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Les Palestiniens scellent leur réconciliation au grand dam d'Israël

Auteur : lapresse.ca | Editeur : Stanislas | Jeudi, 24 Avr. 2014 - 19h51

Les Palestiniens ont signé mercredi à Gaza un nouvel accord de réconciliation, s'attirant la vindicte des dirigeants israéliens au moment où le processus de paix est totalement enlisé.

Israël a réagi en accusant le président palestinien Mahmoud Abbas d'avoir choisi «le Hamas et non la paix» et en annulant une session de négociations avec les Palestiniens prévue mercredi soir.

M. Abbas a répondu que les négociations avec Israël et la réconciliation palestinienne n'étaient pas contradictoires, affirmant l'engagement des Palestiniens en faveur de la paix sur la base du droit international.

«Il n'existe aucune incompatibilité entre la réconciliation et les négociations, surtout que nous sommes engagés pour une paix juste sur la base d'une solution à deux États conformément aux résolutions du droit international», a assuré M. Abbas dans un communiqué.

L'administration américaine, qui considère le Hamas comme une organisation terroriste, a cependant estimé que l'accord pourrait «sérieusement compliquer» les efforts de paix.

«Il est difficile d'envisager comment Israël pourrait négocier avec un gouvernement qui ne croit pas à son droit d'exister», a déclaré la porte-parole du Département d'État, soulignant que les États-Unis étaient à la fois «déçus» et «inquiets».

Aux termes de l'accord de réconciliation, l'OLP (Organisation de libération de la Palestine), reconnue internationalement comme le seul représentant du peuple palestinien, et le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir à Gaza, ont convenu de former un gouvernement de «consensus national».

Ce gouvernement, dirigé par M. Abbas et composé de personnalités indépendantes, sera constitué d'ici cinq semaines, a indiqué un communiqué conjoint lu par le chef du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, en présence d'une délégation de l'OLP.

Aussitôt, des scènes de liesse populaire ont éclaté dans toute la bande de Gaza aux cris d'«Unité, unité !».

Raid israélien sur Gaza 

Peu après, l'aviation israélienne a effectué une frappe sur le nord de Gaza, blessant six civils palestiniens, dont un très grièvement, selon le ministère de l'Intérieur du Hamas. L'armée israélienne a affirmé avoir mené «une opération de contre-terrorisme» mais a reconnu avoir manqué sa cible.

En début de soirée, trois roquettes ont été tirées de Gaza vers le sud d'Israël, selon un communiqué militaire.

Sitôt intronisé, le nouveau gouvernement palestinien aura pour mission de préparer des élections législatives et présidentielle, qui doivent avoir lieu six mois après que le Conseil législatif palestinien (CLP, Parlement) aura voté la confiance à ce cabinet.

Les dernières législatives dans les Territoires palestiniens remontent à 2006 --elles avaient été remportées par le Hamas-- et la présidentielle, gagnée par M. Abbas, à 2005.

Ce n'est pas la première fois que les frères ennemis du mouvement national palestinien annoncent la formation imminente d'un gouvernement de consensus.

«Les gens ont déjà entendu la même chose à moult reprises, mais à chaque fois l'accord a été violé par le Fatah ou le Hamas», a expliqué Samir Awad, professeur de sciences politiques à l'université de Birzeit (Cisjordanie).

Le Hamas et le Fatah, principal parti de l'OLP, ont déjà signé des accords de réconciliation au Caire (avril/mai 2011) et à Doha (février 2012) pour mettre fin à la division politique entre la bande de Gaza et la Cisjordanie. Mais les échéances fixées alors ont été constamment repoussées.

«Réconciliation d'abord» 

Le Premier ministre israélien a fustigé la démarche de M. Abbas: «Abou Mazen (le surnom de M. Abbas) a choisi le Hamas et non la paix. Quiconque choisit le Hamas ne veut pas la paix», a-t-il déploré dans un communiqué.

«On ne saurait parvenir à la paix sans la réconciliation d'abord», a rétorqué le négociateur palestinien Saëb Erakat, interrogé par l'AFP. «La réconciliation est une priorité nationale palestinienne».

Les pourparlers de paix israélo-palestiniens, relancés en juillet par le chef de la diplomatie américaine John Kerry, sont dans l'impasse.

Israéliens et Palestiniens multiplient les gestes d'hostilité depuis qu'Israël a refusé de libérer comme prévu le 29 mars un dernier contingent de prisonniers, en réclamant une prolongation des négociations de paix au-delà de l'échéance prévue du 29 avril.

Le président Abbas se déclare disposé à prolonger les discussions, à condition qu'Israël relâche les prisonniers, gèle la colonisation et accepte de discuter de la délimitation des frontières du futur État palestinien. Le gouvernement israélien a rejeté ces demandes.


- Source : lapresse.ca

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