Les révolutions de couleur ou les desseins antirusses de l'Occident.
La série des «révolutions de couleur» qui se sont déroulées dans les pays de l’espace postsoviétique, a montré la détermination des pays occidentaux de former une véritable «zone d’aliénation» autour de la Russie
Ces révolutions ont également montré l’incapacité des élites nationales de réfléchir à l’échelle géostratégique et historique aux problèmes de leurs pays. Et ce sont les peuples qui sont les plus grandes victimes de cette crise. On leur a promis la démocratie et la prospérité, et ils ont reçu en échange la pauvreté et l’instabilité permanente.
La Moldavie, le Kirghizistan, la Géorgie, auxquels s’est rajoutée l'Ukraine, ont subi l’influence étrangère. L'Europe et les Etats-Unis les considèrent comme faisant partie d’une zone de leurs intérêts particuliers, sans toutefois le déclarer ouvertement. Ils n’ont pas l’intention de contribuer au développement de ces pays ou d’apporter des modifications à leur organisation. Les pays occidentaux veulent seulement y former des élites avec des tendances antirusses prononcées. Et les partenaires occidentaux de Moscou y sont très bien parvenus. En réalité, ils ont corrompu des politiques de ces pays, des membres de leurs cercles financiers et sociaux, et se sont fixé comme objectif de soustraire ces pays à l’influence de Moscou.
Les programmes divers dans ce but sont innombrables. «Le partenariat oriental» ou les accords d’association avec l’UE en sont une bonne illustration. L’Ukraine va encore subir pendant longtemps les conséquences de son entrée ratée dans la famille européenne. Et les actions de l’OTAN son censées compléter cette activité. Car ainsi, à cause de son partenariat avec l’OTAN, la Géorgie a perdu irrémédiablement l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie. Voici ce qu'en pense le politologue et directeur de l'Institut international des nouveaux Etats Alexeï Martynov.
Le département d’Etat américain et Condoleezza Rice en personne, se chargeaient de ces projets depuis 2004 en Ukraine, en Géorgie, et plus tard en Kirghizie. Après, une révolution de couleur similaire a échoué en Ouzbékistan. Ce «projet d’exportation» des révolutions de couleur était préparé quelques années à l’avance. Un tissu social particulier était formé avec des fonds considérables, alloués par les pays occidentaux. Et des institutions de la défense des droits des citoyens étaient mises en place avec des leaders spécialement formés pour diriger ces révolutions. »
Ainsi, par exemple, l'ancien président ukrainien Viktor Iouchtchenko, l’un des leaders de la «révolution orange» de 2004, est présent depuis longtemps dans le champ d’action des services de renseignement américains. Il a d’ailleurs épousé une citoyenne américaine. Le président géorgien Mikhaïl Saakachvili a effectué un stage aux États-Unis et est retourné dans son pays avec une vision très claire et différente de la situation. En Moldavie et en Kirghizie, les adeptes des révolutions de couleur n’ont pas pu conserver le pouvoir. Mais la graine de la révolution a bien été semée.
Les politologues occidentaux sont toujours déterminés à mettre en œuvre leurs projets. Ils font en sorte qu’une manifestation politique revête la dimension d’une protestation sociale. Et ils poursuivirent toujours la même mission: créer l’insécurité dans la société et convaincre que la «Russie impériale» est responsable de tous leurs problèmes. En outre, ils proposent également leurs services sous forme de financements des projets pour construire «un avenir radieux» dans leurs pays. Le directeur de l'Institut des crises nationales Nikolaï Sorokine considère que les pays occidentaux ont toujours été les instigateurs des révolutions dans le monde.
«L'objectif consiste à inclure un pays, insuffisamment intégré du point de vue géopolitique, dans leur sphère d’intérêts», explique-t-il.
«L’absorber et en faire son satellite. Mais arracher les élites et le peuple de ces pays à leur environnement d’origine, c’est rompre leur lien historique avec la Russie. C’est le cas de la Géorgie. Mais ce mécanisme n’est pas toujours lié à la Russie».
Ces pays sont passés par une période de conflits civils, d’appauvrissement de la population, des tensions avec les pays voisins et des conflits interethniques et interreligieux. Mais les stratèges des occidentaux ne sont jamais arrivés à atteindre leur but principal. Les habitants des pays de l’espace postsoviétique ne sont toujours pas arrivés à atteindre le niveau de vie des pays européens ou des Etats-Unis. Et ces populations font aveuglement confiance aux hommes politiques, qui, pour des raisons mercantiles ont choisi les pays occidentaux comme partenaires, alors qu’ils n’inspirent pas confiance.
- Source : Ilia Kharlamov