Seymour Hersh révèle le motif de la destruction des gazoducs Nord Stream par les États-Unis
Seymour Hersh vient de publier un nouvel article sur le bombardement des gazoducs Nord Stream.
Lorsque les gazoducs ont explosé le 27 septembre 2022, j’ai posé la question suivante :
Qui est l’auteur du crime ? – Faits liés à l’attaque de sabotage sur les gazoducs Nord Stream
J’avais rassemblé les différents faits connus autour de l’incident et ils suggéraient en somme qu’il s’agissait des États-Unis d’Amérique.
Seymour Hersh a posé la même question à certains de ses contacts dans le domaine du renseignement. Il a reçu la même réponse.
Il rapporte aujourd’hui d’autres faits et les motifs finaux qui ont déclenché l’incident.
UNE ANNÉE DE MENSONGES SUR LE NORD STREAM
L’administration Biden n’a reconnu ni sa responsabilité dans l’attentat à la bombe contre le gazoduc, ni l’objectif du sabotage.
Au cœur du rapport de Hersh, il y a ceci :
Le groupe de planification secret de l’agence n’a pas été surpris lorsque, le 27 janvier 2022, Nuland, alors sous-secrétaire d’État aux affaires politiques, assurée et confiante, a averti Poutine de manière stridente que s’il envahissait l’Ukraine, comme il en avait manifestement l’intention, «d’une manière ou d’une autre, Nord Stream 2 n’ira pas de l’avant». Cette phrase a attiré l’attention, mais pas les mots qui l’ont précédée. La transcription officielle du département d’État montre qu’elle a précédé sa menace en disant qu’en ce qui concerne le gazoduc : «Nous continuons à avoir des conversations très fortes et très claires avec nos alliés allemands».
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Certains membres de l’équipe de la CIA considéraient alors – et considèrent encore aujourd’hui – que le dirigeant allemand était parfaitement au courant de la planification secrète en cours pour détruire les gazoducs.
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Ce que je ne savais pas à l’époque, mais qui m’a été dit récemment, c’est qu’après l’extraordinaire menace publique de Biden de faire exploser Nord Stream 2, avec Scholz à ses côtés, le groupe de planification de la CIA a été informé par la Maison Blanche qu’il n’y aurait pas d’attaque immédiate contre les deux pipelines, mais que le groupe devait s’arranger pour planter les bombes nécessaires et être prêt à les déclencher «à la demande» – après le début de la guerre. «C’est à ce moment-là que nous avons compris que l’attaque des gazoducs n’était pas dissuasive, car au fur et à mesure que la guerre avançait, nous n’en avons jamais reçu l’ordre», a déclaré le petit groupe de planification qui travaillait à Oslo avec la marine royale norvégienne et les services spéciaux sur le projet.
Après l’ordre de Biden de déclencher les explosifs placés sur les gazoducs, il a suffi d’un court vol avec un chasseur norvégien et du largage d’un sonar de série modifié au bon endroit dans la mer Baltique pour que l’opération soit menée à bien. À ce moment-là, le groupe de la CIA avait été dissous depuis longtemps. C’est aussi à ce moment-là que le fonctionnaire m’a dit : «Nous avons compris que la destruction des deux pipelines russes n’était pas liée à la guerre en Ukraine» – Poutine était en train d’annexer les quatre oblasts ukrainiens qu’il voulait – «mais qu’elle faisait partie d’un programme politique néocon pour empêcher Scholz et l’Allemagne, avec l’hiver qui approchait et les pipelines fermés, de se dégonfler» et d’ouvrir le Nord Stream 2, qui avait été fermé. «La crainte de la Maison Blanche était que Poutine mette l’Allemagne sous sa coupe et qu’il s’attaque ensuite à la Pologne.»
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Tout cela explique pourquoi une question de routine que j’ai posée environ un mois après les attentats à une personne ayant passé de nombreuses années dans la communauté du renseignement américain m’a conduit à une vérité que personne en Amérique ou en Allemagne ne semble vouloir approfondir. Ma question était simple : «Qui a fait ça ?»
L’administration Biden a fait sauter les gazoducs, mais cette action n’avait pas grand-chose à voir avec la victoire ou l’arrêt de la guerre en Ukraine. Elle résultait de la crainte de la Maison Blanche de voir l’Allemagne hésiter de se détourner du gaz russe, et de voir l’Allemagne, puis l’OTAN, pour des raisons économiques, tomber sous l’emprise de la Russie et de ses ressources naturelles étendues et peu coûteuses. C’est ainsi qu’est née la crainte ultime : que l’Amérique perde sa primauté de longue date en Europe occidentale.
Le chancelier allemand Olaf Scholz devra maintenant répondre à de sérieuses questions …
Ajouté :
Ceci est bien sûr lié :
Europe must rely on LNG from the US for decades, said EU’s top energy official
«There will be a need for American energy,» said Jørgensen, energy director-general
This is one of the strongest signals that the EU needs US LNG well past 2030https://t.co/YlT3zTMY5w
— Stephen Stapczynski (@SStapczynski) September 24, 2023
Stephen Stapczynski @SStapczynski – 22:47 UTC – 25 sept 2023
L’Europe doit compter sur le GNL américain pendant des décennies, a déclaré le plus haut responsable de l’énergie de l’UE
«Il y aura un besoin d’énergie américaine», a déclaré M. Jørgensen, directeur général de l’énergie.
Il s’agit de l’un des signaux les plus forts indiquant que l’UE a besoin de GNL américain bien au-delà de 2030.
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour Le Saker Francophone.
- Source : Moon of Alabama (Etats-Unis)