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Dimanche, 22 Déc. 2024

Notre priorité est de mettre fin aux massacres commis par l’entité sioniste en Palestine et au Liban

Auteur : Bachar al-Assad | Editeur : Walt | Mercredi, 13 Nov. 2024 - 18h18

Ce 11 novembre 2024 s’est tenu à Riyad un Sommet extraordinaire de 57 pays arabes et musulmans à l’invitation du Prince héritier de l’Arabie saoudite, Mohammad ben Salmane, dans le contexte des massacres israéliens dans toute la Palestine et tout le Liban.

D’après la chaîne Al-Mayadeen (1), le projet du texte des décisions retenues qu’elle a pu obtenir (et non le communiqué final non encore publié) affirmait le caractère central de la question palestinienne pour les dirigeants de ces pays, leur ferme soutien au peuple palestinien afin qu’il récupère ses droits nationaux, dont le droit à la liberté, le droit au retour et à une indemnisation conformément à la résolution 194(1949), le droit à un État unifié indépendant et souverain le long des lignes du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Sur ce dernier point, les participants exprimaient leur rejet de toute décision ou mesure israélienne visant à judaïser Jérusalem-Est et à consolider son occupation coloniale, réaffirmant le caractère sacré de ses lieux saints chrétiens et musulmans.

Par ailleurs, le projet soulignait la nécessité pour le Conseil de sécurité de prendre une décision contraignante en vertu du Chapitre VII afin d’obliger Israël à un cessez- le-feu à Gaza et de répondre au consensus international selon lequel l’État de Palestine remplit les conditions requises pour devenir membre à part entière.

Quant au Liban, les participants appelaient également à un cessez-le-feu immédiat et à la pleine mise en œuvre de la résolution 1701(2006) et mettaient en garde contre la violation de la souveraineté de la Syrie et de l’Iran.

Et d’après le quotidien L’Orient-Le Jour (2), «les dirigeants arabes et musulmans excluent toute paix avec Israël sans retrait des territoires occupés», condamnent fermement les actions de l’armée israélienne qualifiées de génocide en particulier dans le nord de la bande de Gaza, dénoncent la torture, les exécutions, les disparitions et le nettoyage ethnique. Ils condamnent aussi les attaques continues des autorités israéliennes et de leurs représentants contre le personnel de l’ONU et son secrétaire général, et appellent tous les pays à interdire l’exportation ou le transfert d’armes et de munitions à Israël.

Finalement, c’est là une solidarité qui vient tard, mais qui vient quand même, indubitablement grâce aux sacrifices des combattants palestiniens, libanais, syriens, irakiens, yéménites et iraniens de la Résistance armée et populaire. Reste à savoir si les actes seront conformes aux paroles. Sinon et en l’absence d’un plan d’exécution de ces décisions, comme le dit le président syrien Bachar al-Assad dans son allocution que nous traduisons ci-dessous, ces mêmes dirigeants seront des «partenaires indirects» des crimes commis par l’entité occupante contre les peuples de la région.

Mouna Alno-Nakhal

*

par Bachar al-Assad

Votre Altesse le prince héritier du Royaume d’Arabie saoudite Mohammad ben Salmane, Excellences, Majestés et Altesses,

Je ne parlerai pas des droits historiques inaliénables des Palestiniens, de l’impératif de leur respect ou de la résilience des deux peuples libanais et palestinien, et de notre devoir de les soutenir immédiatement et en urgence.

Je ne parlerai pas de la légitimité de la Résistance dans les deux pays et de ce qu’elle a incarné d’honneur, de dignité et de noblesse, ou de ce qu’elle a engendré comme autant d’icônes parmi ses honorables dirigeants et ses courageux combattants.

Je ne parlerai pas du nazisme des occupants sionistes, de leurs crimes ou de leur entité artificielle, ni de l’évolution de l’Occident qui est passé du statut de partisan de ladite entité et de ses crimes, depuis sa création, au statut de partenaire direct et déclaré, car cela n’ajoutera rien à ce que savent la majorité des Arabes et des musulmans, ainsi que beaucoup d’autres dans le monde aujourd’hui.

Quant à notre sommet, il y a un an nous nous sommes rencontrés et nous nous sommes exprimés [sur cette même question (3). Nous avons condamné et dénoncé, mais depuis un an le crime se poursuit. Par conséquent, nous réunissons-nous aujourd’hui pour reproduire le passé disparu et ses événements, ou bien pour modifier le processus du futur et ses horizons ?

L’année dernière, nous avons insisté sur l’arrêt de l’agression et la protection des Palestiniens, mais l’année s’est soldée par des dizaines de milliers de martyrs et des millions de personnes déplacées en Palestine et au Liban.

En 2002, les Arabes ont présenté une initiative de paix, et la réponse a été un surplus de massacres contre les Palestiniens.

En 1991, avec l’ensemble des Arabes, nous avons décidé d’entrer dans le jeu des bonnes intentions américaines en participant au processus de paix de Madrid, mais notre paix les a incités à poursuivre leurs guerres et à légitimer leur colonisation. Ce qui ne constitue pas une erreur dans les approches, mais plutôt une déficience dans la préparation des outils. Notre outil est le langage, leur outil est de tuer. Nous parlons, ils agissent. Nous offrons la paix et nous récoltons le sang.

Conserver ces mêmes outils aboutira à ces mêmes résultats. En revanche, changer ces résultats, ce que nous recherchons tous, implique le changement des méthodes et des mécanismes existants prouvés inefficaces à plusieurs reprises. Si nous sommes d’accord sur les principes proposés, la question devient : comment procéder pour les appliquer à la réalité ? Comment déterminer les objectifs et les résultats que nous visons, comment déterminer les outils disponibles pour atteindre ces objectifs, et comment atteindre la cible qui transformera les intentions en actions, le plan en réalisation et le communiqué final en réalité ?

Or, lorsque nous parlons des droits légitimes du peuple palestinien, les objectifs peuvent sembler évidents à chacun d’entre nous. Mais quelle serait la valeur de l’ensemble de ces droits lorsque les Palestiniens ne disposent pas du droit fondamental qui est le droit à la vie ? Quelle est la valeur de tout droit accordé aux morts, partout dans le monde et dans n’importe quel domaine ? Autrement dit, malgré l’importance d’œuvrer au rétablissement de tous les droits légitimes, la priorité actuelle est de mettre fin aux massacres, de mettre fin au génocide, de mettre fin au nettoyage ethnique.

Quant aux outils, je crois que nous les possédons collectivement, populairement et officiellement, Arabes et musulmans, États et citoyens. Ce dont nous avons besoin, c’est la décision d’utiliser ces outils si l’entité refuse, comme attendu, ce qui a été convenu et inscrit dans le communiqué final. Auquel cas, nous devrons préciser nos choix. Exprimer notre colère une fois de plus ? Condamner ? Faire appel à la communauté internationale ? Boycotter, ce qui serait la moindre des choses ? Quoi d’autre ? Quel est notre plan d’exécution sans lequel nous encouragerions la poursuite du génocide et en deviendrions des partenaires indirects ?

Nous n’avons pas affaire à un État au sens juridique du terme, mais plutôt à une entité coloniale hors-la-loi. Nous n’avons pas affaire à un peuple au sens civilisé du terme, mais plutôt à des troupeaux de colons plus proches de la barbarie que de l’humanité. Et, il est inexact de dire que le problème vient du gouvernement actuel extrémiste, ayant perdu la raison, et d’un peuple terrifié par ce qui s’est passé le 7 octobre de l’année dernière. Ils fonctionnent tous selon le même esprit idéologique. Un esprit malade du sang versé, malade de l’illusion de supériorité, atteint de schizophrénie entre haine du nazisme en surface et amour du nazisme tel une partie organique de lui-même. Ce sont ceux-là que nous pointons aujourd’hui. Ceux-là sont le problème. Et le problème détermine les moyens, lesquels moyens sont la base du succès.

C’est là que réside l’essence de notre réunion d’aujourd’hui. J’espère qu’elle sera couronnée de succès et que nous parviendrons à prendre les bonnes décisions pour ne pas devenir comparables à ceux qui parlent au voleur avec le langage de la loi, au criminel avec le langage de la morale, au meurtrier avec le langage de l’humanité. Et aussi, pour que les bonnes intentions ne soient pas une fois de plus un promoteur et une incitation à davantage de morts parmi les peuples palestinien et libanais, lesquels ont payé le prix de leurs bonnes intentions et de l’absence de mécanismes (efficaces) depuis des décennies.

Et que la paix soit sur vous.

Dr. Bachar al-Assad

Président de la République arabe syrienne

transcripion et traduction par Mouna Alno-Nakhal

Notes:

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  2. Les dirigeants arabes et musulmans excluent toute paix avec Israël sans retrait des territoires occupés
  3. Texte intégral de l’allocution du président syrien Bachar al-Assad au Sommet extraordinaire des 57 pays arabes et musulmans le 11 novembre 2023

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