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Un versement plus que suspect sur un des comptes de Claude Guéant intrigue la justice

Auteur : menou69 | Editeur : Stanislas | Mercredi, 01 Mai 2013 - 17h08

Claude Guéant a été directeur adjoint du cabinet de Charles Pasqua à l'Intérieur en 1994 et 1995, puis membre du cabinet de Nicolas Sarkozy au ministère de l'Intérieur et à Bercy de 2002 à 2007.

Il est celui que l'on surnommait du temps de Nicolas Sarkozy "l'homme le plus puissant de France", "le cardinal", "le vice-roi" ou "Premier-ministre bis" est dans le collimateur de la Justice, selon le "Canard enchaîné" à paraître le 2 mai.

Pendant 5 années il a été omniprésent au sein de l'Élysée. Il gérait, contrôlait tout : politique, économie, diplomatie, et surtout les services secrets de sa Majesté ! Fidèle parmi les fidèles du président, Claude Guéant voue à Nicolas Sarkozy une dévotion sans bornes, et possède avec lui une très grande proximité.

L'hebdomadaire satirique révèle dans ce numéro qu'un versement de plus de 500 000 euros reçu de l'étranger apparaissait sur un des comptes de l'ex-ministre de l'intérieur de Nicolas Sarkozy. Cette découverte a été réalisée lors d'une perquisition faites en février à son domicile, dans le cadre de l'enquête, alors conduite par le parquet de Paris, sur les accusations de financement financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.

Sont à l'origine de cette instruction, les déclarations de l'homme d"affaire franco-libanais Ziad Takieddine. Ce dernier a affirmé en décembre au juge Renaud van Ruymbeke détenir les preuves d'un tel financement. 

L'ancien ministre de Nicolas Sarkozy, lui, nie tout lien entre cet argent et un éventuel financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Il précise alors l'origine de cette somme : "il s'agit simplement de la cession de biens privés, à savoir deux oeuvres d'art que j'avais acheté une vingtaine d'années auparavant et que j'ai vendues en 2008".

Les toiles en question sont des oeuvres marines du peintre hollandais Andries van Eertvelt, datant du début du XVIIème siècle. Claude Guéant assure les avoir vendues à un confrère étranger. "J'ai tous les justificatifs à disposition de la justice", ajoute-il. "Au moment des perquisitions j'ai dit, je l'ai fait inscrire au procès verbal, que j'avais les justificatifs." Et de poursuivre : "Je trouve tout à fait anormal que des éléments qui sont couverts par le secret de l'instruction sortent ainsi avant même d'avoir pu être examinés." Le parquet n'a fait aucun commentaire.

Dans son article, le "Canard enchaîné" évoque également traces de "nombreux et conséquents paiements de factures en liquide" repérés par les policiers de leurs perquisitions. Claude Guéant justifie l'origine des liquidités pour acquitter ces factures par des "primes de cabinet " dont il a bénéficié lorqu'il officiait au ministère de l'Intérieur. Selon lui il s'agit de "petites sommes".

 

Sur BFMTV il a déclaré : "Ce sont des primes que l'on reçoit comme ça, qui ne sont pas déclarées, de toute éternité, voilà, c'est tout". Il les percevait en tant que membre de cabinet ministériel.

Or, ces primes ont été supprimées il y a 12 ans. Elles provenaient des "fonds spéciaux" ou "fonds secrets" en espèces, qui ont longtemps étaient gérés par Matignon au profit des ministères et des services, avant d'être réformés en 2001 par Lionel Jospin pour plus de transparence. Les versements étaient à partir de cette date déclarés, à l'exception des fonds alloués à la DCRI.

Aujourd’hui, les fonds spéciaux sont quasi-exclusivement destinés à des actions relevant des services de renseignement. En 2011, ils s’élevaient à plus de 70 millions d’euros, répartis entre la DGSE, le Groupement interministériel de contrôle en charge des interceptions de sécurité, la DCRI et d’autres organismes de sécurité ou de défense.

Les primes des collaborateurs de cabinet ministériels ont été désormais encadrées. Le 5 décembre 2001, pour compenser la fin des enveloppes en liquide, Lionel Jospin signe un décret permettant de revaloriser leur salaire. En plus du salaire versé par l’Etat, les collaborateurs peuvent désormais percevoir une "indemnité de sujétion particulière" (ISP), autrement dit une prime. "Désormais, les conseillers seront payés par virement du Trésor public et devront déclarer tous leurs revenus, comme tout le monde.". Mais il semblerait que suivant sa déclaration Claude Guéant s'est soustrait à cette obligation !

L'ancienne ministre Roselyne Bachelot a déclaré sur la chaîne de télévision D8 : "Il y avait peut-être au ministère de l’Intérieur de l’argent qui circulait pour rémunérer des informateurs, mais il (Claude Guéant) n’avait pas à mettre cet argent dans sa poche". Pour l'ancienne ministre, Claude Guéant est "soit un menteur, soit un voleur".

Les fond secrets ont bon dos n'est-ce pas monsieur Guéant ! On se souvient que les avocats de Jacques Chirac ont aussi agité cet argument des "fonds secrets" pour expliquer l'achat en espèces de billets d'avion dans les années qui ont précédé son accession à l'Élysée, entre 1992 et 1995, quand il était maire de Paris, l'Elysée ayant fait savoir qu'il avait utilisé des primes perçues quant il était ministre, puis Premier ministre.

Claude Guéant a été à bonne école !


- Source : menou69

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