Il est fort probable que c’est précisément l’Afghanistan qui devienne le point d’application des efforts qui permettra d’améliorer les rapports entre l’OTAN et la Russie. De l’aveu du secrétaire général de l’Alliance M. Rasmussen, l’achèvement de l’opération dans ce pays tournera une page importante dans l’histoire de l’OTAN elle-même et permettra à Bruxelles de passer à un « travail actif » de préparation en vue de parer à des « menaces futures ». Le sens et le contenu de ces menaces ne sont pas pour le moment concrétisés, mais il sera, sans doute, difficile à l’Alliance de les combattre sans la Russie. D’autant que le départ des contingents militaires de l’OTAN de l’Afghanistan est capable de conduire à une nouvelle escalade dans ce pays, mais aussi dans toute la région du Moyen Orient d’Asie Mineure et Centrale, a remarqué dans l’entretien avec La Voix de la Russie Alexandre Khramtchikhine, directeur adjoint de l’Institut russe de l’analyse politique et militaire.
Le partenariat avec la Russie devient en effet très important. La Russie est le pays de transit le plus important pour les livraisons en Afghanistan. En outre, la Russie est mesure de fournir également une autre aide. Pour cette raison l’OTAN va accorder, probablement, plus d’attention à la Russie. L’Organisation du Traité sur la sécurité collective (OTSC) aurait pu être un format important d’une interaction plus étroite entre l’OTAN et la Russie concrètement sur l’Afghanistan, comme sur une liste plus ample de problèmes régionaux. Néanmoins, par complaisance visible à ses propres calculs géopolitiques et spéculations antirusses, Bruxelles s’obstine à ne pas reconnaître ladite organisation. Voici ce que constate Viktor Litovkine, rédacteur de L’Aperçu militaire indépendant :
Malheureusement, l’OTAN ne veut pas coopérer avec l’OTSC. Bruxelles ne la reconnaît tout simplement pas en tant qu’une organisation capable d’aider l’Alliance à enrayer le trafic illicite de la drogue, le terrorisme international présent en Afghanistan. L’OTSC groupe les Etats au nord de l’Afghanistan, et une telle interaction aurait pu concourir à combattre plus efficacement la prolifération de la drogue et du terrorisme international. On ne sait pour quelle raison l’OTAN se plaît dans son rôle de structure unique, qui n’a pas besoin d’aides et d’alliés.
La veille de la réunion du Conseil OTAN-Russie M. Rasmussen a réitéré que son organisation « n’allait pas coopérer » avec l’OTSC, mais continuerait d’interagir avec certains de ses pays membres. Une telle approche ne saurait être qualifiée autrement que de peu constructive et de ne pas adaptée aux réalités contemporaines.