Poutine va libérer les Pussy Riot et gracier Khodorkovski
Le président russe, Vladimir Poutine, a déclaré jeudi qu'il s'apprêtait à signer un décret de grâce de l'ex-magnat du pétrole Mikhaïl Khodorkovski, selon des images retransmises par la télévision publique.
Le chef de l'Etat, qui a fait cette annonce inattendue juste après sa conférence de presse annuelle, a expliqué que M. Khodorkovski avait récemment écrit une demande de grâce, ce qu'il avait refusé de faire jusque là.
"Il a déjà passé plus de dix ans en détention, c'est une punition sérieuse, il invoque des circonstances d'ordre humanitaire -- sa mère est malade -- et j'estime que l'on peut prendre cette décision", a déclaré M. Poutine, indiquant que le décret serait signé "très prochainement".
Pussy Riot
Le président russe en a également profité pour confirmer que les deux membres du groupe "Pussy Riot", toujours en prison, seraient libérées tout prochainement.
Les avocats ne confirment pas
Interrogés par l'AFP, les avocats du détenu ont indiqué ne disposer d'aucune information. M. Khodorkovski, 50 ans, devait en principe être libéré dans moins d'un an, en août 2014. Le parquet avait toutefois indiqué récemment enquêter sur plusieurs autres affaires criminelles le concernant. Ses précédentes condamnations sont considérées par ses partisans comme un règlement de compte du Kremlin vis-à-vis d'un homme d'affaire devenu trop indépendant et qui affichait ses ambitions politiques.
Pas de successeur pour le moment
Pendant sa conférence de presse, M. Poutine n'a pas dit un mot de cette grâce mais avait laissé entendre qu'il ne fallait pas craindre de troisième procès. "Rien à dire" sur un éventuel successeur Lors de cet exercice auquel il se livre chaque année avec une aisance et une délectation visible, M. Poutine, au Kremlin depuis l'an 2000 avec un intermède au poste de Premier ministre entre 2008 et 2012, a voulu montrer qu'il tenait fermement en mains les rênes du pouvoir. Alors qu'un journaliste lui demandait s'il avait déjà en tête le nom de son éventuel successeur, il a répondu: "Je n'ai rien dit et il n'y a rien à dire". Il a éludé une question sur les chances de son Premier ministre, Dmitri Medvedev, qui fut président lorsque lui-même était chef du gouvernement, de prendre sa suite, se montrant parfois sévère sur ce dernier.
Vers un quatrième mandat?
Le président, 61 ans, qui dans le passé n'avait pas exclu de briguer un quatrième mandat lors de la prochaine élection présidentielle en 2018, a toutefois affirmé qu'il n'avait pas l'intention de rester au pouvoir à vie. "Nous avons une Constitution, et c'est dans le cadre de cette Constitution que se forment les organes du pouvoir. C'est pourquoi nous n'allons rien changer. Je pense que c'est inutile et dangereux pour la stabilité de l'Etat", a-t-il dit. Alors que la conférence de quatre heures tournait parfois à une présentation de doléances de la part de journalistes de médias des endroits les plus retirés de Russie, qui lui exposaient des problèmes locaux, M. Poutine prenait des notes et promettait de régler tel ou tel problème, demandant à l'occasion des précisions.
- Source : 7 sur 7 (Belgique)