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Samedi, 23 Nov. 2024

Deux hommes susceptibles de jouer le sort de l’humanité (si on les laisse faire)

Auteur : Edward Lozansky | Editeur : Walt | Lundi, 23 Sept. 2024 - 16h39

Biden va rencontrer un Zelensky aspirant très fort à lancer les missiles britanniques. S’il y parvenait, toute négociation sera impensable & il sera vraiment temps de se soucier du sort de l’humanité.

*****

Nous voici à la veille du possible dernier acte de la farce tragique qu’est l’Ukraine.

Il pourrait s’ouvrir à la fin du mois, lors de l’Assemblée générale des Nations unies, où le couple improbable formé par les présidents en exercice des États-Unis et de l’Ukraine pourrait révéler au monde entier le sort qui lui est réservé.

D’un côté, il y aura Joe Biden, dont Robert Gates, ancien chef de la C.I.A. et secrétaire à la Défense de plusieurs administrations républicaines et démocrates, a dit un jour :

“Il s’est trompé sur presque toutes les questions déterminantes au cours de sa carrière politique”.

À ses côtés se tiendra Volodymyr Zelensky, dont le mandat présidentiel a expiré en mai dernier.

L’ancien comédien a été catapulté à la présidence par l’oligarque corrompu Ihor Kolomoisky, que le département d’État américain avait déjà accusé d’utiliser son “influence politique et son pouvoir à des fins personnelles”, et sanctionné en mars 2021 pour son implication présumée dans des “actes de corruption qui ont sapé l’État de droit et la foi du public ukrainien dans les institutions démocratiques et les processus publics de leur gouvernement.”

Passons en revue ce que ces deux-là ont fait pour amener l’humanité au bord du gouffre, en commençant par celui que son fils a appelé le “Big Guy”.

Au terme de la guerre froide, tous les présidents américains, à commencer par Bill Clinton, ont contribué d’une manière ou d’une autre à clore la courte parenthèse historique d’intégration de la Russie à l’Occident.

Nombre de pragmatiques ou d’idéalistes dans les administrations américaines, au Congrès, dans les médias et autres cercles publics ont essayé de promouvoir cette intégration. Malheureusement, elles ont été globalement vaincues par des forces plus puissantes, souvent issues de l’État profond, qui, pour des raisons politiques, économiques ou idéologiques, préfèrent que la Russie soit ennemie plutôt qu’amie.

Quant à l’Ukraine et les relations entre États-Unis et Russie, rares sont ceux à avoir fait autant de dégâts que Joe Biden au cours de ses huit années à la Maison Blanche, d’abord en tant que vice-président, puis que président.

Il ne s’agit pas uniquement des quelque 200 milliards de dollars qu’il a prélevés dans les poches des contribuables américains pour les envoyer à Kiev, ni des millions que son fils Hunter a fait gagner à sa famille en Ukraine et en Chine, mais bien de la guerre qu’il a déclenchée en Ukraine et dont il entrave la fin, et qui risque à terme de nous précipiter vers l’Armageddon.

Le vice-président Biden en visite à Kiev le 7 juin 2014. (Ambassade des États-Unis à Kiev, Ukraine, domaine public

Voici trois dates clés à retenir (d’autres dates ont aussi compté, mais je pense que celles-ci ont été cruciales) :

  • Février 2014 – Le vice-président Biden coordonne le coup d’État en Ukraine destiné à remplacer une administration favorable à la neutralité du pays par une administration pro-OTAN, provoquant ainsi une guerre civile,
  • Décembre 2021 – Le président Biden rejette l’appel de la Russie en faveur de négociations stratégiques et de stabilité reposant sur la neutralité de l’Ukraine, qui auraient pu éviter l’intervention de la Russie dans la guerre civile en février 2022,
  • Avril 2022 – Le président Biden fait capoter, avec l’aide du Premier ministre britannique Boris Johnson, les négociations de paix d’Istanbul qui ont eu lieu dans les semaines suivant l’intervention de la Russie, de février à avril 2022, et bloque la reprise de ces négociations depuis.

Le deuxième participant, Zelensky, a le mérite d’avoir fait connaître son émission comique populaire, mais locale, 95th Quarter, financée par le criminel Kolomoisky susmentionné, sur la scène mondiale à un public du Who’s Who occidental.

Ce succès retentissant, Zelensky l’a payé au prix de centaines de milliers de vies ukrainiennes, de millions de blessés et de réfugiés, de la destruction des infrastructures du pays, de la ruine de son économie – tout en vendant le reste des richesses ukrainiennes aux requins de Black Rock.

Aujourd’hui, il veut faire au reste du monde ce qu’il a fait à l’Ukraine en impliquant les États-Unis et l’OTAN dans une confrontation militaire directe avec la Russie dotée de l’arme nucléaire, en plagiant Wag the Dog [Des hommes d’influence, film américain de Barry Levinson, sorti en 1997 ].

Déjà en guerre

La guerre entre Russie et Occident est en fait déjà en cours, l’Occident entraînant les troupes ukrainiennes, leur fournissant des armes, des conseillers, des renseignements et des mercenaires, mais jusqu’à présent, pas d’unités militaires régulières.

Personne ne semble se soucier des mercenaires tués, alors que l’Ukraine, selon les termes de John Wight, dans Consortium News, n’est

“qu’un mandataire opportun et gorgé de sang – un matou dont la virilité a été et est encore sacrifiée sur l’autel de l’hégémonie occidentale sous l’égide des États-Unis”.

Un autre contexte sinistre de cette histoire, ce n’est pas juste ce que ce couple dépareillé et l’État profond nous font en nous entraînant au bord du gouffre, mais aussi ce troupeau de moutons soumis que l’on nomme les dirigeants de l’Occident collectif, qui les applaudissent et leur emboîtent le pas. Où sont passées leur dignité, leurs traditions, leur culture, et leurs valeurs tant vantées ?

Nombreux sont ceux qui, en Europe et aux États-Unis (en particulier au Pentagone), comprennent ce qui se passe et, comme Wight, n’ont pas peur de s’exprimer. Jusqu’à présent, le Pentagone a convaincu M. Biden de s’opposer aux néoconservateurs, sous la houlette du secrétaire d’État américain Antony Blinken.

Blinken avec l’ambassadrice américaine en Ukraine Bridget Brink avant de quitter Kiev le 11 septembre. © Département d’État/Chuck Kennedy

Au lieu d’accorder à la Grande-Bretagne le droit de laisser l’Ukraine tirer ses missiles Storm Shadow dans les profondeurs du territoire russe, tout en refusant d’autoriser Kiev à lancer des missiles ATACMS (Army Tactical Missile System) américains à longue portée, comme l’ont rapporté The Guardian et The New York Times , Biden a renvoyé le Premier ministre britannique Kier Starmer à Londres, la queue entre les jambes.

En effet, le président russe Vladimir Poutine a prévenu que ces missiles de pointe américains ou britanniques tirés sur la Russie nécessiteraient une technologie américaine et des soldats britanniques ou américains pour fonctionner, provoquant ainsi une confrontation directe entre États-Unis et Russie. La Russie, a-t-il ajouté, “prendra les décisions appropriées en réponse aux menaces exercées”.

M. Biden et M. Starmer à la Maison-Blanche le 13 septembre. © Maison Blanche/Adam Schultz

Non pas que ce sujet – une possible apocalypse – fasse l’objet des gros titres qu’il mérite. Donc, la menace d’une guerre nucléaire n’est pas le sujet phare qui préoccupe l’électorat, y compris celui des États-Unis, où les élections approchent à grands pas.

Allons-nous continuer à titiller notre ours pour voir si sa patience a des limites, ou bien tenter de nous en sortir ?

La solution est là, et la Russie est prête à négocier avec l’Ukraine selon les accords d’Istanbul mentionnés plus haut. Moscou n’a jamais refusé une solution diplomatique à la crise – on ne sait pas encore à quelles conditions – mais pourquoi ne pas le découvrir en acceptant d’entamer les négociations ?

Or, ni Biden ni Zelensky ne sont intéressés par ce genre de solution.

Bien que Starmer soit rentré en colère à Londres sans l’autorisation du Grand manitou pour tirer ses missiles sur la Russie, il n’a apparemment pas renoncé. Blinken, qui a diffusé la fake news selon laquelle les États-Unis donneraient la permission à Starmer, ne l’a probablement pas fait non plus.

Il y a fort à parier qu’ils poursuivent leurs tractations avec M. Biden, alors que le président américain s’apprête à rencontrer M. Zelensky à New York, ce dernier aspirant désespérément à faire décoller les missiles britanniques.

S’ils devaient finir par s’envoler, aucune négociation ne sera plus envisageable et il sera vraiment temps de s’inquiéter du sort de l’humanité.

Traduction : Spirit of free Speech

 L'auteur, Edward Lozansky, est président et fondateur de l’Université américaine de Moscou et du Forum États-Unis-Russie.Il est également professeur à l’université d’État de Moscou et à l’université nationale de recherche nucléaire.


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