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Lundi, 23 Déc. 2024

Qui est Jean-Vincent Placé ?

Auteur : Faits & Documents (Emmanuel Ratier) | Editeur : Walt | Dimanche, 18 Mai 2014 - 22h43

Interrogé par Frédéric Haziza sur Radio J le 11 mai dernier, Jean-Vincent Placé déclarait :«Il n’est pas acceptable que sur le territoire national, il y ait encore des blogs comme celui d’Alain Soral».Une prise de position qui détonne avec les traditions à la fois libertaires et antisionistes des écologistes français. Cette sortie n’est que l’aboutissement d’un alignement progressif des Verts sur l’UMPS, initié il y a une dizaine d’années par le même Jean-Vincent Placé, aujourd’hui président du groupe Europe Écologie-Les Verts (EELV) au Sénat. Formé par Michel Crépeau aux habiletés terriennes radicales-socialistes, ce pur apparatchik franc-maçon n’a jamais travaillé. Aussi ce «Sarko écolo», aura mis sur la touche toute la vieille garde verte et placé ses hommes (et surtout ses femmes) dans le parti pour en assurer un contrôle total. Ce «vert qui mange sa viande bleue », ambitieux, se voyait ministre de l’Intérieur ou du Budget avant le dernier remaniement. En toute modestie, il avait même déclaré : «Je suis un des hommes les plus influents de la république» (Le Canard Enchaîné du 6 novembre 2013).

«Ainsi s’explique l’irrésistible ascension de Placé: donner à chacun ce qu’il attend. Aux journalistes, disponibilité et petites phrases qui vont assurer la “reprise AFP” ; aux militants, les mots-clefs qui font vibrer et qui rassurent ; aux grands électeurs qui l’envoient au Sénat, les petits services qui font les vrais alliances. Le président du groupe écolo au Sénat a toujours pensé que la vie n’était qu’un grand deal, en politique comme ailleurs. Tu me cases ce gars dans ta mairie, ça m’arrange bien, et moi je trouve un petit job tranquille à la nièce de ton pote au Conseil régional ; tu votes mon amendement je vote le tien, pas de raison de se faire des entourloupes, pas vrai ? […] Du pouvoir il aime aussi les signes : grandes tables, par-dessus en cachemire, chaussure anglaise, séjours dans les plus beaux riads de Marrakech ». Anne-Sophie Mercier, Le Canard Enchaîné du 6 novembre 2013

«Ce type est sans foi ni loi ! Il vendrait père et mère, son cynisme est total […] Tu lui prête un euro, non seulement il ne te le rend pas, mais il te pique ton portefeuille. […] Je le connais bien c’est moi qui l’ai formé !». Jean-Michel Baylet, Président du Parti Radical de Gauche, rapporté par Le Nouvel Observateur du 28 novembre 2013.

«Pas la peine de parler aux gens de dérèglement climatique… J’ai une bonne connaissance de la géographie, du sport et de la gastronomie, ça passe toujours. C’est mon côté chiraquien  ». Jean-Vincent Placé, Le Point du 31 octobre 2013

« Je l’ai connu du temps où j’étais un chef socialiste et où il me léchait en vain les pieds pour un siège aux cantonales en Essonne dans une ville qu’il n’habitait pas». Jean-Luc Mélenchon, rapporté par Le Nouvel Observateur du 17 décembre 2009

«Jean-Vincent Placé, c’est l’homme en costume cravate des Verts. Un ovni dans le parti écolo. Il aime le pouvoir, les belles femmes et les cigares. Il roule parfois vite et se gare souvent mal. Il dîne aux meilleures tables du 7e arrondissement de Paris, on lui sert du “monsieur le président”. Il copine avec Roger Karoutchi (UMP), Jean-Paul Huchon (PS), Bernard Lehideux (MoDem), François Sauvadet (Nouveau Centre), ou encore… Pierre Charon, le conseiller de Sarközy. D’aucuns le décrivent comme un apparatchik, un cynique, un opportuniste sans conviction spécialiste des coups tordus». Le Point du 15 juillet 2010

«Quand n’importe quel jeune loup de son âge rêve de l’Assemblée nationale, le numéro 2 d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) préfère aller croûter sous les ors du palais du Luxembourg, où l’on n’est pas élu directement par les citoyens, mais à la grâce des tractations». Mégalopolis du 15 juillet 2011.

Un radical-socialiste à la conquête des Verts

Jean-Vincent Placé est, à l’état civil, né le 12 mars 1968 à Séoul (Corée du Sud) même s’il précisera au Figaro du 13 août 2010 que cette date est incertaine. D’abord élevé par des sœurs protestantes hollandaises, il sera adopté sous forme plénière à l’âge de sept ans par une famille normande avant d’être naturalisé en 1977. Dans cette famille française de cinq enfants, le père est avocat et la mère institutrice. S’il a souvent été dit que cette famille était «très à droite et très chrétienne», il semble que la réalité soit à nuancer. En effet, son frère Hervé Placé, avocat d’affaires à Caen, expliquait à Mégalopolis du 15 septembre 2011, à propos de ses géniteurs que «Lui [est] plutôt de droite, elle plutôt de gauche».

Il aura fait tout son cursus scolaire à Caen, au collège Villey-Desmeserets puis au lycée Augustin-Fresnel, d’où il sortira bachelier (1987). Il obtiendra une maîtrise d’économie à l’université de Caen, où il militera à l’UNEF-ID tout en fréquentant le PS caennais. Entré très jeune en maçonnerie, au Grand Orient de France, il adhère aux radicaux de gauche en 1992. Michel Crépeau (lui-même franc-maçon, membre de la Commission trilatérale, député de Charente-Maritime et maire de La Rochelle et président du groupe Radical, citoyen et vert) le prend sous son aile et en fait son assistant parlementaire (1995-1999). «Le Chinois de Crépeau» doit tout à ce «deuxième père» qui lui apprendra tous les rouages du métier :«Tu sonnes, tu fais parler le mec de lui, tu lui répètes trois fois ton nom et le jour du vote. C’est tout».

Parallèlement, présent sur la liste PRG menée par Louis Mexandeau, Jean-Vincent Placé se retrouve conseiller municipal d’opposition à Caen (1995-2001). Après la mort de Michel Crépeau (1999), Placé s’installe à Paris et adhère aux Verts (2001).

«Il aurait pu entrer au PS, mais pour lui, mieux vaut être un aigle chez les petits qu’un moineau chez les grands».

Alors que Placé n’a aucun antécédent écologique (il se serait même fait éconduire par les écologistes normands), Jean-Luc Bennahmias, alors secrétaire national des Verts, lui confie la direction du Cédis (Centre d’éco-développement et d’initiative sociale). Destiné à former les élus écologistes, cet organisme, financé grassement par l’État, qu’il dirigera pendant dix ans (2001-2011), lui a permis de tisser sa toile dans le parti (sur le site Copains d’avant, il se présente d’ailleurs comme directeur de centre de formation). À son départ, il nommera Christophe Rossignol, un familier de son riad à Marrakech, qui quittera son poste au printemps 2012 (pour la campagne législative infructueuse de la 2e circonscription d’Indre-et-Loire) avant d’être remplacé par Dominique Plancke.

Le cynisme au service d’une ambition démesurée

Il est d’abord membre du secrétariat exécutif des Verts d’Île-de-France en tant que délégué aux élections de 2002 à 2004, puis sera l’un des principaux négociateurs de l’accord régional Verts-PS (alliance dès le premier tour dans quatorze régions). Très fin manœuvrier, il se fait donc élire tête de liste parisienne aux élections régionales de 2004, puis à la présidence du groupe Verts au conseil régional d’Île-de-France. L’année suivante il devient membre du comité des régions (CDR) de l’Union européenne, où il représente la Région île-de-France.

«Une fois bien installé au Conseil régional, il s’est déployé chez les Verts et a pris une place étonnante. Sans jamais intervenir dans les débats du congrès, il négocie les alliances et propulse son nouveau courant, Espoir en actes, au centre du jeu».

C’est ainsi qu’au congrès de 2006, il réussit à faire nommer sa compagne d’alors, Cécile Duflot (portrait détaillé dans Faits & Documents n°284), secrétaire nationale bien que minoritaire au sein du parti. Il lancera au député PS Bruno Le Roux :

«T’as vu qui est secrétaire nationale ? Ma meuf ! C’est moi le patron maintenant».

Le Monde du 21 mai 2008 précise:«On lui reproche d’avoir “importé” les méthodes apprises au PRG. Intrigues, alliances dans les couloirs, menaces sous couvert de pressions amicales, peu d’appétit pour les batailles idéologiques qui font le délice des Verts: tout pour déplaire. Et pourtant, il grimpe».

En 2006-2007, rapidement rebaptisé «expert électoral», il est négociateur en chef des Verts pour les élections législatives. Le premier fait d’arme par le duo Placé-Duflot sera de refuser l’accord électoral avec le PS, malgré une proposition de soutien dans la 5e circonscription de l’Essonne, circonscription dans laquelle Ségolène Royal était arrivée en tête lors du second tour de l’élection présidentielle. La dénonciation d’un accord au rabais avec les socialistes lui permettra de consolider sa base en interne.

Il sera président de Natureparif, une agence régionale de la nature et de la biodiversité d’Île-de-France (la plus importante agence sur la biodiversité en Europe, avec un budget annuel de 3,4 millions d’euros) depuis sa fondation en 2007 jusqu’en 2010. Après les municipales de 2008, il occupera également la fonction de conseiller municipal aux Ulis (jusqu’en 2011), mais se fera surtout remarquer par sa réaction à la victoire de Dominique Voynet à Montreuil :«Dommage qu’elle ait gagné contre un autre élu de gauche. J’espère qu’elle va s’occuper à plein-temps des habitants de Montreuil».

Cette attaque sera la première d’une campagne anti-Voynet pour faciliter la réélection de Cécile Duflot à la tête du parti. Quant à lui il sera élu secrétaire national adjoint des Verts, délégué à l’organisation, aux régions, à la communication interne et aux relations extérieures. De fait, le n°2 du parti.

Dans la lancée du bon score d’Europe Écologie aux européennes de 2009 (16,3 %), il opte pour la constitution de listes autonomes au premier tour des élections régionales de 2010. Directeur de campagne de Cécile Duflot en Île-de-France (16,58 % au premier tour), il négociera la fusion d’entre-deux-tours en Île-de-France avec Jean-Paul Huchon et au niveau national avec Claude Bartolone. Il occupera, de mars 2010 à décembre 2011 le poste de vice-président du Conseil régional d’Île-de-France, en charge des transports (un budget annuel de 9 milliards d’euros).

«Il s’intéresse à ses dossiers, mais ce n’est pas le roi des transports en Île-de-France. Ce n’est pas qu’il ne suit pas, c’est qu’il n’en a pas envie. Tant qu’il n’aura pas la présidence du Stif [le bras armé de la région en matière de transport, dirigé par Jean-Paul Huchon, NDLR], il ne s’y investira pas totalement. Pour lui, pas question de faire le job pour quelqu’un d’autre»: (Roger Karoutchi dans Mégalopolis du 15 septembre 2011)

Michèle Sabban de conclure :«Il est dans le deal permanent, avec une façon insolente de menacer de ne pas voter s’il n’obtient pas les moyens qu’il réclame».

Ambitieux, il participait en 2010 au forum Sécurité et liberté à l’université du PS, assurant à L’Express du 28 juillet 2010 :«J’espère faire partie de ceux qui dirigeront le pays. Je rêve du ministère du Budget ou de celui de l’Intérieur, par attachement à l’ordre républicain».

Le sénateur Placé, artisan du ralliement des écologistes au sionisme

Pour la désignation du candidat à la présidentielle de 2012, il coachera Nicolas Hulot tout en ayant pensé un temps soutenir Duflot contre Eva Joly («Si vous préférez la vieille éthique à la jeune dynamique»), avant de soutenir cette dernière contre Hulot. Daniel Cohn-Bendit révélera un mail envoyé par un proche de Placé en interne:«On peut leur laisser Eva Joly pour 2012, mais il faut bloquer Cohn-Bendit, Jadot et garder le parti».

En réalité Duflot et Placé avancent en binôme pour assurer leur emprise sur le parti. Gaby Cohn-Bendit les appelle le « Politburo » et Daniel Cohn-Bendit désabusé de constater:«C’est le Richelieu des Verts, il est sans foi ni loi, il se réclame de Mitterrand et de la ruse».

Le choix de Joly est en réalité un sacrifice volontaire de l’élection présidentielle dans le cadre de négociations avec les socialistes en vue des législatives. Un socialiste constate d’ailleurs dans Le Point (15 juillet 2010):«Il deal, il arrose à coup de déjeuners, de dîners, de placements de ses potes… Il ne croit qu’au rapport de force, l’écologie il s’en tape !».

Et Placé de reconnaître:«Tu me faits rigoler avec ton discours sur les militants qui s’en vont. Moi ça m’arrange. Quand on a 5 000 militants, je suis certain de tenir la boutique ; avec 20 000, ça devient sportif».

D’ailleurs Stéphane Sitbon, conseiller de Cécile Duflot, dit de Placé:«S’ils n’étaient pas amis [Duflot et Placé], il serait déjà mort».

Mais leur tactique fonctionne puisque leur motion «Pour un cap écologiste» arrivera en tête avec 38,3 % le 16 novembre 2013 au congrès de Caen et c’est Emmanuelle Cosse qui prendra la tête du parti la semaine suivante.

Entré chez les Verts à l’adolescence, Stéphane Sitbon, homme clé de la nomenklatura verte, accompagne Placé dans ses négociations, où celui-ci discute d’égal à égal avec les pontes socialistes en vue des sénatoriales de 2011. C’est ainsi qu’il entre au Sénat avec neuf autres élus écologistes. Avec la baisse du nombre de sénateurs nécessaire pour la formation d’un groupe (de 15 à 10, pour laquelle il a oeuvré), il se retrouve propulsé président de groupe au Sénat. Il déclare alors:«Je le dis tranquillement avec beaucoup de prétention : sans Aubry, Duflot et moi il n’y aurait pas eu de majorité au Sénat».

Désormais sénateur de l’Essonne, membre de la commission des Finances, il est désigné comme rapporteur spécial du budget de la sécurité. En bon rad-soc, il négocie ensuite l’accord législatif PS-EELV (sur 63 circonscriptions) qui obtiendra 18 députés. Avec un score de 2,31 % d’EELV à la présidentielle, le parti obtient donc deux groupes parlementaires, celui de l’Assemblée nationale étant présidé par François de Rugy, son ami de quinze ans.

Jean-Vincent Placé, qui «fait de la politique comme un éléphant du PS ou un baron de l’UMP» (Entourages du 26 novembre 2012) entretient le contact avec les socialistes Jean-Pierre Bel, François Rebsamen et François Lamy, avec qui il a négocié les accords entre les deux partis en vue de l’élection de 2012. Au Sénat, ce mondain est comme un poisson dans l’eau, s’affichant avec les UMP Roger Karoutchi, Serge Dassault (qu’il appelle «Sergio») ou encore Pierre Charon «son grand pote […]. Ils déjeunent ensemble, s’échangent des secrets, jaugent et flinguent, se trompent rarement, car il y a belle lurette qu’ils n’ont plus d’illusions», comme devait le rapporter Le Canard Enchaîné (ibid.). Laure Lechatellier, une de ses fidèles, se charge de ses relations politiques réservées, et garde un œil sur le Conseil régional d’Île-de-France, dont elle est vice-présidente en charge de l’action sociale. 

Séparé de Cécile Duflot (mais en très bons rapports, en particulier politiques, puisqu’il demeure en fait son véritable mentor), il vit désormais en concubinage avec Éva Sas, la trésorière des Verts. Née en 1970, cette dernière est l’ancienne compagne du ministre délégué au Développement Pascal Canfin. Elle fut candidate dans la 18e circonscription de Paris en 1997 sur la liste USQJ (de Pierre Larrouturou), où elle avait obtenu 0,97 % des voix. Elle est aujourd’hui député écologiste de l’Essonne (le département de Placé), vice-présidente de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, trésorière d’EELV et cogérante avec Cécile Duflot de la SCI Un toit pour les Verts. Aux élections municipales de 2014, elle était deuxième sur la liste de Pierre Guyard à Savigny-le-Temple.

Depuis le début de la présidence de François Hollande, Placé n’a cessé de faire mine de s’opposer à la politique du gouvernement, qu’il qualifie volontiers de «trop social-libéral» quand il n’appelle pas les lycéens à descendre dans la rue lors de l’ «affaire Leonarda». Il ne s’agit en réalité que de rodomontades puisque le président de la République l’a consulté, comme en juillet 2013 ou encore le 16 décembre 2013. Ce jour-là, Jean-Vincent Placé lui a promis de «se calmer pour 2014». Il faut dire que les deux hommes se tutoient et que lorsque le PS organise un grand meeting pour «défendre la République contre les extrémismes» à la Mutualité le 27 novembre 2013, Jean-Vincent Placé est de la partie.

Quand Placé joue les antifas, le public socialiste, habitué à sa sincérité légendaire, est hilare. Ce jour-là, le sénateur appelle à renforcer «la législation contre les réseaux de la haine sur Interne » et fustige «les intégristes qui occupe illégalement Saint-Nicolas-du-Chardonnet à deux pas d’ici».

En matière de politique étrangère, Placé a toujours été un sioniste, à la différence d’autres élus écologistes. Membre du groupe France-Israël au Sénat, il participe depuis 2012 aux dîners de gala annuels du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF). Du 6 au 9 juin 2013, il s’est rendu, avec Éva Sas, en Israël, où il conduisait la délégation d’élus EELV (avec François de Rugy, André Gattolin, et Christophe Cavard), emmené par Frédéric Haziza. Le porte-parole d’EELV, Jean Philippe Magnen, fera savoir que le parti ne cautionne pas ce déplacement, qui marque une rupture avec la position historiquement pro-palestinienne des Verts. Mais le virage sioniste s’est bel et bien produit.

Un an avant, il s’était rendu aux cent ans de l’hôpital Hadassah et le président d’Hadassah-France, Sydney Ohana, lui avait rendu hommage publiquement  :

«Il n’a rien à envier au plus sioniste d’entre nous. Jean-Vincent Placé est un ami d’Israël de longue date».

Et d’ajouter :

«J’espère que tu sauras populariser un peu la cause d’Israël chez les écolos».

Il semble qu’il ait été entendu.


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