Georgi Joseph, auteur d’une «quenelle», est menacé d’une sanction par son club…

Depuis mardi, Georgi Joseph est dans l’œil du cyclone. Coupable d’avoir publié la veille sur ses comptes Twitter et Instagram une photo sur laquelle il effectue une « quenelle » à l’issue du match contre le Paris-Levallois disputé le 23 décembre dernier, l’intérieur de l’Asvel est visé par une procédure disciplinaire engagée par son club. Dans l’attente de sa sanction, le joueur est revenu pour 20 Minutes sur ce geste polémique qu’il assume totalement.

Comment réagissez-vous à la procédure engagée par l’Asvel à votre encontre?

Des coups de fils ont été adressés au président et au coach pour leur mettre la pression. Le club défend ses intérêts. Je le comprends.

Pourquoi avez-vous effectué ce geste?

Je l’ai fait au lendemain d’une agression commise dans un restaurant où je mangeais tranquillement avec des potes (il était présent le 21 décembre au Mama Shelter, théâtre ce soir-là d’une expédition punitive organisée par un groupe de jeunes contre des personnes qu’elles accusent d’avoir fait sur Internet le geste de la « quenelle »). C’est un pied de nez adressé aux personnes qui sont venus lâchement gazer ce restaurant où personne ne faisait quelque chose de répréhensible, et qui s’en sont ensuite vantés sur Twitter.

Mais pourquoi avoir publié la photo deux semaines plus tard?

Parce que j’en ai marre de la stigmatisation de certains et des injustices faites à certaines personnes pour les empêcher de s’exprimer.

Vous faîtes référence à Dieudonné?

Dieudonné est victime d’une chasse aux sorcières. On le traite d’antisémite et on veut le brûler vif. C’est un affront aux libertés et aux valeurs de la République française qui est supposée être un état de droit et la patrie des droits de l’homme. On ne peut pas donner de leçons à certains pays quand on fait des trucs pareils en France en 2014. C’est aberrant.

Cet épisode va-t-il désormais vous inciter à vous taire?

(Rires) Pourquoi? On est en démocratie à ce que je sache. Je suis originaire d’Haïti et les Haïtiens sont connus depuis longtemps pour être des contestataires. Mon père m’a inculqué des valeurs qui me sont très chères et notamment celles de dénoncer les injustices. C’est le cas aujourd’hui avec Dieudonné comme ce le fut précédemment lorsque Taubira s’est faite traiter de singe. Ce n’est pas parce que je suis basketteur que je n’ai pas le droit d’avoir des opinions.