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Dimanche, 22 Déc. 2024

Le député belge Laurent Louis : «L’Europe est dirigée par des criminels et des voyous»

Auteur : Algérie Patriotique | Editeur : Stanislas | Mardi, 07 Janv. 2014 - 14h10

Algeriepatriotique : Le Parlement belge vous a enlevé votre immunité parlementaire alors qu’un autre député incarcéré pour l’assassinat de son épouse n’a pas connu la même sanction. Pouvons-nous connaître les raisons pour lesquelles votre immunité a été levée ?
Laurent Louis : Vous faites allusion à Bernard Wesphael soupçonné d’avoir assassiné son épouse. En réalité, ce n’est pas le Parlement, mais la justice qui a levé son immunité parlementaire immédiatement, parce qu’elle a considéré qu’il y avait flagrant délit et, donc, ce député, aujourd’hui, s’accroche fortement à son immunité parlementaire pour pouvoir sortir de prison. C’est bien la justice et non le Parlement qui a levé son immunité parlementaire, ce qui est permis par la loi dans l’article 59 de la Constitution. Bernard Wesphael fait donc tout son possible pour pouvoir bénéficier de son immunité, ce qui est affligeant dans ce cas de faits très graves. En ce qui me concerne, je n’ai pas voulu m’accrocher à l’immunité, parce que j’estime que c’est un privilège digne d’une époque totalement révolue pour moi. On a levé mon immunité pour différents chefs. Depuis que j’ai fait des révélations dans le dossier Dutroux, l’affaire de pédophilie, d’enlèvements et d’assassinats d’enfants dans les années 1990 en Belgique, je suis dans le «collimateur», et ce sont les ministres de la Justice et de l’Intérieur qui ont demandé au parquet de me poursuivre. C’est un peu particulier, puisque ce sont des ministres appartenant à des partis politiques concurrents qui utilisent leurs fonctions pour demander à la justice d’agir contre un député, donc contre un de leurs adversaires politiques, afin de mettre en œuvre des actions judiciaires qui mènent à la levée de l’immunité. Cela révèle un manque total d’indépendance de la justice par rapport au monde politique. Il s’agit là d’un déficit démocratique très important. Ce que l’on me reproche, c’est d’avoir eu en ma possession le dossier Dutroux, parce que cela dérange l’Etat de savoir que quelqu’un possédant ces documents ose parler des éléments qui montrent que Julie et Melissa, les petites victimes de Marc Dutroux, ne sont pas mortes de faim dans la cache où elles étaient détenues, comme la justice l’a déclaré, mais bien de sévices sexuels. Et comme Marc Dutroux était en prison au moment de leur décès, cela implique que les fillettes ont reçu la visite d’autres personnes pendant son absence. Cela démontre donc l’existence d’un réseau. Cela démontre aussi que les personnes qui ont tué ces enfants ne sont pas en prison. C’est très grave. Deuxième fait qui m’est reproché, c’est d’avoir traité le Premier ministre de pédophile. J’ai démontré qu’il existait différents éléments qui m’avaient permis de l’accuser, dont beaucoup de procès-verbaux et de constats établis par des policiers assermentés qui l’ont vu en compagnie d’enfants, y compris avec des enfants dont le pantalon était baissé jusqu’aux chevilles, et qu’à chaque fois, les poursuites judiciaires ont été empêchées à cause de la renommée de la personnalité politique impliquée. C’est aussi très grave. Les autres faits que l’on me reproche ont trait au fait que j’aurais insulté un journaliste qui lui-même m’a insulté à plusieurs reprises, mais cela n’a pas grand intérêt, et aussi d’avoir publié une liste de prétendus pédophiles sur mon site internet ; or, je ne suis pas du tout l’auteur de cette liste qui a été envoyée à tous les parlementaires et que chacun aurait pu publier. Je n’ai fait que relayer ces informations qui me semblaient importantes. Je pense qu’il est nécessaire que les citoyens belges sachent qui nous dirige exactement. Je ne me suis donc pas accroché à l’immunité, j’ai préféré demander moi-même la levée de l’immunité pour que l’on me permette d’aller devant la justice afin que je puisse m’expliquer, parce que je sais que je n’ai strictement rien à me reprocher et que les faits dont ils m’accusent sont finalement très fantaisistes. Ces poursuites n’ont qu’un seul but, celui de me nuire et de salir mon image. Heureusement, je constate que la population n’est pas dupe et ne veut pas participer à ce jeu, elle se rend bien compte que cette levée de l’immunité est totalement arbitraire et qu’elle vise à faire taire un député qui n’a pas sa langue en poche.

Je vous pose une question directe : le chef du gouvernement belge est-il un pédophile, comment avez-vous eu accès aux procès-verbaux de police et comment ces PV ont-ils été étouffés ?
A partir de 1989, alors qu’Elio Di Rupo était député européen, des policiers communaux assermentés l’ont découvert près d’un lac de sa région de Mons, en compagnie de deux enfants âgés de 13 et 14 ans. Les policiers ont acté que les enfants avaient le pantalon abaissé jusqu’aux chevilles. Ce lieu est connu comme endroit de rencontre à l’abri des regards pour des personnes ayant des relations homosexuelles et extra-conjugales. Que faisait Di Rupo avec des enfants dans cette posture ? C’est bien sûr une question à poser. Ce n’est pas à moi de dire que Di Rupo est pédophile, c’est à la justice de le dire. Le problème, c’est que cet homme est haut placé et qu’il fait tout pour effacer les preuves ou contraindre les témoins au silence. Que s’est-il passé avec ces policiers ? Ils sont allés trouver leur hiérarchie, parce qu’ils voulaient déposer plainte et envoyer des PV au parquet, mais leur hiérarchie le leur a interdit. Quelques années plus tard, ils se sont dit qu’ils ne pouvaient pas continuer à fermer les yeux et la plainte qu’ils ont adressée a directement été classée sans suite. Dans cette plainte, il était inscrit «Vu la personnalité de Monsieur Di Rupo, nous ne poursuivons pas». Il y a encore des dizaines de PV qui datent non plus de 1989, mais de 1996, et je dis bien des dizaines, où à chaque fois Elio Di Rupo est cité pour avoir des relations avec des jeunes, on dit même le prix qu’il payait ces jeunes, des mineurs souvent autour de 14 ans. Il se retrouve aussi cité dans un PV parce que son numéro de téléphone apparaît dans le répertoire d’une personne qui est poursuivie pour diffusion de matériel pédopornographique, donc de matériel pédophile. C’est quand même bizarre de retrouver son numéro de téléphone. Cela fait beaucoup pour une personne qui se dit innocente. De plus, qu’on le croie ou pas, j’ai personnellement rencontré une victime qui déclare qu’à l’âge de 14 ans, elle a été violée par Elio Di Rupo dans la région de Liège, elle l’a crié sur tous les toits, mais qu’a-t-on fait ? On l’a fait passer pour fou et aujourd’hui cet homme est interné. Tout cela m’inquiète, parce que lorsque j’ai été poursuivi pour avoir détenu le dossier Dutroux et en avoir fait des révélations, le juge d’instruction a ordonné à mon encontre une expertise psychiatrique que j’ai d’ailleurs toujours refusée. Depuis quand demande-t-on une expertise psychiatrique pour un recel ? Avouez qu’il y a de quoi se poser des questions. A chaque fois que l’on veut dénoncer la pédophilie, on fait passer les victimes ou ceux qui dénoncent les pédophiles pour des fous, et on les interne. Et que faut-il pour interner la personne ? Juste un document délivré par un juge. Comme les liens entre la justice et le monde politique sont très importants, puisque ce sont les politiciens qui nomment les juges, évidemment, on peut émettre de grandes craintes sur l’indépendance et l’objectivité des magistrats.

Nous sommes quelque part dans «Vol au-dessus d’un nid de coucous» ou «Orange mécanique» où celui qui n’est pas d’accord avec l’establishment politique et Monsieur Di Rupo se fait passer pour un fou.
Oui. Celui qui n’est pas d’accord est démoli.

Pouvez-vous nous expliquer comment vous avez eu accès aux PV ?
J’ai eu accès aux PV parce que j’ai fait un travail assez important dans une commission du Parlement. C’était la commission spéciale «Abus sexuels dans l’Eglise» et donc à partir de cette commission, j’ai établi des liens entre les viols qui se sont produits au niveau de l’Eglise et l’affaire Dutroux, parce que bizarrement, ce sont les mêmes personnes qui sont impliquées. Or, ce sont deux dossiers totalement différents. L’affaire Dutroux et l’Eglise, normalement, ne devraient rien à voir entre elles. J’ai donc constaté des liens et ensuite des journalistes et des citoyens m’ont contacté pour me confier des documents. Parmi eux, un ancien député bruxellois, Albert Mayeux, qui m’a remis des documents, parce qu’il était atteint d’un cancer généralisé et qu’il voulait que je poursuive le travail, ce que j’ai fait. J’ai directement voulu en parler publiquement, quitte, je le savais, à mettre ma carrière en danger et à subir les conséquences de mes révélations. Je crois que la vérité vaut la peine que l’on prenne des risques pour la défendre et c’est ce que je fais aujourd’hui. Quelles que soient les conséquences, je continuerai jusqu’au bout parce que, pour moi, l’éthique et la morale sont des valeurs importantes et que l’on doit rendre des comptes à la fin de notre vie. Je tiens à pouvoir me regarder dans un miroir et à ne pas avoir honte de ce que j’ai fait. Je me devais de dire la vérité.

Un père de famille peut-il vivre le plus normalement possible en Belgique sachant que de nombreux prédateurs sexuels peuvent obtenir des postes à responsabilité, dont celui de Premier ministre ? Il semble s’agir d’une véritable pieuvre. Vous avez dit que l’on avait trouvé des milliers de traces ADN dans la maison de Dutroux, dans laquelle étaient détenues et où sont mortes plusieurs petites filles, comment se fait-il que ces traces n’aient pas été exploitées ?
Je pense qu’aujourd’hui en Belgique, mais aussi en Europe, on est malheureusement dirigés soit par des criminels, soit par des voyous. Donc, il y a à la tête de nos pays des prédateurs sexuels ou des voleurs, des gens qui sont là uniquement pour défendre des intérêts financiers. Quand on voit ce qui se passe dans le monde actuellement, tout ne fait que le confirmer. Les interventions militaires à travers le monde entier, comme maintenant en Centrafrique, ne font que montrer que tout ce qui compte, c’est l’argent.

Et les Occidentaux nous donnent des leçons de démocratie...
Ils donnent des leçons de démocratie alors qu’ici il n’y en a pas, que ceux qui nous dirigent sont des voyous, et surtout qu’ils font en sorte que dans notre politique en Europe, il n’y ait plus aucune morale. On est en train de renier tout, aujourd’hui en Belgique : notre passé chrétien, nos valeurs religieuses, on essaie de nous imposer la laïcité, etc. Ce qui fait qu’on en arrive à tout accepter, comme le mariage des homosexuels, et que nos dirigeants n’aient plus la moindre morale. Ce qui se passe est extrêmement grave. Il est devenu difficile de vivre dans un système comme le nôtre. Ou bien on vit sa vie comme tous les citoyens et on accepte en se taisant de payer toujours plus d’impôts en ayant de moins en moins de droits, ou bien, si l’on ose parler, cela devient très dangereux. Si je ne suis pas réélu au mois de mai, ce qui j’espère ne sera pas le cas parce que mon mouvement «Debout les Belges» se développe très bien, je sais que je devrai m’exiler parce que je n’aurai plus aucun avenir en Belgique. Actuellement, je ne peux plus ouvrir de compte en banque, je ne peux plus rien faire, et personne ne m’ouvrira les portes de quoi que ce soit, au contraire, on fera tout pour me salir jusqu’au bout. Donc, je sais que je dois m’exiler si je ne suis pas réélu. On dit toujours que nul n’est prophète en son pays, mais, au moins, je pourrai continuer à me regarder dans un miroir. Par rapport aux traces d’ADN dans la cache de Marc Dutroux, soit plus de 6 000 traces très claires, ce qui s’est passé, c’est que lorsque l’affaire a éclaté, il y a eu beaucoup de changements au niveau de la direction de l’enquête. Certaines personnes, certains enquêteurs qui voulaient poursuivre la thèse des réseaux pédophiles se sont ou ont été écartés comme les juges d’instruction et procureur du roi à Neufchâteau. Ainsi, le juge Conerotte qui voulait enquêter jusqu’au bout et qui, je crois, a tout fait pour que le dossier lui soit retiré parce qu’il subissait des menaces, et des menaces importantes.

Des menaces de mort ?
Oui, bien sûr. Il était sous protection policière avec voiture blindée, et sa famille aussi, ce qui démontre que malgré le fait que Dutroux était en prison, on craignait quand même l’existence d’un réseau puisqu’on a mis le juge d’instruction sous protection. Cela me semble logique. Le juge Conerotte a dû laisser la place au juge Langlois qui, lui, n’a jamais défendu que la thèse de Marc Dutroux prédateur isolé, donc plus question de réseau. Et pour vite aller au procès d’assises, on a décidé de scinder le dossier en deux parties : le dossier où l’on poursuit Dutroux et ses deux ou trois acolytes, et le dossier dysfonctionnements et réseaux. C’est dans le dossier «réseaux» que l’on a mis les traces ADN. Quand Dutroux a été jugé aux assises, on a déclaré que l’on n’avait plus d’argent pour continuer la deuxième enquête, appelée «le dossier bis», et on a dit que cela coûterait trop cher de réaliser les analyses ADN, ce qui est incroyable. Ainsi, en Belgique, pour des meurtres et des viols d’enfants, on ne fait pas d’analyses ADN ! Cela coûte trop cher ! De qui se moque-t-on ? Et, donc, on a classé ce dossier sans suite.

Vous recevez des menaces de mort quotidiennes, on vous a enlevé l’immunité parlementaire et vous n’avez pas le droit d’ouvrir un compte en banque. La Belgique est-elle un pays démocratique ?
Malheureusement, non. Je pense qu’aujourd’hui tout ce que je vois me démontre que nous ne vivons pas en démocratie. Cela fait longtemps que je le disais, mais là, je le vis. Normalement, dans une démocratie, les députés, les parlementaires ont le droit de dire ce qu’ils veulent, ils ont le droit de pointer du doigt les dysfonctionnements sans devoir après rendre des comptes à la justice. C’est incroyable ! Nous n’avons plus de liberté. Si déjà un parlementaire n’a pas de liberté, que dire des citoyens ? C’est gravissime. Donc, nous ne vivons plus en démocratie, c’est, hélas !, une certitude. Ainsi, nous avons développé le mouvement «Debout les Belges» et aucune banque n’accepte de nous ouvrir un compte. De quel droit ?

On cherche à casser votre mouvement ?
C’est très clair, mais on se débrouillera sans compte en banque. Nous connaissons énormément de coups durs, mais nous continuons. Pour ma part, d’un point de vue privé, il m’est très difficile de vivre normalement, il y a énormément de contrôles fiscaux que je ne compte d’ailleurs plus, et l’Etat n’arrête pas de me mettre des bâtons dans les roues.

Vous pensez que c’est prémédité ? Monsieur Di Rupo et sa clique seraient derrière ces contrariétés ?
Bien sûr qu’ils sont derrière, c’est certain. A partir du moment où je ne peux plus ouvrir un compte en banque, alors que je n’ai aucune dette ni aucun crédit, que j’ai toujours payé mes factures, il est clair que j’ai été mis sur une liste noire. Blacklisté par qui ? Par le pouvoir, bien évidemment.

Le fait que le pouvoir politique belge et le chef de gouvernement instrumentalisent tout, faisant pression sur les banques et l’administration fiscale, constitue un grave précédent. C’est tout de même hallucinant.
Ils dirigent tout. Le monde politique aujourd’hui dirige les médias, les banques, absolument tout.

Vous n’avez même pas droit, ainsi que je l’ai souvent constaté, de vous défendre dans les médias. Comment l’expliquez-vous ?
J’ai appris qu’un mot d’ordre avait été lancé à toutes les rédactions : «On ne donne pas d’interview à Laurent Louis». Ce mot d’ordre m’a été confirmé par quelques journalistes.

Comment expliquez-vous que seule la NVA vous ait écouté à l’hémicycle lors de votre discours relatif à votre levée d’immunité, alors que les députés des autres partis sont sortis de l’Assemblée pour vous boycotter ? Pourtant, les thèmes que vous avez abordés sont des thèmes de société très importants qui concernent tous les citoyens qui doivent savoir qui les dirige. Comment se fait-il que ces députés ferment les yeux et les oreilles, est-ce pour justifier leurs salaires ?
En fait, ce qu’ils font n’est que du cinéma. Ils quittent la salle pour essayer de jouer sur l’émotionnel de la population, l’air de dire : «Vous voyez, ce député, il est tellement dégoûtant que nous ne voulons plus l’écouter parce qu’il ne dit que des saletés. Il va trop loin et c’est honteux de dire ce qu’il dit.» Mais qu’est-ce qui est honteux ? C’est de savoir que des fillettes ont été violées au point d’être totalement détruites au niveau de leurs organes sexuels et de savoir que les auteurs de ces actes sont toujours en liberté. Ça, c’est honteux ! Ce n’est pas celui qui le révèle qui devrait avoir honte, c’est la réalité qui est honteuse.

Ils sont dans le déni, donc...
Ils sont dans le déni, mais ils ne veulent surtout pas que l’on aille plus loin. Donc, ils veulent faire passer le messager pour quelqu’un de honteux pour que l’on n’aille pas chercher plus loin. En fait, sont restés dans l’hémicycle tous les partis considérés par les autres comme des partis extrémistes ou non démocratiques.

Selon la définition du pédophile Di Rupo ?
Voilà. Et la NVA a très bien expliqué sa position en disant qu’il ne s’agissait pas de m’apporter un soutien, mais tout simplement de respecter le Parlement. Nous sommes dans un Parlement et tous les députés ont le droit de parler vrai. Ils ont le droit de dire des choses et d’être écoutés par les autres, sinon cela ne sert plus à rien d’avoir un Parlement. Et, donc, ils sont restés par respect pour la démocratie et le travail parlementaire. Je salue cette position, parce que j’ai vu sur les visages des élus de la NVA qu’ils étaient très surpris de mes révélations, très surpris de voir le nombre de PV que j’ai cités, et cela a créé un doute chez eux. Maintenant, qu’ils me suivent ou ne me suivent pas, peu importe, je sais très bien qu’ils ont tout intérêt à ne pas le faire, parce que ces partis sont intégrés au système, mais au moins ils ont un doute.

Donc, la Belgique est un Etat fasciste ?
Oui, je pense que nous vivons dans un Etat fasciste, où les honnêtes citoyens n’ont pas le droit de se défendre correctement et de manière équitable. Mais c’est l’ensemble de l’Union européenne qui est fasciste. L’Europe d’aujourd’hui est la transposition parfaite de l’Europe voulue par Hitler et le IIIe Reich. Nous en sommes là aujourd’hui, malheureusement. Je ne compte plus dans le Parlement les insignes qui ont été repris du fascisme. On les retrouve absolument partout. C’est affolant de voir les mêmes emblèmes repris dans ce Parlement et qui étaient véhiculés par Hitler et le fascisme. C’est un autre sujet, mais je pense vraiment qu’aujourd’hui nous connaissons un réel déficit démocratique.

Il est important pour nous, peuples du Sud, de savoir que la matrice du nazisme et du fascisme est intacte et qu’elle a juste changé de visage…
C’est important surtout que tous les pays du Maghreb, du nord de l’Afrique, tous les pays arabes et musulmans sont aujourd’hui frappés par ce fléau. Quand on envoie nos avions pour aller bombarder la Libye, c’est l’expression d’un pouvoir fasciste qui décide d’intervenir dans un pays qui ne lui appartient pas et de renverser un pouvoir souverain. C’est la même chose en Syrie, et ce que l’on a fait en Tunisie, en Egypte, au Mali, en Centrafrique, relève du même processus.

Et à présent, c’est en Ukraine…
En Ukraine, il y a une déstabilisation claire du pays, simplement parce qu’il faut affaiblir la Russie. On voit bien que Vladimir Poutine est sorti gagnant du dossier de la Syrie.

Donc, on a créé ces événements pour lui mettre la pression ?
On met la pression pour essayer de l’affaiblir, et j’entends intervenir des députés au Parlement pour dire que c’est une honte, que l’Ukraine doit faire partie de l’Europe, qu’on a la même culture et les mêmes valeurs, et qu’on partage tout. Il faudrait quand même arrêter de rigoler. Qu’avons-nous en commun, nous, en Belgique, avec les Ukrainiens ? Rien !

Quel message le député Laurent Louis, homme politique qui va se représenter aux élections de 2014, pourrait-il adresser au peuple et à l’élite des pays du Sud, dont mon pays l’Algérie, quand certains croient que la démocratie existe réellement en Occident et qu’elle est un modèle à suivre ?
Je dirai à ces élites en Algérie ou ailleurs qu’elles ne doivent pas se laisser berner ni acheter par nos dirigeants politiques, parce que le modèle de démocratie que l’on a chez nous et que l’on veut exporter un peu partout, ce n’est pas un modèle qui correspond à la réelle démocratie. C’est peut-être la démocratie des puissants et de l’argent, mais c’est surtout l’oppression du peuple. C’est aussi la déliquescence de tout patriotisme, de la souveraineté nationale, c’est vraiment vers cela que l’on tend. Et aussi, il faut arrêter que les pays arabomusulmans et du nord de l’Afrique reçoivent des leçons de nos pays. Depuis les années 1960, nos pays ont fait venir énormément d’Algériens, de Marocains, de Tunisiens, de Turcs, d’Africains, afin qu’ils travaillent pour développer notre économie. On en a bien profité, mais nos pays n’ont rien fait pour intégrer ces populations venues de l’étranger et faire en sorte qu’elles se sentent réellement belges, françaises, ou autre. Aujourd’hui dans l’esprit des gens, lorsqu’un Belge blanc et chrétien voit un individu à la peau noire ou un musulman, il le considère comme un étranger, même s’il est né Belgique. C’est inadmissible, et ce sont les politiques qui en sont responsables. Dernièrement, j’ai vu ce qui s’est passé en France avec la qualification de l’Algérie pour la Coupe du monde, quand des jeunes Français d’origine algérienne sont sortis dans les rues avec le drapeau algérien. On en a fait tout un scandale parce que le drapeau algérien avait été hissé sur l’hôtel de ville de Toulouse. Et alors ? Quel est le problème à ce sujet ? N’ont-ils pas le droit à un moment donné d’être fiers de leurs origines, puisque la France de toute façon ne leur offre pas la possibilité de revendiquer la fierté d’être Français en ne les intégrant pas ? Il est tout à fait normal qu’ils s’attachent à quelque chose. On s’offusque de cela, mais lorsque le drapeau français a flotté sur les mairies d’Alger et d’Oran pendant des dizaines d’années, personne ne s’en est offusqué. Le drapeau algérien a flotté pendant cinq minutes sur l’hôtel de ville de Toulouse et on en a fait un drame dans le but d’appeler les Français à voter pour le Front national afin de contrer la «racaille». C’est vraiment exagéré, et je pense que les médias en sont responsables. En ce qui me concerne, je lutterai contre cela. Il faut aussi que les élites en Algérie et ailleurs se mobilisent et refusent de se laisser corrompre, et ouvrent les yeux sur la réalité de l’Europe telle qu’elle est aujourd’hui. Mais je pense aussi que ces élites doivent être surveillées par leurs populations.

Vous voulez dire que c’est le peuple qui doit être le maître ?
Tout à fait.

Comment expliquez-vous la montée de l’islamophobie dans le monde occidental ?
Malheureusement, c’est un phénomène véhiculé par le monde politique et par les médias. Aujourd’hui, par exemple en Belgique, dans une ville comme Bruxelles, il y a près de 50% de musulmans. Le politique ne fait rien pour jeter des ponts entre les différentes communautés. On véhicule toujours l’image dans nos médias que les musulmans sont des terroristes en puissance et qu’il faut donc s’en méfier, parce que, bien entendu, les politiciens ne veulent surtout pas que les citoyens s’entendent et travaillent main dans la main. On préfère toujours faire en sorte que les gens aient peur les uns des autres, car la peur naît de ce que l’on ne connaît pas. C’est ce qui se passe aujourd’hui. On véhicule cette peur de l’islam qui n’a pas lieu d’être. Les musulmans sont des gens honnêtes, corrects, et ne sont absolument pas les terroristes que l’on voudrait nous faire croire. Pour moi, les plus grands terroristes sont ceux qui nous dirigent, et personne ne met la population en garde contre leurs agissements. On constate malheureusement de plus en plus d’actes islamophobes avec des mosquées taguées, des insultes et des agressions contre des femmes qui portent le voile. C’est dramatique. Je travaille sur un projet de réconciliation pour faire en sorte que les musulmans de Belgique soient enfin respectés et ne soient plus stigmatisés, c’est pour cette raison que je suis pour la liberté de culte, et que chacun puisse vivre sa religion comme bon lui semble. Je ne trouve pas normal que des femmes en Belgique soient discriminées sur le marché de l’emploi parce qu’elles portent le voile. Ce n’est pas acceptable.

Alors qu’ils sont silencieux par rapport aux juifs. Je ne comprends pas ce deux poids deux mesures. Est-ce à cause des diamantaires d’Anvers ou bien le lobby sioniste pèse encore une fois de tout son poids ?
La montée de l’islamophobie est tout simplement favorisée par ceux qui nous dirigent et qui eux-mêmes sont les metteurs en scène du projet des sionistes. C’est évident. Le projet sioniste existe bel et bien, les sionistes dirigent le monde à travers la finance, et il est très important pour eux de véhiculer cette haine de l’islam.

Vous allez vous porter candidat aux prochaines élections avec votre parti, et en même temps vous avancez l’hypothèse de vous expatrier si vos n’êtes pas élu. Vous abandonneriez la politique ?
On va tout faire pour obtenir ce siège à Bruxelles et je compte bien entendu sur tous les électeurs éveillés, mais aussi sur les électeurs musulmans de Bruxelles qui doivent savoir que je suis là pour les défendre. D’habitude, on met souvent des musulmans de façade qui ne sont que les marionnettes des partis politiques, des attrape-voix qui ne sont là que pour défendre les intérêts des partis.
Soyons clairs, vous parlez de la cooptation d’une élue de service, d’origine marocaine, qui travaille pour le PS, etc. ?
Voilà. C’est ce que j’appelle avec mon mouvement «Debout les Belges», les «collabeurs». Et il y en a beaucoup. Il y a aussi les «collablacks». Ce sont des collabos du système en place qui utilisent leur propre communauté pour être élus, mais ne font strictement rien pour la communauté. Un exemple tout simple, on a un parti en Belgique, le CDH, ancien parti catholique, qui présente sur ses listes à Bruxelles une députée qui porte le voile, Madame Özdemir, mais on voit aussi que le CDH, membre du gouvernement wallon et du Parlement bruxellois, et qui a dans ses compétences l’enseignement, ne se bat pas pour autoriser le port du voile à l’école. C’est complètement incohérent.

Cette femme a été corrompue ?
Elle est là tout simplement pour servir d’attrape-voix, elle est là pour que les femmes voilées à Bruxelles votent pour elle, pour que les religieux musulmans votent pour le CDH, alors que celui-ci ne fait rien pour améliorer le droit des musulmans en Belgique. Et je veux absolument pointer cela du doigt, parce que je suis très clair à ce sujet. J’estime qu’une femme a le droit de porter le voile, j’estime qu’à l’école, on a le droit de manger halal si on le souhaite. Il n’y a rien qui doit s’y opposer. Je compte bien entendu sur l’électorat musulman à Bruxelles pour pouvoir conserver ce siège, parce que je pense que les musulmans en Belgique sont les personnes les plus éveillées, parce qu’ils savent ce qui se passe dans leurs pays d’origine, ils voient très bien les manipulations et ils sont conscients que ce que l’on raconte dans les médias ce sont des mensonges, donc mon discours passe très bien auprès de la population musulmane. Mais il est clair que si je ne suis pas élu, je devrai m’exiler, parce que je n’aurai aucun appui ici.

A quel pays songez-vous ? Sachant que votre compagne est algérienne, vous envisagez de partir en Algérie ?
(Rires) Ce serait très agréable du point de vue du climat. Si on m’accepte, je vais y réfléchir.

Vous allez combattre le Parti socialiste et ses pédophiles, les «collabeurs» surtout marocains, etc. Vous avez en face de vous une muraille de Chine à escalader. Etes-vous optimiste ?
Il faut toujours être optimiste et croire en sa bonne étoile. Quand on est croyant, on fait le maximum et on se dit que Dieu va nous aider, puisque l’on est du côté de la vérité, donc j’espère qu’on pourra compter sur l’aide de Dieu.


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