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Zidane : "Je suis encore plus blessé aujourd'hui"

Auteur : | Editeur : Admin | Dimanche, 27 Janv. 2013 - 12h45

Zidane : "Je suis encore plus blessé aujourd'hui"

PROCÈS – L'ancien capitaine des Bleus, qui poursuit Christophe Alévêque pour "injures", était ce jeudi au Tribunal de Grande Instance de Paris. Il a exprimé son émotion après les propos qu'avaient tenus l'humoriste à son égard en 2010. Relaxé en première instance, Christophe Alévêque attendra que la décision soit rendue le 7 mars prochain.

"Une pute", "un panneau publicitaire à trois neurones". Dans son interview publiée dans le magazine SportMag en décembre 2010, l'humoriste Christophe Alévêque n'avait pas manqué d'inspiration pour qualifier Zinedine Zidane. A ces substantifs explicites, il avait ajouté : "Si lui c'est une icône, moi je baisse les bras, je rends les armes, mon tablier et je vais sur une île déserte", "Des mecs comme Platini et Cantona prouvent qu'un footballeur peut avoir plus de deux neurones (...) L'exception c'est Zidane, qui est con comme une bite" ou encore "Qu'il crève dans le yaourt !". Ce jeudi, les magistrats ont repris un à un les propos litigieux devant les deux intéressés. Car si en première instance, Zinedine Zidane alors en déplacement n'était pas présent à l'audience, il était cette fois dans la salle.

Le pape, le patron du FMI, les handballeurs... même traitement

Assis à quelques mètres du footballeur, dans son costume noir et derrière ses petites lunettes, l'humoriste a réitéré les arguments de défense qu'il avait avancés lors du premier procès en février 2012. "Je n'ai rien contre Monsieur Zidane... C'est le symbole, c'est l'icône. Personne n'est intouchable. J'ai dit beaucoup plus de mal du pape ou du Président du FMI. Il n'y a pas de tabou quand on est humoriste... Après, il faut réfléchir aux paroles, les nuancer" a-t-il dit.

Dans l'interview accordée à Sport Mag, Christophe ALévêque critiquait notamment le fait que Zidane ait touché 11 millions d’euros du Qatar pour vanter la candidature de ce pays pour la coupe du monde 2012. "Toucher 11 millions d'euros pour soutenir le Qatar, j'ai trouvé ça étrange et déplacé. Pour moi, ça a été la goutte d'eau... C'est le travail de l'humoriste de mettre le doigt où ça fait mal."

Des propos toujours "fondés"

Saisissant la perche qui lui était tendue, alors que d'autres sportifs sont aujourd'hui mis en examen dans une affaire de paris truqués, le magistrat a alors demandé à l'humoriste : "Pourriez-vous vous en prendre de façon similaire aux handballeurs sur l'affaire des paris ?" "Ce soir je suis en spectacle et croyez-moi, ils vont manger !" a-t-il répondu sans hésiter.

"Je fais mon métier en totale liberté. Mon humour est parfois cruel et violent, mais tout est fondé", a fait valoir l'humoriste pour se justifier. Sur les excuses qu'il avait formulées à l'époque dans les colonnes de France Soir, il a précisé qu'il "regrettait avoir touché personnellement quelqu'un" et que "ça n'était pas son propos". "Je ne veux aucun mal à Zidane" a-t-il assuré ajoutant qu"il pensait que la phrase sur le "yaourt" ne figurerait pas dans l'article.

La star du ballon blessée

Mais trop tard pour l'humoriste, le mal est fait. "J'ai été choqué, a déclaré l'icône du foot. Je suis encore plus blessé aujourd'hui car ce que j'entends ne fait que confirmer ce que je pensais : ces choses ont été dites gratuitement, pour faire mal." 

Le footballeur a rappelé qu'il avait "une famille, des parents, des enfants" et qu'il était quelqu'un "de très sensible." "Je n'ai jamais fait de procès, c'est la première fois..." a-t-il dit d'une petite voix du haut de ses 1,85 mètres comme pour expliquer sa démarche.
Son avocat Me Carlo-Alberto Brusa a rappelé le contexte dans lequel Christophe Alévêque s'était exprimé. "Ce sont des injures dans un contexte qui n'est pas humoristique puisqu'il s'agit d'un journal de sport a-t-il commenté. Par ailleurs, Zidane n'a pas touché un centime sur les 11 millions. Tout a été versé à sa fondation qui finance la recherche sur les maladies génétiques."

De 75.000 euros... à 1 euro

Rappelant que ces propos "blessants" avaient "touché l'honneur" de l'ancien capitaine des Bleus, l'avocat de Zinedine Zidane a réclamé pour son client un euro de dommages et intérêts alors qu'il avait demandé en première instance 75.000 euros qu'il s'était engagé à verser à une oeuvre caritative. "Si la cour ne considère pas les propos de Monsieur Alévêque comme injurieux, là on aura réellement une porte ouverte aux injures et aux insultes" a-t-il affirmé ajoutant que l'humoriste "avait dépassé les limites".

Le parquet n'ayant pas fait appel, l'humoriste ne peut être condamné qu'à des dommages et intérêts, la relaxe au pénal étant définitive. Le délibéré est attendu le 7 mars prochain.


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