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Affaire Gilles Bourdouleix. La moutarde leur monte au nez

Auteur : Françoise Compoint via radio La Voix de la russie | Editeur : Stanislas | Dimanche, 28 Juill. 2013 - 23h57

L’affaire Gilles Bourdouleix défraie toutes les chroniques. Le député-maire de Cholet aurait laissé passer une … bourde immédiatement récupérée par ses détracteurs de l’UDI (Union des démocrates et indépendants) ainsi que par le Courrier de l’Ouest, ce dernier étant connu pour sa partialité là où il faudrait faire montre d’objectivité et par sa neutralité déroutante là où il en va de l’identité bretonne et française d’une manière plus générale.

En réalité, le contexte de l’affaire pris en compte, qu’a donc dit M. Bourdouleix pour choquer jusqu’à l’hystérie la plus plate nos âmes sensibles des grands milieux médiatiques et politiques ? Les prémisses sont simples. Un campement de Roms est venu s’installer sur un terrain municipal loué à des agriculteurs pour qu’ils puissent le cultiver. Il ne reste donc qu’à supposer que, juridiquement, le terrain en question fait partie du domaine privé de la collectivité. La loi a été enfreinte, vive la loi.

Et c’est là que, comme par hasard, nous voyons l’arsenal sémantique nazi sortir de ses sombres tiroirs et gagner les pages souvent vétilleuses des journaux. On s’imagine pourtant mal un maire, député de surcroît, président du CNIP (Centre National des Indépendants et Paysans) se permettre de débiter des propos tabous qui lui coûteront aussi bien son poste qu’une réputation qu’il a mis de longues années à forger. A moins que – et cette remise en contexte est passée sous silence par la majeure partie des sources médiatiques – la réplique qu’il avait lancée ne s’impose que comme une suite logique à des provocations bien ciblées. Nous apprenons que ce fut bel et bien le cas. Les Roms ou gens du voyage comme on les désigne par euphémisme ont eu l’originalité d’accueillir le maire de Cholet avec des saluts nazis et des Heil Hitler. M. Bourdouleix, agacé, on le comprend, par ces allusions déplacées, décida de faire lui aussi de l’esprit en lançant cette exclamation qui lui fut fatale : « Hitler n’en [gens du voyage] a peut-être pas tué assez » ! Cette phrase, certes très maladroite, avait été proférée en réponse aux invocations nazies des Roms. Œil pour œil, dent pour dent. La loi du Talion est parfois plus efficace que les peines les plus strictes lorsqu’il s’agit de briser les chaînes du politiquement correct à l’origine des violations les plus flagrantes.

Les Roms savaient pertinemment que leurs références au nazisme resteraient impunies, même si elles s’inscrivent dans un contexte diffamatoire. En ce sens, le tabou est leur baguette magique, leur passe-partout dans le monde de la délinquance. Si en revanche il s’avérait que les Français « normaux » pouvaient disposer de la même liberté d’expression, la baguette magique perdrait aussitôt toutes ses facultés magiques.

Poussé à bout, vilipendé par les médias pro-gouvernementaux, Gilles Bourdouleix a démissionné la veille de l’UDI, histoire de prévenir un renvoi humiliant. Les Roms, quoique principaux provocateurs et violateurs d’une loi valable pour tous, savourent leur triomphe.

Or, ce n’est pas en censurant quelqu’un qu’on réussit à étouffer les passions. Le journal Le Point a fait l’amère expérience de cette réalité il y a à peine deux jours. Le site de l’hebdomadaire, sans le vouloir, apporte de l’eau au moulin de M. le Maire en lançant un sondage qui devait mettre en lumière la vision des internautes par rapport à l’affaire Bourdouleix. Voici comment avait été formulées les questions du sondage :

« Hitler n’en a peut-être pas tué assez » (…)

1. Cette phrase est intolérable, une apologie du crime contre l’humanité (…)

2. Ces mots sont excessifs, mais ils traduisent l’exaspération des élus et des Français de voir des gens du voyage s’installer n’importe où.

3. Cette polémique permet d’évacuer le vrai problème : oui, les Roms et les gens du voyage sont une nuisance et un danger. Et le gouvernement ne fait rien.

4. Je n’oserai jamais le dire, mais j’approuve cette phrase.

 

Les sous-entendus du sondage se décortiquent d’une manière simplissime. En fait, outre la première proposition de réponse, les trois autres sous-tendent une approbation plus ou moins nette, à divers degrés, de ce qui a été dit par le maire de Cholet.

Voici maintenant le dénouement de cette expérience, très exactement relatée par le quotidien en ligne french-IRIB. Vers 15h40 (heure de Paris), le sondage « n’était plus en ligne » en raison, semble-t-il, des critiques qui s’étaient abattues sur Le Point en faisant également le tour des réseaux sociaux. Cet argument m’apparaît bien secondaire dans la mesure où c’est très clairement le résultat du sondage, résultat inopiné, qui a poussé l’équipe rédactionnelle à censurer sa propre initiative. En effet, seuls 37 % des 3000 sondés ont dénoncé les propos du maire.

Le diagnostic est donc aussi limpide que le pronostic. Les Français ont ras-le-bol du non-droit ambiant qui règne chez eux et dont l’histoire des Roms n’est que l’une des très nombreuses expressions. Si un même scénario, avec les mêmes protagonistes, s’était déroulé il y a dix ans, nul doute que Le Point aurait été pleinement satisfait des réponses obtenues. La donne a changé. Les Français « normaux »sont exaspérés. C’est l’instinct de survie plus que le sens de la justice qui motive leurs nouvelles prises de position.

Le cas Bourdouleix est comparable à celui des policiers de Trappe. Je peine à comprendre ces jérémiades autour de la discourtoisie des forces de l’ordre qui n’auraient pas salué une femme intégralement voilée avec ou sans poussette (parce qu’on a essayé d’en rajouter en mentionnant qu’il s’agissait d’une femme avec un bébé de trois mois comme s’il s’agissait d’une circonstance atténuante ou d’un handicap). Je pense en effet qu’il y a eu discourtoisie, que les policiers n’avaient pas été aimables. Ceci dit, pourquoi auraient-il dû l’être sachant que le port du voile intégral est formellement interdit dans les lieux publics depuis 2011 ? Dura lex, sed lex. C’est le fond qui compte, pas la forme.

Et le fond, il est déjà flagrant. La police commence petit à petit à se soulever. Certains élus, tels le maire de Cholet, oublient d’être politiquement corrects. Les Français, quand ils peuvent garder l’anonymat, prouvent bien qu’ils n’ont pas encore perdu de leur esprit révolutionnaire et qu’ils sont loin d’être aussi pacifiques, dans leur ensemble, que les Hollande ou les Valls l’auraient voulu.


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