Un appel téléphonique à Kiev suffirait pour stopper la violence
Les Etats-Unis et l'Union européenne lancent des appels à la paix en Ukraine, alors même qu'ils sont derrière les troubles qui secouent le pays, pense le célèbre journaliste, présentateur et blogueur britannique Neil Clark dans une interview accordée à la chaîne de télévision russe Russia Today.
"Les Etats-Unis sont, sans aucun doute selon moi, responsables de la récente montée de la violence en Ukraine. En effet, elle a été provoquée par l'opération prétendument antiterroriste lancée par les autorités de Kiev après la visite du vice-président américain Joe Biden dans la capitale ukrainienne", estime Neil Clark.
Ce dernier souligne que les événements en Ukraine n'ont suscité aucune réaction internationale. "Si quelque chose de ce genre s'était produit au Venezuela par exemple, John Kerry, William Hague et François Hollande auraient fermement critiqué le gouvernement de Nicolas Maduro. Mais la junte ukrainienne sévit dans le silence le plus total, ce qui révèle la présence de doubles standards à une échelle incroyable. S'il ne s'agissait pas de l'Ukraine, on entendrait des appels à lancer des raids aériens et une intervention humanitaire pour protéger la population civile. On entendrait des accusations de massacre de son propre peuple par le gouvernement", dit-il.
Le journaliste est persuadé que si l'Occident souhaitait réellement la paix, il dompterait la junte de Kiev en exigeant de cesser l'opération antiterroriste, en appelant au dialogue et aux réformes constitutionnelles. "L'Occident se positionne comme un pacificateur mais je crains qu'il soit précisément derrière ce qui se passe en Ukraine. L'UE et les USA pourraient stopper la violence dès demain par un simple coup de fil. Bien sûr, ils ne le feront pas, ils font l'inverse", estime Neil Clark.
Pour lui, on assiste aujourd'hui à une tentative d'anéantir la démocratie en Ukraine et les événements de février dégénèrent vers un niveau de violence terrifiant, qui s'abat sur les manifestants dans l'est de l'Ukraine.
A quoi faut-il s'attendre ?
Désormais, les Etats-Unis et l'Union européenne doivent profiter de leur influence sur les autorités de Kiev pour stopper la violence dans le pays, estime le blogueur. "La suite dépendra de la conversation du secrétaire d'Etat John Kerry et d'autres représentants officiels des USA avec la junte de Kiev", pense Neil Clark.
D'après lui, une importante escalade de violence pouvant atteindre un niveau critique est plausible dans les jours à venir. "En cas de nouveau massacre, similaire à celui qui a eu lieu à Odessa, la Russie devrait intervenir et annoncer que cela ne peut plus durer. Les droits de l'homme sont bafoués, les gens vivent en craignant pour leur vie et la violence ne cesse pas", ajoute-t-il.
"Tout dépendra des Etats-Unis. S'ils n'exigent pas des autorités de Kiev qu'elles stoppent leur opération militaire, Moscou ne resterait pas les bras croisés à regarder la population d'origine russe se faire tuer", conclut Neil Clark.
- Source : Neil Clark