L’Afrique a été instrumentalisée pour la propagande de l’accord céréalier, selon l’Érythrée

Dès le début de l’accord céréalier, l’Occident n’a pas été disposé à aider les pays africains, a indiqué Sophia Tesfamariam, représentante permanente de l’Érythrée auprès de l’ONU.

«Ils n’ont pas été disposés à aider. L’Afrique est un prétexte très pratique pour tout ce qu’ils veulent faire. Dans le cas de l’accord céréalier, c’était un bon moyen d’accuser la Russie en utilisant les Africains», a-t-elle déclaré à l’agence russe Sputnik.

Les pays occidentaux «font des mises en scène, en utilisant le nom de l’Afrique : l’Afrique ceci, l’Afrique cela, l’Afrique monte, l’initiative africaine», a-t-elle pesté.

La diplomate a dit ne pas être surprise par le fait que les pays africains n’ont presque rien reçu dans le cadre de l’accord céréalier.

Selon Moscou, l’Ukraine a exporté plus de 32 millions de tonnes de ses produits agricoles pendant un an en profitant de l’initiative de la mer Noire, dont 70% ont été livrés aux pays riches.

Par contre, les pays comme l’Éthiopie, le Soudan ou la Somalie n’ont reçu que 3% des cargaisons.

Le gel des engrais russes

De plus, le gel des engrais russes sous le coup des sanctions occidentales est une décision qui met en péril la vie de nombreuses populations, a dénoncé Sophia Tesfamariam.

«Cette question est politisée. Il n’y a aucune raison de garder ces engrais [en Europe]. Ceci est une usurpation, c’est joué avec la vie des gens», a-t-elle déclaré.

En 2022, Moscou avait proposé de transmettre gratuitement aux pays dans le besoin ces engrais bloqués dans les ports de la Lettonie, de l’Estonie et des Pays-Bas.

Selon la mission diplomatique russe, il s’agissait de 262 000 tonnes d’engrais au total.

Le premier lot (20 000 tonnes) a été reçu par le Malawi début mars, la deuxième livraison (34 000 tonnes) a successivement atteint fin mai le port de Mombasa au Kenya.

Fin de l’accord céréalier

Moscou a refusé le 18 juillet de prolonger l’accord céréalier, initialement conclu en juillet 2022 à Istanbul.

L’arrangement se composait de deux volets, le premier permettant la reprise des exportations céréalières ukrainiennes via la mer Noire, le second devrait faciliter le commerce russe des engrais et produits agricoles, perturbé par les sanctions occidentales.

La Russie a à plusieurs reprises indiqué que le volet russe de l’accord n’était pas respecté, malgré les efforts de l’ONU.

Selon Moscou, la majeure partie du grain ukrainien a été exporté vers les pays occidentaux, tandis que l’objectif principal de l’accord, l’approvisionnement en céréales des pays nécessiteux, y compris les pays africains, n’a jamais été réalisé.