veulent agir de concert et préparent également de nouvelles sanctions contre Moscou. Le sujet a d'ailleurs été abordé jeudi par les dirigeants européens et américain lors du sommet de l'Otan à à Newport (Royaume-Uni), selon des sources.
Les propositions soumises par la Commission européenne prévoient d'approfondir les sanctions économiques dites de phase 3 décidées fin juillet, et qui visent l'accès aux marchés de capitaux, la défense, les biens à double usage civil et militaire, et les technologies sensibles.
Les principales pistes consisteraient à restreindre encore l'accès de la Russie aux marchés financiers européens, et à durcir les conditions de vente des équipements pouvant avoir une utilisation militaire ainsi que les technologies pour l'exploitation pétrolière.
Il y a un accord de principe sur le paquet de sanctions mais certaines questions restent encore à discuter en détail, comme la livraison de biens à double usage civil et militaire et les restrictions d'accès au crédit, a indiqué un diplomate européen sous couvert d'anonymat.
Il y a déjà des sanctions limitant l'accès de cinq banques publiques aux marchés. Les propositions devraient aller plus loin et s'appliquer à des groupes publics dans le secteur de la défense et de l'énergie, a ajouté une source britannique. Le secteur du gaz ne devrait pas être concerné, selon cette même source.
Pour permettre une adoption rapide des sanctions, les dirigeants européens et américain des pays membres de l'Otan pourraient profiter de leur présence au sommet de l'Otan à Newport pour endosser la série de mesures élaborée par leurs ambassadeurs à Bruxelles.
Ces derniers doivent à nouveau se réunir vendredi après-midi, journée au cours de laquelle l'UE doit prendre sa décision, selon la ministre italienne des Affaires étrangères, Federica Mogherini, qui deviendra à l'automne la nouvelle chef de la diplomatie européenne.
- Source : Romandie