Côte-d'Or : condamné à 500 € d'amende pour avoir refusé de traiter ses vignes
Un viticulteur bio de Côte-d'Or a été condamné lundi à 500 euros d'amende ferme pour avoir refusé de traiter ses vignes contre une maladie, la flavescence dorée. Sa peine a été assortie d'une amende avec sursis de 500 euros, conformément aux réquisitions lors de l'audience fin février
«Je ne me sens pas du tout coupable, c'est intolérable aujourd'hui d'être obligé de se masquer, d'être dans la peur quand on assume une position», a déclaré à la presse Emmanuel Giboulot à l'issue du délibéré. Le viticulteur, qui pratique la biodynamie depuis les années 1970, a annoncé son intention de faire appel. Il encourait six mois d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende.
Un arrêté préfectoral pris en juin 2013 oblige tous les viticulteurs du département à utiliser un produit chimique pour lutter contre cet insecte vecteur de la flavescence dorée, une maladie de la vigne très contagieuse et responsable de pertes de récoltes importantes aussi bien en Bourgogne que dans le Bordelais.
Pour avoir refusé d'épandre un insecticide contre la cicadelle sur ses vignes l'été dernier, Emmanuel Giboulot a été jugé le 24 février dernier. Le parquet avait requis une amende de 1000 euros, pour moitié avec sursis. Il «a commis une infraction pénale. Il n'a pas respecté par choix idéologique l'arrêté préfectoral», avait estimé le représentant du parquet, Jeanne Delatronchette.
A l'audience, le viticulteur avait défendu sa vision de l'agriculture. «Je n'ai jamais dit qu'il ne fallait pas traiter, mais il faut traiter là où c'est nécessaire», avait t-ildéclaré devant les juges, estimant qu'en Côte-d'Or il n'y a pas encore de maladie avérée.
Dans un rapport établi fin 2012, la Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (Draaf) de Bourgogne soulignait en effet que plusieurs cas de flavescence dorée ont été détectés en Saône-et-Loire, mais pas en Côte-d'Or. Des mesures de lutte et de prévention, passant par l'épandage d'insecticide, avaient néanmois été prises pour les deux départements.
Des centaines de personnes s'étaient mobilisées aux côtés du viticulteur et une pétition de soutien avait récolté près de 500 000 signatures. Mais dans cette affaire, Emmanuel Giboulot n'a pas eu que des soutiens au sein de la profession, y compris chez les agriculteurs bios.
- Source : Le Parisien