Steve : La justice lance une enquête contre les fêtards pour « violences » !
Inversion hallucinante, les victimes de la répression soupçonnées de "violences volontaires avec arme, en réunion et sur personne dépositaire de l’autorité publique".
L'indécence des autorités françaises semble ne pas avoir de limites, en particulier dans le contexte actuel de remise en question des violences d’État. Il y a presque un an, à Nantes, la police tirait des dizaines de grenades et de balles en caoutchouc sur des centaines de personnes simplement venues faire la fête en musique sur l’île de Nantes. Steve mourait noyé dans cette charge ultra-violente qui avait également causé des dizaines de blessés.
Un crime d'Etat. Aujourd'hui encore, ni les policiers qui ont tiré et frappé ce soir là, ni les donneurs d'ordres, ni le ministre de l'Intérieur n'ont été sanctionnés. Les proches de Steve et les personnes violentées ce soir là attendent toujours justice.
Nous apprenons à présent que la justice ouvre une enquête pour « violences volontaires avec armes ». Mais pas contre la police : contre les personnes qui ont été attaquées. La qualification complète est hallucinante : « violences volontaires avec arme, en réunion et sur personne dépositaire de l’autorité publique et dégradation en réunion ». Il faut donc s'attendre à des enquêtes à charge et des arrestations de personnes soupçonnées d'avoir été présentes le 21 juin dernier sur les quais de Loire. La manœuvre est pire qu’écœurante. Visiblement, les gens de pouvoir se croient absolument intouchables pour aller aussi loin dans l'ignominie.
La terreur d'Etat organisée dans les rues se poursuit plus que jamais dans les tribunaux.
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Article de Ouest-France :
« Lors d’une intervention policière controversée le soir de la Fête de la musique, en 2019, Steve Maia Caniço, 24 ans, était tombé dans la Loire. Le parquet de Rennes vient d’ouvrir une nouvelle information judiciaire pour « violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique ».
L’enquête sur la mort controversée de Steve Maia Caniço, lors d’une intervention policière la nuit de la Fête de la musique, l’an passé à Nantes, s’accélère. Une nouvelle information judiciaire pour violences volontaires sur policiers a été ouverte par le parquet de Rennes, où a été dépaysé le dossier.
« Les investigations diligentées se concentrent à ce stade sur l’ensemble des expertises techniques, tendant à avoir la vue la plus exhaustive possible du déroulement des faits », indique Philippe Astruc, procureur de la République de Rennes, confirmant une information du journal 20 minutes. Ces investigations viendront « compléter les nombreux témoignages déjà recueillis dans le cadre des enquêtes ouvertes après les faits par le parquet de Nantes ».
Au total, ce sont trois informations judiciaires qui sont instruites au tribunal judiciaire de Rennes, par le même magistrat instructeur. La première, « contre X, sous la qualification d’homicide involontaire », avait été ouverte l’été dernier. La deuxième, plus récemment, « contre X sous les qualifications de blessures involontaires, non-assistance à personne en danger, mise en danger de la vie d’autrui et violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique concernant l’intervention des forces de l’ordre », comme l’avait révélé Ouest-France .
La famille de Steve bientôt reçue par le juge
Et donc, cette troisième information judiciaire, « contre X sous les qualifications de violences volontaires avec arme, en réunion et sur personne dépositaire de l’autorité publique et dégradation en réunion d’un bien d’utilité publique (s’agissant de la prise à partie des forces de l’ordre) ».
Dans l’attente « des résultats complets » de ces investigations, « aucune mise en examen n’est encore intervenue », précise Philippe Astruc. Le magistrat instructeur doit recevoir prochainement la famille de Steve « pour leur donner la primeur de ces éléments techniques ».
Steve Maia Caniço, 24 ans, animateur périscolaire, à Treillières (Loire-Atlantique) avait disparu alors qu’il participait à une soirée électro, la nuit de la Fête de la musique. Son corps avait été découvert plusieurs semaines après, dans la Loire. Une fresque, qui lui rend hommage, est toujours visible quai Wilson, à Nantes ».
- Source : Ouest-France