Rihan Cypel contre Gollnisch : le plus ouvert n’est pas celui qu’on croit !
La semaine passée a été l’occasion d’un échange musclé – par médias interposés – entre le porte-parole du PS, Eduardo Rihan Cypel, et Bruno Gollnisch, vice-président du FN. Ainsi, ce dernier, lors d’une vidéo diffusée sur son blog, a qualifié le socialiste de « Français de fraîche date », ce qui, étant donné la récente naturalisation du Libano-Polono-Brésilien (en 1998, à l’âge de 23 ans), n’est qu’information factuelle. Pour Gollnisch, Rihan Cypel, chantre obsessionnel de « l’ouverture aux autres », fait donc « penser à ces gens que vous invitez chez vous et qui, une fois qu’ils y ont pris pied, veulent y faire venir un petit peu tout le monde ».
Sans doute poussé par l’envie de se faire un nom dans le combat « antifasciste », le socialiste a immédiatement crié au scandale, déclarant vouloir porter plainte contre ces paroles jugées « insupportables » par son mouvement. « C’est la première attaque publique aussi forte et ignoble que j’ai subie, mais ça fait des mois, c’est vrai, que je reçois quelques messages à caractère raciste, sans doute parce que je suis exposé dans les médias et en première ligne de défense républicaine contre l’extrême droite », assure-t-il. Pauvre petit bouchon, et modeste avec ça. À quand une statue au maquis des Glières pour le héros intrépide de la lutte « antifasciste » sans « fascistes » ?
François Hollande disait, non sans une certaine pertinence, que Juppé représentait physiquement l’impôt. Rihan Cypel, lui, représente physiquement la suffisance, de plus empesée d’approximations, dans chaque débat télévisé.
On l’a vu tour à tour face à Marion Maréchal, Gilbert Collard ou Florian Philippot : en vérité, Rihan Cypel est avant tout un donneur de leçons professionnel qui aurait ingurgité, au petit déjeuner, doxa socialiste en même temps que langue française.
On relèvera aussi la trajectoire, comment dire, fulgurante de ce représentant de la « diversité »: diplômé de Sciences Po, entré au PS en 2004, il devient conseiller municipal quatre ans plus tard à Torcy avant d’être élu conseiller régional d’Île-de-France en 2010. En juin 2012, il poursuit son parcours éclair en remportant la législative dans la huitième circonscription de Seine-et-Marne. Clone fascinant du politiquement correct, dès qu’un micro se tend, le moulin à prières se met en route : « République », « métissage », « extrême droite » jusqu’à plus soif. Quant à son honnêteté intellectuelle, ou sa myopie manifestement doublée d’une forte presbytie, on repassera, surtout lorsque affirmant sur Radio Classique qu’il y a « des drapeaux à croix gammées » dans les défilés du Front national…
Après la violente réaction de l’autoproclamé défenseur de la République, Gollnisch a répondu… en un excellent portugais. Ça aurait pu être en japonais, étant donné la nationalité d’origine de son épouse, ou encore en d’autres langues, mandarin ou malais, qu’il parle couramment. Bref, il n’y a qu’à demander !
Eduardo Rihan Cypel est certes un Français de fraîche date ; mais avant tout politicien ayant déjà atteint la date de péremption. Pis, peut-être même un brin franchouillard, une fois comparé au patriotisme vigoureux de Bruno Gollnisch, patriotisme se trouvant de plus mâtiné d’un cosmopolitisme des plus élégants.
Bref, le “repli frileux sur soi” n’est pas toujours là où l’on croit l’attendre.
- Source : Boulevard Voltaire