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Barroso, l'homme fort de la 5e République française

Auteur : sydne93 via Agoravox | Editeur : Stanislas | Jeudi, 16 Mai 2013 - 22h45

Quelle semaine difficile pour le numéro 2 de la République française. Il aura passé 2 oraux. L’un ce jeudi 16 mai devant la presse. Mais le plus important, le plus déterminant s’est déroulé hier, 15 mai, devant le grand jury de la commission européenne à Bruxelles. L’enjeu était capital pour François Hollande. Le jury allait déterminer si oui ou non il pouvait obtenir une dérogation de 2 ans afin de réussir son diplôme de social libéral rigoureux. Rien n’est encore fait. Car le grand jury a décidé de subordonner cette dérogation au passage d’examens supplémentaires durant son stage à l’Elysée dont certains s’avèrent d’une extrême complexité pour le numéro 2 français.

Le président du jury, Manuel Barroso, exige que l’élève en libéralisme rigoureux intensifie les travaux pratiques en matière de démantèlement du droit du travail. François Hollande s’est pourtant défendu d’être à la hauteur sur cette matière. Il a ainsi rappelé qu’il venait de détricoter le code du travail français comme personne ne l’avait fait avant lui. Il a souligné la grande satisfaction des entreprises du CAC 40 dont la représentante en chef s’est fait l’écho sur tous les réseaux sociaux. Il n’a pas manqué de rappeler qu’il avait réussi cet incroyable tour de force : obtenir le soutien de la droite et le rejet de la gauche. Autant de gages, selon lui, d’aller dans le sens imposé par le grand jury bruxellois. Insuffisant lui ont répondu ses paires libéraux. C’est pourquoi, en bon élève qu’il est déjà, il s’est engagé à en faire plus sur la libéralisation du “marché” du travail en s’attaquant d’une part à la formation professionnelle, conformément aux annonces faites par son prédécesseur Nicolas Sarkozy, en introduisant d’autre part l’esprit entrepreneurial dès l’école, dépassant en cela les attentes du jury.

Le président du jury, Manuel Barroso, a également exigé plus d’efforts en matière de compétitivité. Là encore, François Hollande a tenu à rappeler qu’il n’avait pas démérité dans ce domaine. Ainsi a-t-il mentionné lors de son grand oral l’application à la lettre du rapport d’un certain Louis Gallois, grand patron spécialiste de la politique de l’offre. 20 milliards ont été octroyés aux principaux patrons du CAC 40 sans aucune condition. Dans le même temps, il les a exonéré d’une partie de leurs cotisations sociales en transférant le manque à gagner sur un impôt indirect, la TVA. Il a alors insisté sur sa capacité à avoir fait d’une pierre deux coups sur ce thème, non seulement en donnant satisfaction à une vieille revendication du grand patronat français, mais en privatisant une part non négligeable du financement de la sécurité sociale via le transfèrement de ses ressources sur la consommation, ce qu’aucun président de droite n’avait jamais osé faire.

Le président du jury, Manuel Barroso, s’est alors agacé du manque d’ambition de François Hollande sur les retraites. Un des membres du jury, le commissaire Oli Rehn, chargé des affaires économiques, s’est même permis de dire qu’il fallait des “réformes structurelles substantielles en matière…de système de retraites”. François Hollande a du expliquer qu’il lui était impossible d’agir durant l’an I de son stage. Moins de deux ans auparavant il défilait, avec toute sa garde rapprochée, contre la réforme Sarkozy sur les retraites. Il s’agissait, selon lui, d’une stratégie de conquête indispensable pour accéder à l’Elysée. Mais il ne s’est pas défaussé. Il a même largement rassuré le jury lorsqu’il a évoqué la prochaine conférence sociale et son ordre du jour : l’allongement de la durée de cotisation. Il s’est targué d’avoir le soutient plein et entier de Laurence Parisot, l’actuelle présidente des patrons du CAC 40 sur le passage à 44 années de cotisations. Il a rajouté qu’il ne s’agissait plus qu’une affaire de temps, mais que cette réforme serait menée à son terme d’ici à la fin de l’année 2013 dans l’espoir d’obtenir sur cette question l’union avec la droite.

Le président du jury, Manuel Barroso, a tenu à terminer ses requêtes sur l’épineuse question du libéralisme économique en général. Il faut plus de liberté aux grands patrons a-t-il dit en substance. Là encore, François Hollande s’est évertué à donné des gages de son attachement profond à la doctrine libérale. Ainsi a-t-il réaffirmé que les grands patrons seront libres d’aller et venir à leurs guises, qu’il n’y aura jamais de nationalisation, même partielle, de son vivant. Il a souligné que des privatisations dans le secteur de l’énergie étaient en cours. Enfin, Il a considérablement rassuré les membres du jury en expliquant qu’il ne permettra pas qu’une loi d’amnistie des syndicalistes en lutte voit le jour afin d’envoyer un signal aux salariés : le processus de démantèlement de l’industrie française se poursuivra car il n’est pas question de briser les taux de rendement spéculatif des grandes multinationales.

Le président du jury, Manuel Barroso, s’est alors montré relativement satisfait du stagiaire élyséen François Hollande. Toutefois, il a précisé que le locataire temporaire du palais était placé sous surveillance. A tout moment, la dérogation accordée peut donc être abrogée. Ce qui a fait dire à l’un des observateurs de ce grand oral que le véritable numéro 1 de la 5e République française était, en réalité, le président du jury, José Manuel Durao Barroso. Ce qui a également fait dire à cet observateur avisé que dans une 6e République parlementaire jamais un tel coup de force ne serait possible car la consultation du peuple face à de telles contre réformes seraient rendue obligatoire.


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