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Lundi, 23 Déc. 2024

Débâcle aux municipales : une défaite personnelle pour Flan-çois Hollande

Auteur : Le Point | Editeur : Stanislas | Lundi, 31 Mars 2014 - 17h10

Le président n'avait pas imaginé une telle débâcle. Et il n'est pas certain qu'un remaniement suffise à sauver le PS d'une autre déroute aux européennes.

Le remaniement qui devrait intervenir après la débâcle des municipales suffira-t-il à "sauver" le PS aux européennes ?

Quinze jours avant le premier tour, François Hollande avait calé sa stratégie : il fallait rendre illisible le scrutin municipal afin de mieux l'enjamber et se projeter vers les européennes de mai ou la rentrée sociale de septembre. Le gain de Marseille devait ainsi compenser la perte de quelques villes moyennes.

Ce lundi matin, cette posture est intenable. Le Parti socialiste perd plus de 150 villes de plus de 9 000 habitants : du jamais-vu. Pire, le chef de l'État subit quantité d'affronts personnels. À Quimper, Bernard Poignant, son ami intime et conseiller, est humilié en concédant plus de 12 points de retard au nouveau maire UMP. À Marseille, ville dans laquelle Hollande s'était personnellement et discrètement investi pendant la campagne, Patrick Mennucci est en déroute et comptera finalement autant de conseillers municipaux que le FN Stéphane Ravier. À Hayange, à l'ombre des hauts-fourneaux d'ArcelorMittal, c'est le candidat d'extrême droite, transfuge de la CGT, qui l'emporte. Tandis qu'à La Rochelle, ville chère au coeur de l'ancien premier secrétaire du PS, c'est le candidat dissident des socialistes qui terrasse l'officiel.

Les européennes seront un carnage

Même dans ses pires cauchemars le président n'avait pas imaginé une telle débâcle. Impossible à présent de ne pas tenir compte de cette élection. Plus grave, il lui est désormais difficile de faire porter le chapeau à quelqu'un d'autre. Un remaniement ou un simple ajustement technique du gouvernement n'y suffiront pas. D'autant que le prochain Premier ministre (s'il y en a un) prendra ses précautions afin de ne pas être exposé en première ligne à la place du chef de l'exécutif. Car la sanction est claire. Les électeurs ont administré une fessée à François Hollande autant qu'à ses ministres ou au socialisme. Ils fustigent ses changements de pied, son manque de courage, l'amateurisme de sa présidence, son incapacité à trancher, et peut-être son comportement dans sa vie privée.

Transformer Hollande en reine d'Angleterre ?

Ces mauvais résultats sont-ils inscrits à l'encre sympathique ou au contraire au feutre indélébile ? On le sait, les européennes seront un carnage. Le PS peut au mieux espérer la troisième place... À moins qu'Europe Écologie-Les Verts ne le rejette au pied du podium ! À l'automne, le Sénat basculera à droite. Et ensuite ? Pour ne pas glisser un peu plus dans cette spirale, François Hollande dispose de quelques cartes. Se remanier lui-même comme il l'avait proposé à son prédécesseur il y a cinq ans est fort peu probable. Se cantonner à un rôle de reine d'Angleterre comme lui suggérait Jean-François Kahn dimanche soir lors de la soirée électorale du Point ? Il ne le fera jamais de son plein gré, et les parlementaires socialistes oseront-ils attenter à ce point à l'esprit de la Ve République même si une bonne poignée en rêvent ? Troisième solution, la plus classique, jouer avec les textes de la Constitution en dissolvant l'Assemblée - peu probable - ou en changeant de Premier ministre. Une solution a minima qui pourrait n'avoir que l'effet d'un cautère sur une jambe de bois. Et si nous entrions dans une crise politique doublée d'une crise de confiance de grande ampleur ?


- Source : Le Point

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