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Mardi, 16 Avr. 2024

Rencontre avec Mathias Cardet, le lanceur d'alertes du rap français

Auteur : Street Press et le Figaro | Editeur : Stanislas | Jeudi, 03 Oct. 2013 - 21h46


Mathias Cardet nous livre dans cette vidéo une analyse de la musique rap, de ses codes, des manipulations dont elle a fait et fait toujours l'objet. Mathias se livre également à une attaque en règle des cercles de pouvoir et des méthodes qu'ils utilisent afin de maintenir la domination oligarchique  sur les peuples. Mathias s'est ffait connaître du grand public gràce à son livre "l'effroyable imposture du rap", qui montre bien comment l'importation en France de cette musique, au début des années 80, a été récupérée, très tôt, par la société du spectacle ; les banlieusards s'en fichant comme de leurs premières «Stan Smith».

À 38 ans, Cardet est un «drogué de rap», l'un de ceux qui a participé à sa popularisation dans les cités au milieu des années 1980. Mais rapidement, il ressent une gêne, l'impression de s'être «fait avoir quelque part». À ses yeux, la musique de NTM, Kery James, ou encore Tupac est une énorme tartufferie. Le mal d'une société déjà en souffrance.

LE FIGARO. - Que pensez-vous de cette bataille rangée entre les rappeurs français?

CARDET. - C'est une guerre inoffensive, une simple querelle de millionnaires. Rohff, Booba, La Fouine... Ils jouent tous à se «clasher» dans le seul but de vendre plus de disques. À part Rohff, qui peut avoir une vraie rivalité envers Booba à cause d'un projet commun avorté il y a une dizaine d'années, toutes ces histoires ne riment à rien. C'est de l'ordre du pathétique, le niveau zéro de l'écriture et de la musique.

Serait-ce simplement les suites d'un coup marketing?

Tout à fait. Il ne faut pas oublier que les trois rappeurs vivent à Miami, qu'ils ont des équipes rodées pour gérer leur image et surtout qu'ils appartiennent aux plus gros labels de musique au monde: Universal, Warner et Sony. Tout cela est orchestré, ou du moins contrôlé par les maisons de disques dans l'unique but de rapporter de l'argent. Ça n'ira jamais trop loin.

Pourtant, La Fouine a été agressé ce matin à l'arme à feu...

Pour moi, c'est un «fake», un coup monté. Et la plupart dans le milieu du rap le pensent aussi. Laouni, connu comme La Fouine, a pris exemple sur les fausses agressions déjà utilisées aux États-Unis, notamment par Rick Ross, pour faire parler de lui. Cinq heures du matin, pas de témoin, pas de plainte, le jour de la sortie de son album, le lendemain de son dernier clash avec Booba... C'est un peu facile, non?

Peut-on quand même craindre un réel dérapage?

Chez les rappeurs, non. Ils se contentent de chercher le «buzz», le sensationnel, servant de pantins à l'industrie du spectacle. Le seul danger qui peut exister, c'est du côté des fans. Ils n'ont pas de recul. Nous ne sommes pas à l'abri qu'un jeune prenne la défense de «son artiste» en attaquant un autre rappeur, ou un partisan du camp adverse.

Pourquoi pensez-vous que le rap a un effet néfaste sur la société?

Le rap est une grosse tartufferie. Chaque rappeur se sert des codes de la contestation des minorités pour son propre confort économique. Et tous ceux qui prétendent faire plus que de la musique sont des escrocs. Ils veulent que la situation évolue? Qu'ils se lancent en politique. Je reste convaincu que s'il n'y avait pas eu le rap, des choses bien se seraient passées dans les banlieues. Là, on ne fait que détourner les colères pour servir les labels.

Partez-vous du principe qu'il n'y a pas de bon rappeur?

J'irai même plus loin: un bon rappeur est un rappeur qui arrête. Il faut cesser de croire qu'on est militant en écoutant du NTM. On ne fait que valider quelque chose de nocif. Un conseil pour les jeunes: tournez-vous vers David Guetta. C'est du divertissement, et au moins, vous ne danserez pas sur la révolution.


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