La conférence internationale sur la Syrie Genève 2 doit s’ouvrir le 22 janvier mais la liste des participants est toujours inexistante. L’opposition syrienne refuse de se mettre à la table de négociations avec l’Iran. Or, la présence de toutes les parties prenantes du conflit, est la condition-clé de la tenue de la conférence. En effet, en l’absence d’Iran, il sera impossible de prendre les décisions tant soit peu importantes, estime Radjab Safarov, directeur général du Centre d’étude de l’Iran contemporain :
Tenir la conférence sans l’Iran n’a pas de sens. Si le problème proche-oriental dans son ensemble reste toujours en suspens, c’est justement en raison de l’absence de l’acteur régional aussi important que l’Iran. C’est pour cette raison que l’absence de l’Iran remet en cause les décisions auxquelles pourraient aboutir les autres participants.
Des combats sanglants font cependant rage en Syrie. La division au sein de l’opposition ne fait qu’aggraver la situation. En effet, les islamistes radicaux étrangers combattent désormais tant les troupes gouvernementales que l’Armée syrienne libre. Dans ces conditions, l’interdiction pour les tiers de s’ingérer dans les affaires intérieures syriennes, serait un pas important dans le règlement du conflit, fait remarquer Vladimir Evseev, directeur du Centre d’études sociales et politiques :
Avant de se mettre à la table de négociations à Genève avec ces « fragments de l’opposition », il faut organiser sous les l’égide de l’ONU la rencontre de tous les pays plus au moins impliqués dans le conflit syrien et adopter la résolution sur la reconnaissance en qualité de crime international de toute ingérence dans les affaires intérieures syriennes. Après cela, on peut lancer une opération de maintien de la paix et, finalement, désarmer les mercenaires étrangers.
Si le conflit persiste, c’est parce que les adversaires du régime en place tant en Syrie que dans le monde cherchent surtout à destituer Bachar Aassad au lieu de faire cesser la guerre. Or, cette position s’avère de plus en plus inconsistante, alors que le rôle de la Russie dans la règlement de la situation ne cesse de se renforcer, estime Vladimir Sajine, chargé de recherche, et expert en Iran de l’institut d’études orientales :
Il faut préserver la tendance au maintien d’Assad, et à travers lui, à la possibilité de franchir de nouveaux pas vers la paix. Et comme la Russie a une grande influence sur le régime d’Assad et de nombreuses parties intéressées, elle peut jouer un rôle grandissant, ce qu’on pourra constater pendant la conférence Genève 2 et et après elle.
Les experts s’accordent à penser que le fait que de nombreux pays aient donné leur accord pour la convocation d’une telle conférence et reconnu que le règlement de la crise syrienne n’est possible que par la voie de négociations et sans recourir à la force des armes, est déjà une véritable percée. La conférence Genève 2 est devenue un important symbole et le restera même si elle n’a pas lieu. Plus encore, en cas victoire militaire en Syrie que les experts n’excluent pas, il faudra l’avaliser à l’échelle internationale. Par conséquent, il faudra réaliser la concorde tant à l’intérieur du pays que parmi tous les pays impliqués dans le conflit.