Sarkozy mis en examen : Le parquet ouvre une enquête contre Henri Guaino après ses propos sur le juge Gentil
JUSTICE- Le parquet de Paris a ouvert jeudi, une enquête préliminaire sur les propos d'Henri Guaino. Il accusait le juge Jean-Michel Gentil d'avoir "déshonoré la justice" en mettant en examen Nicolas Sarkozy dans l'affaire Bettencourt. Le député s'en prend maintenant aux syndicats.
Et une procédure de plus dans l'affaire Bettencourt. Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire contre Henri Guaino. L’USM, le principal syndicat de magistrats, a décidé de porter plainte contre le député des Yvelines jeudi pour "outrage à magistrat et discrédit jeté sur une décision de justice". L'enquête a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance sur la personne (BRDP) de la police judiciaire parisienne, précise Europe1.
Après la mise en examen de Nicolas Sarkozy par le Jean-Michel Gentil en charge de l'affaire, Henri Guaino avait violemment attaqué le juge bordelais. "Je conteste la façon dont il (le juge) fait sont travail, je la trouve indigne. Je le dis. Je trouve qu'il a déshonoré un homme, il a déshonoré les institutions", s'était-il emporté sur Europe 1 le 22 mars dernier. Loin d'être avare en critiques, Henri Guaino était allé plus loin en déclarant au Figaro du 25 mars que le juge avait "sali la France en direct et devant le monde entier".
"Réfléchir aux comportements des syndicats"
Face à l'absence de réaction "de la garde des Sceaux et du procureur qui aurait pu s'auto-saisir, nous avons décidé d'agir", précise l'Union syndicale des magistrats à Metro . Le syndicat avait écrit la veille au procureur de la République de Paris pour l'alerter sur cette sortie de l'ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy. "S'il est généralement admis que les critiques et commentaires des décision de justice sont possibles, leurs excès sont quant à eux condamnables", précise le syndicat. Et même si les parlementaires bénéficient d'une immunité pénale, l'USM rappelle que les propos tenus par Henri Guaino l'ont été hors du cadre de son mandat parlementaire. Ils ont été exprimés dans les médias et non à l'Assemblée nationale. Le délit de discrédit jeté sur une décision de justice est passible de six mois d'emprisonnement et de 7 500 euros d'amende.
Le syndicat de la magistrature, une autre organisation syndicale, désapprouve quant à elle cette procédure. "Nous ne nous associons pas à cette plainte de l'USM car nous pensons que cela ne changera rien. Monsieur Guaino persistera à penser qu'il a raison et cela n'empêchera pas d'autres politiques d'agir de la sorte. Autant s'assurer que le gouvernement préserve véritablement notre indépendance", justifie le syndicat de la magistrature à Metro.
Il en faut plus pour qu'Henri Guaino capitule devant les juges. Jeudi matin encore, il a attaqué l'action de l'USM sur I>télé. "C'est une réaction corporatiste, c'est une réaction stupide, c'est une réaction qui affaiblit la justice, c'est une réaction qui discrédite les magistrats", a-t-il déclaré. Loin de s'excuser, le proche de Nicolas Sarkozy va jusqu'à mettre en cause les syndicats: "Il va falloir aussi réfléchir aux comportements des syndicats de magistrats qui ont aussi des devoirs". Pour l'USM, Henri Guaino, persiste et signe "en remettant en cause une liberté syndicale garantie depuis 1946". La guerre semble véritablement déclarée.
- Source : metrofrance