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"Pourquoi Israël perd une guerre qu’il est en train de gagner" : Gilad Atzmon répond à Jeffrey Goldberg

Auteur : Gilad.co.uk (traduit par E&R) | Editeur : Stanislas | Samedi, 02 Août 2014 - 13h35

Étant parmi les premiers à avoir prédit une défaite imminente d’Israël dans cette série de violences, j’étais ravi de lire ce matin que le porte-parole du sionisme, Jeff Goldberg, admet qu’Israël a perdu la guerre.

« Pourquoi Israël perd une guerre qu’il est en train de gagner », se demande Goldberg. L’État hébreu est une superpuissance régionale, son lobby domine la politique occidentale et est en avance technologiquement : qu’est ce qui a bien pu se passer pour que cela tourne mal ?

Jeffrey Goldberg, ancien gardien de camp de concentration israélien, avance quelques arguments amusants qui méritent notre attention.

Il écrit : « Dans un combat entre un acteur étatique et un acteur non étatique, l’acteur non-étatique peut l’emporter simplement par la survie. »

Je soupçonne le commandement militaire israélien d’être désormais conscient de cet argument. Mais les Palestiniens ont fait bien plus que seulement « survivre » : ils ont mis Israël à genou. Les Palestiniens ont agi de façon héroïque sur le terrain et ont démontré une unité totale, deux choses qu’Israël n’avait pas anticipées. Ils ont aussi délivré un message clair au peuple israélien, au monde juif mais également au minuscule clan des juifs « antisionistes » : cette lutte n’est pas contre « l’occupation », 1967, ou bien pour une solution à deux États. Il s’agit d’une question de dignité humaine, du droit d’exister. Les Palestiniens n’ont aucune intention de disparaître, c’est le peuple de cette terre et ils reviendront. L’armée de défense d’Israël peut être capable de détruire quelques tunnels, de tuer des personnes âgées, des femmes et des enfants et de réduire les rues à un amas de débris mais elle ne peut même pas égratigner la volonté des Palestiniens.

Au bout du compte, même Goldberg pourra certainement être forcé d’admettre que les Palestiniens ont gagné car leurs objectifs et leurs buts vont bien au-delà de la simple survie.

« On parle beaucoup du lobby juif. Mais le lobby mondial du monde musulman est plus important », se plaint Goldberg.

Mais est-ce vraiment le cas ? En fait, la plupart des commentateurs, y compris Goldberg en personne (dans ce même article), sont d’accord sur le fait que le Hamas et les Palestiniens n’ont jamais été autant isolés politiquement, y compris au sein du monde musulman. L’explication est à l’opposé de celle avancée par les « antisionistes ». Le raisonnement juif progressiste considère que la construction d’alliances et de ligues aiderait les Palestiniens, mais en réalité, une fois isolés et dos au mur, les Palestiniens ont gagné militairement, politiquement, stratégiquement, diplomatiquement et plus important encore, spirituellement. La raison ? Le dos au mur et le pistolet braqué sur le visage, il est très difficile de se courber.

Goldberg utilise l’habituel argument de l’antisémitisme pour se plaindre : « Si vous avez passé du temps ces dernières semaines sur Twitter, ou bien à paris, vous savez bien que l’antisémitisme est une autre source de l’isolation internationale d’Israël. »

Comme nous le savons, mentir et utiliser des propos tendancieux pour servir la cause est un sport casher. Néanmoins, on s’attend toujours à ce que les marchands du sionisme tels que Goldberg, Regev ou Dershowitz exposent les choses de façon légèrement plus complexe. À l’opposé de l’antisémitisme, ce qui se passe à Paris est un gouvernement de marionnettes sous contrôle du puissant lobby juif qu’est le CRIF. Ce gouvernement est en effet impopulaire et son impopularité se reflète négativement sur ses trésoriers. Ce que nous voyons à Paris ou sur Twitter n’est ni plus ni moins qu’une réaction face au pouvoir juif. Est-ce de l’antisémitisme ? Pas du tout. Cette réaction s’oppose-t-elle aux juifs en tant que race et en tant que religion ? Pas du tout. Au contraire, elle incarne une forme de résistance face aux lobbies juifs et en particulier aux crimes commis par l’État juif au nom du peuple juif.

« L’antisémitisme est présent à nos côtés depuis plus de 2000 ans, c’est un virus incurable et qui se métamorphose », dit Goldberg.

Il est ici totalement dans le faux. Les sentiments antijuifs sont la réaction naturelle du mauvais comportement des juifs. Le mauvais comportement juif est une notion dynamique ; il a, et a eu, de nombreux visages et transformations. Ces différentes facettes et formes à travers l’histoire ont engendré différentes formes d’opposition. Il est triste que le mauvais comportement des juifs soit aussi vieux que le peuple juif lui-même, probablement causé par les racines tribales, racistes et suprématistes de la tradition, de l’héritage et des textes juifs. Et c’est cette même exclusivité raciale juive qui transpire à travers les politiques contemporaines, qu’elles soient « sionistes » ou « antisionistes ». Dans la pratique, s’opposer au barbarisme de l’État hébreu ou à ses défenseurs n’est pas de l’antisémitisme, c’est de l’humanisme en soi.

Goldberg, qui pleurniche quotidiennement à propos de l’antisémitisme, ne prend clairement pas conscience que c’est à cause de lui et de ses consorts que s’installe un sentiment antijuif. Sur un ton condescendant, il donne une leçon au gouvernement américain démocrate élu sur les actions à mener et sur la façon de se comporter : « Les récents efforts de Kerry afin de négocier un cessez-le-feu n’ont pas abouti car ces propositions traitent le Hamas comme une organisation légitime avec des besoins de sécurité légitimes. » Les Goldberg, AIPAC et Dershowitz de ce monde ne peuvent pas admettre que ce n’est pas aux juifs de définir les limites de la légitimité. Bien au contraire, une libération américaine se fait attendre depuis longtemps. Le peuple américain pourrait libérer leurs medias, leur culture, leur finance et leur politique de cette idéologie corrosive et répressive qui domine l’Amérique depuis si longtemps. Son influence sur les intérêts extérieurs et la diplomatie de l’Amérique a ruiné son système de valeurs, son éthique morale et ses effets sur la finance ont laissé la majeure partie de son pays dans un état de pauvreté.

Durant des années, j’ai soutenu que la lutte en Palestine constituait notre lutte pour l’humanité car nous sommes tous des Palestiniens. Le triomphe à Gaza est un appel au réveil pour l’humanité. Sans avoir peur, nous devons identifier les éléments corrosifs qui ont dérobé notre véritable sens athénien de l’esprit de vérité et de liberté et qui ont placé Jérusalem et Goldberg parmi nous.


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