Quand les sionistes essayèrent de tuer le président des Etats Unis
C’est presque chaque jour qu’on en apprend un peu plus sur les agissements des sionistes dont l’Etat voyou est le « combat de sa vie » pour Nicolas Sarkozy et dont François Hollande est follement amouraché.
On savait que ces bandes criminelles avaient tué, outre de nombreux anonymes, Lord Moyne, le représentant de la reine d’Angleterre au Caire en pleine guerre contre le nazisme, qu’ils avaient assassiné en 1947 le Comte Folke Bernadotte, un diplomate suédois chargé d’une mission de paix en Palestine, qu’ils avaient tenté une attaque aérienne sur Londres au départ de Paris …
On apprend maintenant qu’ils avaient aussi essayé en 1947 de tuer Harry Truman qui était rien moins que le président des Etats Unis.
Ce qui n’empêche pas les responsables politiques de multiplier les déclarations sur les liens « unbreakable » et « unshakable » entre l’entité sioniste et les Etats Unis.
Peut-être par peur de se faire liquider ?
L’auteur de l’article, Richard Silverstein, est un Juif très critique du sionisme mais pas nécessairement antisioniste ainsi qu’on le comprend en faisant attention à son vocabulaire. Il est par contre très bien informé sur le sionisme, son histoire, son actualité et son unité en dépit de ses apparentes tendances divergentes.
J’ai interviewé un militant à Kansas City, Jeremy Rothe-Kushel en prévision d’un article sur son arrestation à la demande de la fédération juive locale pendant un discours de Dennis Ross. Jeremy est un chercheur enthousiaste et j’aime parler avec des gens comme lui parce qu’inévitablement j’apprends des choses sur l’histoire du sionisme que je ne savais pas. Comme ce qui suit…
En 1947, le Yishouv [la population sioniste avant la création de l’Etat juif] était dans la tourmente. David Ben Gourion poursuivait son plan de proclamation d’un Etat juif. Il était en compétition avec des extrémistes juifs qui avaient leurs propres plans pour libérer la Palestine du joug de l’Empire Britannique. Si Ben Gourion les considérait comme des rivaux dangereux, il savait aussi qu’ils étaient le méchant flic qui faisait pendant à son bon flic. Leur existence même et les ravages qu’ils provoquaient dans l’appareil colonial britannique donnaient à Ben Gourion l’allure d’un modéré par comparaison. A ce titre, ils étaient extrêmement utiles. Le fait que Ben Gourion pardonna beaucoup de ces terroristes pour les crimes qu’ils perpétrèrent après la création de l’Etat d’Israël et n’en poursuivit aucun en justice est le signe qu’il était en collusion directe avec eux ou bien qu’ils servaient si bien ses buts qu’il se sentit obligé de leur accorder le pardon.
Au moment même où tout cela se passait, l’ONU essayait d’appliquer son propre plan de partition de la région entre des enclaves juives et arabes. Les extrémistes juifs de l’Irgoun et tout particulièrement de l’organisation dissidente, le Lehi (ou Groupe Stern), trouvaient Ben Gourion par trop accommodant. Ils avaient la conviction qu’il n’y avait pas grand-chose à gagner à négocier avec la puissance coloniale. Ils cherchaient au contraire à mettre les Britanniques à genoux et les forcer ainsi à abandonner le Mandat et libérer la Palestine.
Le Lehi en particulier s’était lancé, tout comme l’OLP dans les années 1970, dans des actions terroristes spectaculaires. La spécialité du Lehi était l’assassinat. Leur attaque la plus choquante fut l’assassinat au Caire de Lord Moyne. Ils assassinèrent aussi le Comte Folke von Bernadotte, le membre de la famille royale de Suède qui avait sauvé des Juifs pendant l’holocauste et avait été désigné par l’ONU pour faire avancer les négociations entre les protagonistes pour qu’ils acceptent la partition. Il y eut aussi des échecs retentissants comme les séries de lettres piégées envoyées aux domiciles et aux bureaux de ministres, anciens ou en fonction, des affaires étrangères britanniques, et à d’autres hauts responsables britanniques. Plusieurs d’entre elles explosèrent blessant des employés des services postaux ou des fonctionnaires du gouvernement. Aucune, fort heureusement, ne blessa une des cibles visées.
Nous savons, comme un fait historique, que les terroristes juifs visèrent les Britanniques. Mais on sait rarement qu’ils avaient aussi élargi leurs objectifs pour inclure des officiels américains. Margaret Truman et le chef du service du courrier de la maison Blanche ont écrit chacun un livre (celui de Mme Truman est une biographie de son père, et celui du chef du service du courrier est un livre de souvenirs sur ses dizaines d’années au service de plusieurs présidents). Tous deux ont noté qu’en 1947, une série de lettres piégées avait été découverte et que les services secrets les avaient faites exploser avant qu’elles parviennent à leur victime désignée.
Pendant l’été 1947, ce qu’on appelait le Groupe Stern de terroristes en Palestine avait essayé d’assassiner papa avec du courrier. Un certain nombre d’enveloppes couleur crème d’environ 20 cm sur 15 arrivèrent à la maison Blanche, adressées au Président et à plusieurs de ses collaborateurs. A l’intérieur de chacune d’entre elles, se trouvait une enveloppe plus petite avec l’inscription « Personnel et confidentiel ». A l’intérieur de cette seconde enveloppe se trouvait de la gélignite [plastic] en poudre, une pile crayon et un détonateur qui devait faire exploser la gélignite à l’ouverture de l’enveloppe. Heureusement, la salle du courrier à la Maison Blanche était alertée sur la possibilité qu’arrivent des lettres de ce genre. Au mois de juin, au moins huit d’entre elles avaient été adressées à des membres du gouvernement britannique, dont le ministre des affaires étrangères Ernest Bevin et l’ancien ministre des affaires étrangères Anthony Eden. La police britannique en avait fait exploser une de manière contrôlée et avait conclu qu’elle pouvait tuer, ou à tout le moins mutiler quiconque aurait eu la malchance de l’ouvrir. Le service du courrier avait remis les lettres aux services secrets et elles furent désamorcées par leurs experts en explosifs.
Le président Truman et sa fille Margaret
Après la publication du livre de Mme Truman, Nathan Yelin-Mor, le dernier chef du Lehi, dénonça Truman et son récit. Il qualifiait de mensongères ses assertions et la mit au défi de le poursuivre en justice. Yelin-Mor était soit un imbécile, soit un avocat finaud. Parce qu’il n’est pas possible à un auteur de vous poursuivre si vous affirmez qu’une histoire relatée dans son livre est inexacte. Sur quelles bases ? Vous exprimez votre opinion, une liberté garantie par la loi. A contrario, Yelin-Mor aurait pu poursuivre en justice Margaret Truman pour diffamation et essayer de prouver que son histoire était fausse et qu’elle savait qu’elle était fausse. C’est ce qu’on appelle diffamation. Mais bien sûr, Yelin-Mor savait qu’il aurait perdu cette bataille. Il n’alla donc pas en justice.
Le chef du Lehi soutenait que son organisation n’avait aucune raison d’attaquer les Etats Unis parce qu’Israël avait besoin d’autant d’alliés que possible dans sa lutte pour devenir un Etat indépendant. Cette affirmation était hypocrite parce que Truman n’a jamais été un chaud partisan de l’Etat d’Israël. En réalité, il avait fait de nombreuses déclarations qui témoignaient de son profond scepticisme devant la thèse selon laquelle le nouvel Etat permettrait d’aboutir à une quelconque résolution pacifique du conflit. S’il est vrai qu’il finit par acquiescer et permit à ses représentants de voter en faveur de la résolution onusienne de partition et que les Etats Unis reconnurent le nouvel Etat, le Lehi n’avait aucune possibilité de le savoir en 1947.
Si le Lehi avait sombré dans le néant après 1948, alors rien de tout ça n’aurait plus eu d’importance particulière. Mais Yitzhak Shamir, le chef du Lehi, et Menahem Begin, le chef de l’Irgoun, devinrent premiers ministres. Leurs successeurs ont assumé les rênes du pouvoir et dirigé Israël pendant une bonne partie de ces quarante dernières années. Israël est devenu un Etat qui incarne la vision de ces anciens terroristes israéliens.
L’assassinat a fini par devenir la signature des méthodes d’Israël pour débarrasser la Terre de ses ennemis politiques parmi les Arabes. A ce jour, le Mossad et le Shabak [sécurité intérieure] pratiquent le meurtre comme politique d’Etat (lisez mon article sur Mint Press qui relate l’assassinat d’Omar Zayed par Yossi Cohen du Mossad).
Omar Zayed assassiné en 2016 en Bulgarie par les terroristes sionistes
En outre, les héritiers d’extrême droite du Lehi et de l’Irgoun rejettent aussi le pragmatisme de la vieille gauche travailliste qui voulait faire avancer son projet de façon graduelle. Si le Parti Travailliste était une main de fer dans un gant de velours, le Likoud est la main de fer sans gant d’aucune sorte prête à frapper durement pour la suprématie juive, le nettoyage ethnique et le maximalisme dans tous les domaines. Bibi Netanyahou, c’est Avraham Stern en costume.
Ce que Begin a accompli à une relativement petite échelle à Deir Yacine, Ben Gourion l’a fait à grande échelle avec la Nakba. Les guerres israéliennes de conquête qui suivirent en 1956 et 1967 et l’aventurisme militaire d’Israël à Gaza et au Liban depuis le tournant du siècle sont dans la même veine que la vision terroriste des débuts avec Israël comme Etat garnison qui domine la région et impose sa volonté à quiconque ose être en désaccord.
Traduit de l’anglais par Djazaïri
- Source : Tikun Olam (Etats-Unis)